1975 : Conrad Hunte - « Prends courage ! »

Par Michael Smith

11/07/2021
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Par Michael Smith

 

Le joueur de cricket antillais Conrad Hunte était une figure familière au centre de conférence à Caux dans les années qui ont suivi sa retraite du cricket de haut niveau en 1967. A tel point qu'il a admis un jour qu'il devait accepter de ne pas être accueilli comme une célébrité à chaque fois qu'il arrivait là-haut !

 

Conrad Hunte batting in a test match against England 1963
Conrad Hunte lors d'un test-match contre l'Angleterre en 1963

 

Originaire de la Barbade, Conrad était le vice-capitaine et premier batteur de l'équipe de cricket des Antilles lorsqu'elle était championne du monde. Lors de leur tournée en Australie en 1960-61, il avait conclu un entretien radio à Adélaïde en disant : « J'espère contribuer à l'effort mondial pour semer l'amour là où il y a la haine, récolter la paix là où il y a la guerre et répandre la lumière là où il y a l'obscurité ».

J'espère contribuer à l'effort mondial pour semer l'amour là où il y a la haine, récolter la paix là où il y a la guerre et répandre la lumière là où il y a l'obscurité

Malgré de nombreuses lettres d'appréciation de la part des auditeurs, il avait le sentiment d'être un hypocrite, comme il l'a écrit plus tard dans son autobiographie, Playing to win. Ses convictions chrétiennes ne l'empêchaient pas « d'exploiter les femmes pour mon plaisir et d'utiliser le cricket pour la gloire et la fortune ». 

 

Conrad Hunte bowling match 1966
Bowling dans un match en 1966
Conrad Hunte (left) and Gary Sobers walk out to bat against Pakistan 1958
Sortir avec Gary Sobers (à droite)
pour jouer contre le Pakistan, 1958

Le test-match suivant avait lieu à Melbourne, où un grand fan de cricket, Jim Coulter, l'invita à voir un film du Réarmement Moral (aujourd'hui Initiatives et Changement), The Crowning Experience, qui retrace l'histoire de l'éducatrice afro-américaine Mary McLeod Bethune. 

Après le film, Conrad déclara : « J'ai eu le sentiment que nous [la Barbade] obtiendrions peut-être notre indépendance, mais que celui qui saurait exploiter l'amertume laissée par l'esclavage finirait par diriger mon pays ». Le film, écrit Jim Coulter, « était la première chose que Hunte avait vue qui pouvait répondre à cette amertume. Il décide d'essayer l'approche de Mary Bethune, qui consiste à écouter en silence la direction de Dieu ». 

 

À Pâques, Conrad se rend pour la première fois à Caux. Le week-end « a été comme l'ouverture d'une fenêtre sur un nouveau monde », écrit-il. « Le soir du Vendredi saint, j'ai donné ma vie à Dieu et lui ai demandé dans le silence de mon cœur ce que je devais faire ». Sa première étape fut de rembourser l'argent volé à son père et au West Indies Cricket Board of Control qu'il avait trompé sur ses notes de frais.

Sa retraite anticipée du cricket a été motivée par deux facteurs: une blessure au genou qui l'a forcé à abandonner le sport pendant six mois et les nuages annonciateurs d'une tempête de haine raciale en Grande-Bretagne, (où il vivait depuis 1956), et dans le monde entier.

 

Conrad Hunte with unknown person, Margo Stallybrass, Deva Surya Sena, Rohini De Mel 1971
Signature de son livre Playing to win, 1971 (de gauche à droite : Wilmot Perera, Margo Stallybrass, Deva Surya Sena, Rohini De Mel, Conrad Hunte)

 

Il craignait que les autres Noirs ne le considèrent comme un Oncle Tom, tandis que le défi lancé aux Britanniques blancs de changer se heurtait à une «résistance féroce». Alors qu'il marche dans une rue de Mayfair, il a l'idée irrésistible de lever les yeux. Sur le mur, une publicité pour une bière : « Take Courage »*. Il entre dans l'église d'en face « et accepte à genoux la mission de lutter avec d'autres pour prévenir la violence raciale en Grande-Bretagne ».

Il entre dans l'église d'en face «et accepte à genoux la mission de lutter avec d'autres pour prévenir la violence raciale en Grande-Bretagne».

Lorsque Martin Luther King a été assassiné en 1968, la police s'attendait à de grandes émeutes à Notting Hill, à Londres, et ailleurs. Lorsqu'elles ne se sont pas produites, les autorités locales ont attribué cela en partie aux rencontres des membres du Black Power avec Hunte et ses collègues du Réarmement Moral au cours des mois précédents.

 

Conrad Hunte and Jean Rey
En conversation avec l'homme politique belge Jean Rey à Caux

 

La campagne de Hunte l'a conduit dans 33 villes britanniques avant qu'il ne soit invité aux États-Unis pour aider aux relations raciales dans ce pays.

En 1979, il rencontre Patricia (née Wilson) à Roanoke, en Virginie.  Ils se retrouvent à Caux l'année suivante. Ils se marient dans la ferme des parents de Patricia, à Cascade, en Virginie, en 1982. Ils vivront ensuite à Atlanta, où Patricia devient présentatrice du journal télévisé, et ils ont trois filles. En 1992, la famille s'installe en Afrique du Sud, où Conrad forme de jeunes Africains issus de communautés pauvres au cricket et encourage la réconciliation.

 

Conrad and Patricia Hunte
Conrad et Patricia Hunte

 

Hunte retourne à la Barbade en 1999. Il y est fait chevalier et obtient la présidence de l'Association de cricket de la Barbade. 

Plus tard cette même année, lors d'une visite à Sydney, en Australie, il est victime d'une crise cardiaque alors qu'il jouait au tennis avec Jim Coulter. Il décéde à l'âge de 67 ans. « Des milliers et des milliers de jeunes Sud-Africains sont devenus meilleurs grâce à son influence », a déclaré Ali Bacher, responsable du cricket en Afrique du Sud, lors de ses funérailles.

Des milliers et des milliers de jeunes Sud-Africains sont devenus meilleurs grâce à son influence.

 

 

Conrad Hunte in Barbados
Conrad Hunte avec des enfants à la Barbade

 

 

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Regardez un extrait avec Conrad Hunte (de 26"47') du film Choix pour un monde impatient (1977)

 

 

Regardez Conrad Hunte dans une interview dans Chapter and Verse (1976) 

 

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Toutes les photos sauf celle de C. Hunte jouant au cricket: Initiatives et Changement (photo top: Dickie Dodds, Conrad Hunte, Brian Boobbyer, 1962)
  • Photos cricket: Playing to win, Conrad Hunte, Hodder et Stoughton, London 1971
  • Vidéo: Chapter and Verse, Initiatives et Changement
  • Vidéo: Choice for an impatient world, Initiatives of Change
  • Relecture: Claire Martin-Fiaux
  • * En Angleterre, Courage est une marque de bière !

 

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Rencontre anniversaire - Une aventure partagée entre la Suisse et l’Afrique pour une paix durable

programme

Jeudi, 22 juillet

14:00 - 14:15

Introduction

14:15 - 15:20

Panel

« Repenser la sécurité et prévenir la violence : une voie entre Caux, la Suisse et l’Afrique »

  • Introduction et animation par le modérateur M. Rainer GUDE, Geneva Peacebuilding Platform
  • Panéliste 1 : Abdoulaye MOHAMADOU, Secrétaire exécutif, Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel – CILSS
  • Panéliste 2 : Daphrose BARAMPAMA, Femmes artisanes de Paix au Burundi, Burundi/Suisse
  • Panéliste 3 : Christian POUT, Président, Centre africain d’Etudes Internationales, Diplomatiques, Economiques et Stratégiques – CEIDES, Cameroun
  • Conclusion par le modérateur

 

Les questions qui seront débattues :

  1. Quelles sont les évolutions en matière de conflits et de violence, et de paix, dans votre pays ou votre région ? Que devrions-nous prendre en compte et comment devrions-nous agir ?
  2. Nous célébrons le rôle que Caux a joué dans la création de rencontres de paix. Vous-même avez été un participant en provenance du continent africain. Quelle a été votre expérience de Caux, et quel impact cela a-t-il eu sur votre engagement en tant qu’acteur de paix ? Cela a-t-il suscité des changements ?
  3. Sur la base de votre propre expérience de Caux, quelles leçons souhaiteriez-vous partager avec nous, qui pourraient aussi inspirer les prochaines 15 années des rencontres internationales de Caux ? Sur qui bâtir cet avenir ?
  4. Enfin, toujours en regardant l’avenir, quel rôle voyez-vous pour le DFAE suisse, en soutien aux efforts de paix dans votre région et / ou en interaction avec Caux ?

15:20 - 15:40

Moment de réflexion

Moment de réflexion personnelle et partage via l’application en ligne « Mentimeter » de vos expériences de Caux et de vos attentes pour le futur.

Pause

15:40 - 16:20

Animations participatives en parallèle

1.

L’expérience du Programme de Caux pour la Paix et le Leadership (CPLP) : la jeunesse à l’avant !

Animatrice : Désiré TUYISHEMEZE, Burundi

 

2.

Partage de moments de nostalgie et d’inspiration pour l’avenir : ce que Caux m'a apporté

Animateur : Angelo BARAMPAMA, Artisans de paix, Burundi/Suisse

 

3.

Réflexion sur « La Suisse et l'Afrique, quel rôle demain pour Caux » ?

Animatrice : Stéphanie Buri, Co-directrice générale d'Initiatives of Change (I&C) Suisse

 

4.

L’expérience des Femmes Artisans de Paix (Cercles de paix) au Cameroun et ailleurs

Animatrice : Marienne TENE MAKOUDEM, Cercles de paix des femmes, Cameroun

16:20 - 17:00

Retour en plénière

  • Partage des résultats du Mentimeter « Vos expériences de Caux », par Frédéric CHAVANNES, France
  • Conclusion

1974: Vendela Tyndale-Biscoe – « Une vie qui dépasse tes rêves les plus fous »

Par Mary Lean

07/07/2021
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Par Mary Lean

 

Lorsqu'elle arrive à Caux en décembre 1974, l'actrice suédoise Vendela Tyndale-Biscoe (alors Lofgren) a tout ce qu'elle avait toujours désiré avoir. Cette année-là, à l'âge de 24 ans, elle a obtenu un contrat permanent avec l'un des plus grands théâtres de Suède. Mais elle se sent «morte à l'intérieur».

 

Vendela Tyndale-Biscoe guitar
Vendela dans son adolescence

 

Vendela fait ses débuts sur scène à l'âge de 12 ans, quatre ans après le décès de son père, atteint d'une maladie rénale héréditaire. « J'ai connu la douceur de faire rire et applaudir les gens pour en avoir davantage », dit-elle. « J'ai su que c'était ce que je voulais faire. »

J'ai ressenti la douceur de faire rire et applaudir les gens pour en avoir davantage. Je savais que c'était ce que je voulais faire.

Elle commence à chanter ses propres chansons dans des clubs de rock. Mais elle ne parle pas à sa mère de l'alcool, de la drogue et des relations destructrices dans lesquelles elle est entraînée de plus en plus profondément, alors qu'elle termine l'école et entre au conservatoire de théâtre.

 

Vendela and Philip Tyndale-Biscoe engaged in Caux 1979
Vendela et Philip Tyndale-Biscoe à l'époque de leurs fiançailles à Caux, 1979

 

 À Noël 1974, elle a arrêté la drogue après une expérience religieuse qui l'avait ramenée à la foi chrétienne de son enfance. Lors d'une visite précédente à Caux en 1971, elle avait même brisé le «mur de verre» entre elle et sa mère en lui parlant de la drogue. Sa mère avait pris cette bombe avec un calme inattendu. Vendela se sent « aussi libre qu'un oiseau ». 

Malgré tout, trois ans plus tard, elle a l'impression que sa vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Son travail est épuisant et son dernier petit ami en train de devenir alcoolique. « J'ai pensé que je pourrais aussi bien mourir. » Elle retourne à Caux, à la recherche du « seul espoir que j'avais entrevu dans la vie jusque-là ».

À son arrivée, on lui propose de jouer un rôle dans une pièce de théâtre - elle refuse car elle veut aller skier. Mais lorsqu'elle découvre que le téléski ne fonctionne pas, elle se résigne.  

 

Vendela Tyndale-Biscoe Scandinavian Revue credit: Tone Nelson
Nordic Revue, 1986 (Vendela deuxième rangée, quatrième à partir de la gauche, Philip assis derrière elle légèrement à sa droite)

 

Elle est la seule femme de la distribution et les répétitions lui ouvrent les yeux. « J'ai senti que les hommes avec lesquels je travaillais m'aimaient simplement pour qui j'étais. Il n'y avait pas besoin de flirter. » Elle réalise que c'était le genre de vie qu'elle voulait.

« J'ai décidé d'arrêter d'essayer de me rendre plus populaire, d'arrêter de penser que je devais coucher avec tous les petits amis, d'arrêter de boire de l'alcool et d'être franche avec tout le monde, surtout dans le monde du théâtre, sur ce que j'avais décidé de vivre. C'était aussi dur que de dire adieu à ma carrière », dit-elle.

Elle retourne au travail « comme une nouvelle personne » et constate, à sa grande surprise, que ses collègues respectent ses valeurs, parce qu'elle les vit elle-même, au lieu de leur donner des leçons. L'été suivant, elle renonce à son contrat pour travailler avec Initiatives et Changement (I&C).

Elle constate, à sa grande surprise, que ses collègues respectent ses valeurs, parce qu'elle les vit elle-même, plutôt que de leur donner des leçons.

La première année est difficile. Elle commence en Grande-Bretagne, où elle sombre dans une profonde dépression - causée, croit-elle, par un empoisonnement au mercure dû à une opération dentaire. Lorsqu'elle retourne en Suède quatre mois plus tard, elle fait une petite dépression nerveuse. Elle retrouve ses marques au Canada, où elle doit prendre la décision de reprendre ou de renoncer à sa carrière d'actrice.

« Je me suis enfermée dans ma chambre pour une «conversation» avec Dieu », dit-elle. Il lui est venu une pensée claire : « Si tu me donnes le théâtre, même en risquant de ne plus jamais monter sur scène, je te promets de te donner une vie qui dépasse tes rêves les plus fous ». Lorsqu'elle se voit proposer un rôle par son théâtre en Suède, elle refuse.

 

Vendela and Philip Tyndale-Biscoe Let's Talk Turkey 1989-90
Let's Talk Turkey avec Philip, 1989-90

 

Au cours des décennies suivantes, cette décision la conduit en Afrique, en Inde, en Russie et dans d'autres régions d'Europe, jouant souvent dans des pièces et des revues qui mettent le public au défi de repenser leur vie et ses valeurs. En 1980, elle épouse Philip Tyndale-Biscoe, un acteur anglais qui avait fait partie de la distribution dans la pièce jouée à Caux en hiver 1974. Après 11 ans au Royaume-Uni et des voyages internationaux, ils s'installent en Suède en 1992. 

Philip et Vendela jouent ensemble de nombreuses fois à Caux et ailleurs, y compris dans deux de leurs propres pièces - Let's Talk Turkey (sur trois Noëls, deux personnes et une bibliothèque) et Stalling Between Two Fools (une revue de poche que nous pourrions jouer n'importe où). 

Peu de temps après avoir décidé de lier son destin avec I&C, Vendela découvre qu'elle a hérité de la maladie rénale dont son père est mort. Elle décide : « À partir de maintenant, je vais vivre chaque jour comme si c'était le dernier ». Elle décède 39 ans plus tard, en 2018. 

 

Vous pouvez lire plus sur Vendela ici.

 

Vendela Tyndale-Biscoe water

 

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Vendela joue sa chanson «I’ve drop the charge», 2013

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Photo portrait: For a New World
  • Photo Nordic Revue: Tone Nelson
  • Toutes les autres photos: Philip Tyndale-Biscoe
  • Photo top : Performance avec Philip dans 'Stalling between two fools', 1996-97
  • Relecture: Claire Martin-Fiaux

 

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1973: Kim Beazley – « La qualité essentielle d'un homme d'Etat »

Par John Bond

05/07/2021
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Par John Bond

 

En 1973, les élections nationales australiennes avaient porté au pouvoir un gouvernement travailliste, et Kim Beazley - un visage familier à Caux - avait été nommé ministre de l'éducation. Il était déterminé à faire en sorte que chaque enfant australien reçoive la meilleure éducation possible, et lança une transformation des écoles australiennes.

 

James Haworth, Kim Beazley, SAidie Patterson, John MacGovern, Caux 1954
Kim Beazley (deuxième à partir de la gauche) avec les travaillistes britanniques James Haworth (à gauche) et John McGovern (à droite) et la dirigeante syndicale nord-irlandaise Sadie Patterson (voir l'article de 1954) à Caux.

 

Les écoles étaient alors gérées soit par les églises, soit par l'État, et le ressentiment était immense face aux inégalités de leur financement par l'État. Sous la direction de Beazley, le ministère de l'éducation entreprit de financer toutes les écoles en fonction de leurs besoins, en accordant les subventions les plus importantes aux écoles les plus pauvres.

Lorsque l'Australian National University décerna un doctorat honorifique à Beazley en 1976, l'éloge qui fut prononcée indiquait que son action avait "guéri un ulcère qui suppurait  dans notre société depuis près de 200 ans". «  Les préjugés et l'amertume qui visaient les écoles et leur financement ont reçu un coup mortel grâce à un  financement basé sur les besoins ».

Beazley considère sa première visite à Caux en 1953 comme fondamentale pour son approche politique. C'est là qu'il a découvert l'idée de prendre du temps, seul, pour chercher la direction de Dieu, sans avoir « rien à prouver, rien à justifier et rien à gagner pour soi-même ».

 

Kim Beazley Merrilyn Beazley, Betty Beazley, Caux
Merrilyn, Betty et Kim Beazley à Caux

 

Il s'est alors rendu compte qu'il avait « pris l'habitude de ne pas être absolument précis dans ses déclarations politiques ». Comme il l'a dit lors d'une conférence, « j'ai analysé les erreurs du gouvernement, mais jamais ses vertus ». « C'est là une des formes les plus sournoises du mensonge en politique. J'ai décidé de rechercher chaque jour la manière de vivre la volonté de Dieu, de braquer le projecteur de l'honnêteté absolue sur mes motivations et d'essayer de voir le monde dans la clarté de la pureté absolue... et de l'amour absolu ».

Son regard, sa voix et son approche des gens étaient différents. Sa nouvelle approche m'a montré les possibilités de changement.

La première étape pour lui a été de « s'asseoir et d'écrire une lettre honnête à ma femme ». Et lorsqu'il est rentré chez lui, elle a constaté à son regard et à sa voix que son approche des gens était différente. La vie n'était pas facile pour elle, avec trois enfants et un mari occupé au Parlement à l'autre bout de l'Australie pendant de longues périodes. Elle a déclaré : « J'avais vu de nombreuses ruptures de mariage dans la vie politique. Sa nouvelle approche m'a montré les possibilités de changement ».

 

Sibnath Banerjee, Oscar Leimgruber, Kim Beazley, Caux
(de gauche à droite) Sibnath Banerjee, président des Socialist Trades Unions of India ; Oscar Leimgruber, homme politique suisse ; et Kim Beazley à Caux

 

Certains de ses collègues parlementaires sont hostiles. « Actuellement, le jeune Kim Beazley est confronté à la perspective d'une destruction politique », écrit un chroniqueur politique de premier plan plus tard cette année-là. « Des personnes puissantes et avides de pouvoir craignent que son idéalisme et sa détermination actuelle à rechercher la vérité, quel qu'en soit le prix, puissent coûter au parti travailliste les prochaines élections. L'histoire que ces personnes s'efforcent de colporter et avec un certain succès est la suivante : « Beazley a perdu le sens de la mesure. » Le mot d'ordre est donc « Détruisez-le  ».

Ils ne l'ont pas détruit. Il a été reconduit au Parlement à chaque élection pendant 32 ans. Lorsqu'il a pris sa retraite, le Melbourne Herald a écrit qu'il était « sans conteste l'un des meilleurs membres du Parlement que l'Australie ait jamais eu ».

 

Kim and Betty Beazley, Caux photo: Danielle Maillefer
Kim et Betty Beazley à Caux

 

Il a notamment joué un rôle important dans la promotion des droits fonciers aborigènes, du droit de vote, des soins de santé et de l'enseignement dans 22 langues aborigènes. L'éloge reçu lors de la remise de son doctorat honorifique disait : « Il est devenu populaire ces récentes années de reconnaître les injustices faites aux Aborigènes. Mais au cours du demi-siècle dernier, c'était loin d'être populaire. Au cours de cette période, peu de personnes ont fait autant, et aucune n'a fait plus que Kim Beazley pour susciter ce changement d'attitude ». À sa mort en 2007, trois anciens Premiers ministres ont assisté à ses funérailles.

Kim Beazley a résumé son approche : « Les pensées de Dieu, lorsque elles recoivent la primauté dans la vie d'une personne, apportent aux motivations les plus profondes la vertu de la miséricorde et, avec elle, le remède à la haine qui peut renverser le cours de l'histoire. C'est là l'essence même de ce qui fait la qualité d'un homme d'état ».

 

 

Regardez un court métrage sur Kim Beazley tiré de nos archives.

 

 

Regardez une interview de Kim Beazley sur ses idées et ses visions de l'avenir, 1981 (Musique : David Mills)

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

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Créer un réseau et renforcer la résilience au sein des entreprises

Une conversation avec Annika Hartmann de Meuron

04/07/2021
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Une conversation avec Annika Hartmann de Meuron

 

Le programme Leadership éthique dans le business (ELB) s’était fixé pour objectif de renforcer la résilience morale des hommes et des femmes à la tête d’entreprises,  ainsi que de renforcer une culture d'entreprise reposant sur l’éthique et l’innovation.

Pour atteindre cet objectif, des programmes ont été organisés, ainsi que des conférences et des ateliers. En 2021, la question autour d'un leadership éthique dans le business s'inscrit dans le cadre du Caux Forum Online et fait partie du programme Initiatives of Change Business & Economy. Des événements en ligne sont organisés tout au long de l’année.

Annika Hartmann de Meuron, directrice opérationnelle de Leadership éthique dans le business, revient sur quatre années passionnantes dédiées à la mise en place de pratiques éthiques dans les entreprises en Suisse.

 
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Annika, avec le recul, quels sont les six mots qui, selon vous, caractérisent le mieux ces quatre années avec ELB ?

  • Start-up : nous sommes partis de rien, et avons développé des relations d’affaires en Suisse.
  • Audacieux : nous avons exploré de nouvelles frontières éthiques, comme l'éthique numérique et la confiance.
  • Innovant : nous avons essayé de nouvelles façons de sensibiliser et d’insuffler le changement.
  • Impact : toutes les étapes, les petites comme les grandes, comptent dans le processus de changement.
  • Intense : les humains, les valeurs, l'éthique, le leadership sont des thématiques intenses !
  • Enrichissant : rencontres de personnes avec différentes perspectives.

 

Annika Hartmann e-space masterclass Nov 2020
Lors de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat 2020

 

Quels étaient les principaux objectifs et les grands piliers d'ELB à ses débuts ?

L'objectif principal d'ELB était de donner aux chef-fe-s d'entreprise les moyens de diriger de manière éthique dans un monde en constante évolution. Nous avons développé un espace d'échange sur les expériences et les bonnes pratiques de direction d'entreprise, avec lesquelles naviguer au 21ème siècle. Nous avons abordé des questions telles que l'éthique numérique, la confiance et les risques de la transformation numérique ; l'apprentissage tout au long de la vie comme outil de changement ; le renforcement de la résilience au niveau tant personnel qu’organisationnel ; et, bien sûr, le renforcement du leadership moral.

 

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Avec les participant-e-s au panel d'un événement hybride Leadership éthique dans le business pendant le Caux Forum 2020

 

Quel a été l'impact de la pandémie mondiale sur l'ELB et son approche du monde des affaires ?

En réponse à la pandémie, nous avons lancé une fois par mois des entretiens, ELB Talks. Au cours de ces entretiens, un groupe d’hommes et de femmes leaders d'entreprise du monde entier a partagé l'impact de la pandémie de la COVID-19 sur leurs activités et les solutions qu'ils et elles ont pu mettre en place.

L'été 2020, nous avons lancé le premier Caux Forum hybride, une édition du Forum composée de dialogues et débats au Caux Palace ainsi que de rencontres en ligne avec différent-e-s intervenant-e-s. Ce fut une excellente expérience qui nous a permis de renforcer l’inclusion en offrant une plus grande diversité tant géographique que sociale au niveau de la participation.

En outre, vers la fin de l’année 2020, nous avons organisé un atelier en ligne sur les compétences numériques avec notre organisation partenaire Digital Switzerland. Nous avons également proposé une Masterclass sur « Comment survivre à une crise » en partenariat avec e-space, pendant la semaine de l'entrepreneuriat organisée par l'Université de Genève.

 

Quel rôle les ELB Talks ont-ils joué pour les dirigeant-e-s ?

Les participant-e-s m'ont dit que les ELB Talks n'étaient pas seulement une occasion de partage et d'apprentissage mutuel, mais qu'ils les avaient aidé à renforcer leur résilience, à rejoindre une communauté plus large qui a non seulement offert une variété de perspectives mais a également répandu un sentiment d'optimisme.

 

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La conférence Leadership éthique dans le business 2019 à Caux

 

Pouvez-vous me donner quelques exemples des sujets abordés lors des ELB Talks ?

Les ELB Talks ont abordé une grande variété de sujets. Nous avons examiné l'impact de la crise sur les petites et moyennes entreprises (PME) et sur des secteurs d'activité tels que l'aviation, l'investissement durable et la mode. La pandémie ayant accéléré la numérisation, nous avons également abordé le thème de la confiance numérique, de l'éthique et du rôle de la cybersécurité. Le leadership éthique étant au cœur d'ELB, nous avons eu des conversations sur l'évolution du leadership en temps de crise, sur la façon de diriger dans un environnement de travail à distance et sur la manière de renforcer sa résilience personnelle.

 

Quels ont été les points forts de ces quatre années ?

En tant que directrice générale d'ELB, j'ai non seulement organisé des conférences et des événements, mais j'ai également développé un réseau d'entreprises locales, des partenariats et une incroyable équipe de volontaires en ligne. C'était un privilège de rencontrer et de collaborer avec des personnes de divers horizons, y compris celles du réseau I&C. Chacune des rencontres de ces quatre années a été un moment fort pour moi !

 

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Co-moderation lors du Swiss Digital Day

 

Quel espoir et quelle vision formulez-vous pour les dirigeant-e-s d'entreprise de demain ?

Pour formuler un espoir et une vision, nous devons comprendre comment la pandémie a influencé le leadership jusqu'à présent. La crise de la COVID-19 a surpris chacun-e d'entre nous et constitue une leçon majeure d'humilité. Dans les récents discours sur le leadership, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ont affirmé que la sortie de la pandémie devait conduire à une économie et une société plus justes et plus résilientes. Pour y parvenir, les dirigeant-e-s d'entreprise doivent être guidé-e-s par des valeurs allant au-delà du profit et instaurer la confiance grâce à un leadership éthique.

Ma vision pour les dirigeant-e-s d'entreprise de demain est que le passage à un leadership davantage axé sur les valeurs se confirme. En période de grande incertitude, personne ne sait vraiment quelle est la bonne voie à suivre. Nous avons donc besoin de dirigeant-e-s doté-e-s d’une grande qualité d’écoute, ouvert-e-s à l'apprentissage et qui privilégient le comportement moral.

Je crois qu'I&C a un rôle important à jouer dans ce changement, en sensibilisant les un-e-s et les autres à certaines habitudes de leadership simples au premier abord, mais exigeant une grande rigueur : pratiquer le calme quotidien et la rédaction d'un journal pour s'interroger sur soi, adopter un état d'esprit de « leadership de service » et être un modèle inspirant.

 

Axé dans le même esprit qu’ELB, Initiatives of Change Business & Economy a pour but d'inspirer, d'équiper et de mettre en relation des personnes du monde des affaires et de l'économie afin qu'elles orientent leur énergie vers le service des besoins de l'humanité. Ce programme vise également à les aider à développer un leadership fondé sur des valeurs. Il se compose de réunions où les participant-e-s, issu-e-s de divers milieux d'affaires, peuvent échanger des idées et des expériences en toute sécurité et en toute honnêteté, et s'inspirer à la fois du partage d'initiatives positives et d'une réflexion silencieuse (voir des extraits de réunions récentes ici).

Si vous souhaitez contacter Initiatives of Change Business & Economy, n’hésitez pas à contacter l'équipe par email.

 
 
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Annika Hartmann

Annika Hartmann de Meuron était la directrice opérationnelle de Leadership éthique dans le buisness qui s'était engagé pour le développement au niveau international d’un leadership éthique dans le business. Cet objectif, elle l'a poursuit également en créant pour des entreprises basées en Suisse des activités axées sur les pratiques éthiques en entreprises. Annika Hartmann de Meuron est titulaire d’un Master en relations internationales, ainsi qu’en histoire et sciences politiques. Elle a travaillé pendant de nombreuses années en tant que consultante en responsabilité sociale des entreprises pour la Fondation Philias, et dans la communication pour le Forum humanitaire mondial et l’agence de relations publiques Rochat & Partners.

 

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