1952 - Elsbeth et Adam McLean: Un mariage à Caux

Par Mary Lean

18/03/2021
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Par Mary Lean

 

Lorsqu'Elsbeth Spoerry travaillait à remettre en état un Caux Palace passablement abîmé pour y accueillir les premières conférences en 1946, elle était loin de se douter que, six ans plus tard, elle s'y marierait avec plus de 1000 invités qui participaient à la conférence.

Elsbeth épousa Adam McLean le 9 août 1952. Adam, un fier Écossais, portait son kilt, et les huit demoiselles d'honneur d'Elsbeth, originaires de différents pays, arboraient leurs costumes nationaux. Quatre ministres du culte, appartenant à trois confessions différentes officiaient : « Nous étions solidement mariés! », écrit Adam dans son autobiographie.

Le mariage était également inhabituel pour d'autres raisons. Elsbeth avait grandi à Zurich, dans un milieu privilégié, en tant que membre de l'une des grandes familles industrielles de Suisse. Le père d'Adam était mineur à Musselborough, près d'Edimbourg. Adam avait quitté l'école à 14 ans, poursuivant son éducation dans des cours du soir. Elsbeth avait fréquenté les universités de Zurich, Genève et Fribourg, et  obtenu un diplôme de docteur en droit.

 

McLean wedding with pageboy

 

Ils ont tous deux rencontré Initiatives et Changement (alors connu sous le nom de Réarmement Moral ) dans les années 1930 : Elsbeth par l'intermédiaire d'Hélène Mottu, qui, avec son mari Philippe, a ensuite été l'une des personnes à l'origine de  l'achat du Caux Palace, et Adam grâce à son patron dans le garage où il travaillait comme mécanicien. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elsbeth travaille dans l'une des usines de son père et suit une formation d'ambulancière.

Le déclenchement de la guerre surprend Adam en Amérique du Nord, où il participait à une campagne du Réarmement Moral. Il reste aux États-Unis, où il s'efforce de remonter le moral des troupes et d'améliorer les relations industrielles, notamment dans l'industrie aéronautique. Lorsque les États-Unis entrent en guerre, il est appelé et combat en Italie, où il est blessé et décoré pour son héroïsme. Après la guerre, il reste en Italie pendant 14 ans, travaillant avec le Réarmement Moral à une époque où les conflits entre le fascisme et le communisme étaient féroces. Il fait la connaissance d' Elsbeth, qui parlait quatre langues, lorsqu'elle servait d'interprète aux délégations qu'il amenait à Caux.

Voici ce qu'Adam écrit au sujet de sa première visite à Caux, au volant d'une grosse voiture américaine :« Les tuiles brillantes des toits et des tourelles étincelaient au soleil. Grâce à la puissance sous le capot de la Buick américaine, je n'avais eu aucune difficulté à gravir la route très raide et sinueuse, mais j'ai découvert que c'était un test pour les conducteurs de petites voitures de l'immédiat après-guerre que d'arriver au sommet sans faire bouillir ou éclater les radiateurs. Je ne pense pas que l'on aurait pu rêver d'un endroit plus parfait pour se retirer de l'agitation de la vie et réfléchir tranquillement »*.

Ils avaient dû descendre au village le plus proche à dos d'âne et avaient réussi à y trouver un ami quii possédait une petite voiture.

Leurs fiançailles ont eu lieu par correspondance : Adam était en Italie et Elsbeth aux Etats-Unis. Lorsqu'elle accepte, un dirigeant syndical communiste organise une fête pour Adam, et le beau-père ex-fasciste du dirigeant syndical, pour ne pas être en reste, invite Adam à dîner chez lui. Au cours de la soirée, Adam se rend compte que la colline qu'il aperçoit de la fenêtre de son hôte lui est familière. Il s'était battu sur cette colline sous le feu des snipers pendant la guerre. « Savez-vous d'où le sniper tirait ?» lui demande son hôte. « De cette chaise sur laquelle tu as posé ton pied !»

 

McLean wedding group

 

Tous ceux qui étaient à Caux en 1952 pour les conférences d'été ont participé aux célébrations du mariage, mais certains sont venus spécialement. Parmi eux, un professeur et homme politique socialiste italien, Umberto Calosso, et sa femme.

« Ils sont arrivés à Caux visiblement fatigués par leur voyage, écrit Adam, car ils n'avaient  reçu l'invitation que le jour précédent, alors qu'ils étaient en vacances dans les montagnes du Piémont. Ils avaient dû descendre au village le plus proche à dos d'âne et avaient réussi à y trouver un ami quii possédait une petite voiture. Le camarade Umberto avait joyeusement invité son ami à notre mariage et, en conduisant toute la nuit, ils étaient arrivés à temps pour le service et les festivités, pour notre plus grande joie. »

Adam et Elsbeth ont partagé leur vie pendant 46 ans, jusqu'à la mort d'Elsbeth en 1999. Adam est décédé en 2008. Leur couple est l'une des nombreuses unions  forgées et consacreés à Caux au cours des 75 dernières années.

 

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Arthur McLean portrait as soldier

Adam McLean était un conteur né. C'est d'abord pour ses petits-enfants qu'il a écrit le récit de ses aventures de jeune homme qui l'ont conduit des rives du Firth of Forth à Hollywood, des usines de construction de Boeing, à l'armée américaine et finalement à l'Europe. Découvrez un extrait de son autobiographie ici :

Alors qu'il s'efforçait de reprendre conscience, McLean entendait les brancardiers discuter pour savoir s'il était possible de le transporter jusqu'aux sentiers de montagne malgré les bombardements.

« Prenez Scotty et retournez-y », insiste son camarade Rocky.

« On ne peut pas traverser ce terrain découvert jusqu'à la montagne. ».

“« Ramassez-le maintenant. »  Ils hésitaient encore lorsqu'Adam entend le bruit de la culasse du fusil de Rocky.

« Ramassez Scotty, ou vous ne ramasserez plus jamais personne. »

Ils l'ont donc ramené... et c'est ainsi que McLean est arrivé à Rome, où il a passé la majeure partie des vingt années suivantes, nouant des amitiés avec des personnes de tous horizons.

 

Pour en savoir plus sur les aventures d'Adam, lisez son livre Whatever next

 

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • * Whatever Next (Linden Hall, 1992)
  • Photo en haut: Initiatives et Changement
  • Photo Adam & mariage: McLean
  • Relecture: Claire Martin-Fiaux

 

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1951 - Maurice Mercier: « Pas un cri de haine »

Par Eliane Stallybrass

18/03/2021
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Par Eliane Stallybrass

 

Jean-Jacques Odier n'est pas très impressionné lorsqu'il rencontre pour la première fois Maurice Mercier, l'homme à l'origine des grandes délégations industrielles françaises qui visitent Caux en 1951. Il aurait semblé tout à fait à l'aise, servant derrière un bar au coin de la rue, écrit Odier à propos de leur rencontre dans les bureaux de la fédération française des travailleurs du textile Force ouvrière. « Mais au cours des semaines suivantes, en apprenant à mieux le connaître, nous avons découvert un être humain exceptionnel ».

Mercier avait commencé à travailler dans l'industrie textile à l'âge de 13 ans et avait gravi tous les échelons de la CGT, la fédération française des syndicats. Il avait été communiste et un membre courageux de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, il estime que le syndicat fait passer la politique avant la lutte pour les droits des travailleurs. Il quitte le syndicat, mais la camaraderie de la lutte et l'idéologie qui l'avait motivé lui manquent.

 

Maurcie Mercier Lille big reso
Maurice Mercier pendant un rassemblement à Lille, France

 

Lorsque Jean-Jacques Odier, fils d'un banquier genevois et active à temps plein pour Initiatives et Changement (anciennement connues comme Réarmement Moral), et son ami britannique, Bill Porter, le rencontrent en 1950, il est cynique et découragé. Mais ils sont frappés par la rapidité avec laquelle il s'approprie l'idée d'un changement de comportement et d'une énergie créatrice au-delà de la lutte des classes. Lors d'une visite à Caux cet été-là, il déclara : « Pas un cri de haine, pas une heure de travail perdue, pas une goutte de sang versée : voilà la révolution à laquelle le Réarmement moral invite patrons et ouvriers ».

Il avait cette marque de tous les vrais révolutionnaires - une vision, et il m'a aidé à trouver une vision aussi.

Odier et Porter invitent Mercier à participer à une conférence du Réarmement moral sur l'île de Mackinac, aux États-Unis, en juin 1951. Ils pensaient que cela pourrait élargir ses horizons, mais ils n'avaient aucune idée de la difficulté d'obtenir un visa pour un syndicaliste ayant 11 ans de communisme clandestin derrière lui. Tout s'arrange, et Mercier rencontre Frank Buchman à la conférence.

Un pasteur luthérien de Pennsylvanie ne parlant pas français, et un ouvrier français qui n'avait jamais quitté son continent : c'est une étrange rencontre des cœurs et des esprits. Buchman voit l'humain dans l'athée militant, et Mercier le révolutionnaire dans le chrétien convaincu. Mercier dit de Buchman : « Il avait cette marque de tous les vrais révolutionnaires - une vision, et il m'a aidé à trouver une vision aussi ».

 

Maurice Mercier in Caux with William NKomo, François Bekoungou and Harry Wickham
Maurice Mercier (2e à gauche) à Caux avec William Nkomo, François Bekoungou et Harry Wickham

 

Inspiré par les délégations d'entreprises américaines qu'il a rencontrées à Mackinac, Mercier décide d'œuvrer pour des rencontres similaires à Caux à son retour en Europe. Il parcourt tout le nord de la France en encourageant les ouvriers à venir à Caux et à faire financer le voyage par leur direction. Les conférences de Caux sont prolongées cette année-là pour accueillir ces délégations, et à l'automne 1951, 80 entreprises françaises, principalement de l'industrie textile, envoient des groupes en Suisse.

 

Maurice Mercier, Robert Carmichael, Henri Desbrueres, Henri Macaux, Leonida Macciotta in Caux 1952
Maurice Mercier (à gauche) in Caux avec Robert Carmichael, Henri Desbrueres, Henri Macaux et Leonida Macciotta

 

Un industriel du textile raconte : « J'ai fini par me rendre compte que je traitais mon entreprise comme ma propriété personnelle. Il me semblait tout à fait normal de demander aux ouvriers de faire des courses pour moi, de me servir en charbon à l'usine pour chauffer ma maison... J'ai décidé de changer complètement ma façon de vivre ».

Une atmosphère de confiance s'est créée.

Un opérateur de machines-outils déclare: « Je pensais que les bourgeois et les patrons étaient arrogants et mauvais, qu'ils ne pensaient qu'à dominer le prolétariat et à nous maintenir à terre. Je ne pouvais pas les imaginer en train de surmonter la barrière qui nous séparait et de travailler à la construction d'un monde nouveau ».

« Une atmosphère de confiance s'est créée », commente Mercier la situation. Cela a conduit à un accord sectoriel en 1953, qui a transformé les conditions de travail et les relations industrielles dans les 7'000 usines textiles françaises, qui employaient 648'000 personnes. 

 

Ecoutez un discours de Maurice Mercier à Caux (1958)

 

Regardez un entretien avec Maurice Mercier, filmé en 1971 (17'09 - 18'40)

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • * Jean-Jacques Odier, Nous rêvions de changer le monde (Editions Ouverture)
  • ** anciennement connues comme Réarmement Moral
  • Enregistrement: Initiatives et Changement, remastérisé numériquement par Leif Söderlund en 2020
  • Photo en haut M. Mercier: Danielle Maillefer
  • Photos texte: Initiatives et Changement
  • Vidéo: Crossroad of Nations, 25 years of Caux de IofC & For a new world Archives
  • Relecture: Jean Fiaux

 

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Etre bien dans ma peau

CPLP Talks 4

11/03/2021
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CPLP Talks 4

 

CPLP Tino

Tinotenda Dean Nyota est originaire de Gweru, au Zimbabwe et participe en 2018 au Programme de Caux pour la paix et le leadership. Il est diplômé en économie et se décrit comme un citoyen actif, passionné par l'entrepreneuriat et le développement.

« J'ai grandi dans le Zimbabwe post-colonial, dans une société où tout ce qui était étranger et blanc était considéré comme supérieur à ce qui était local et noir.

Les meilleures écoles de mon pays, que tout enfant rêve de fréquenter, sont les écoles privées, perçues comme des « écoles blanches ». Les meilleurs quartiers, les plus sûrs, où nous souhaitons vivre, sont dominés par une structure culturelle différente, que nous percevons une fois de plus comme étant blanche. Le fait de parler couramment l'anglais est synonyme de richesse et d'intelligence. Nous voulons tous nous habiller comme les personnes blanches, manger et vivre comme elles. Et tout cela alors que le pays est indépendant depuis plus de 40 ans !

La première fois que je me suis tourné vers la découverte de soi, c'était lors de ma participation au CPLP, en 2018. C’était l’époque de la Coupe du monde de football, et je soutenais l’équipe de France car Paul Pogba jouait habituellement pour Manchester United, mon équipe préférée. Je peux vous en dire plus sur Manchester que sur ma ville natale. Je suis plus calé sur la première league anglaise de foot que sur celle du Zimbabwe. Ma langue de prédilection, mon code vestimentaire et mes habitudes alimentaires étaient tous inspirés par des figures de personnes et d'institutions blanches.

C’est désormais une autre image que je vois de moi dans le miroir, Je me sens de plus en plus à l'aise dans ma peau

Durant le CPLP à Caux, chacu-e d’entre nous a été amené-e à partager sa propre histoire. Les participant-e-s venaient de plus de 40 pays et cultures différents, étaient tous très fières et fiers de ce qu'ils et elles étaient. Leurs récits révélaient l’estime que toutes et tous avaient pour leur langue, leur nourriture ou encore leur style vestimentaire. J’ai alors realisé une chose qui m’a fait me sentir mal à l’aise : je me sentais plus britannique que zimbabwéen.

Lorsque je suis retourné chez moi après ce séjour à Caux, je me suis senti poussé à animer une discussion dont le sujet était : « Etre jeune et noir au Zimbabwe ». Cela m'a fait réaliser que je n'étais pas le seul à vivre la réalité isolante d'une crise identitaire. Ces dernières années, j'ai pu constater un changement dans l'attitude des jeunes, pour qui être noir et originaire du Zimbabwe est positif. C’est désormais une autre image que je vois de moi dans le miroir, Je me sens de plus en plus à l'aise dans ma peau et j’aime mes cheveux noirs et bouclés. Ils sont beaux, tout simplement. Le mouvement « Black Lives Matter » ne pouvait pas arriver à un meilleur moment, alors que nous, jeunes du Zimbabwe, cherchons à retrouver notre identité dans un Zimbabwe indépendant. »

 

Découvrez plus d'article des CPLP Talks sur le thème de la culture et son impact sur notre vie:

 

Les conversations en ligne du Programme de Caux pour la paix et le leadership, les « CPLP Talks », offrent  un espace en ligne privilégié où l'on partage des histoires et où se créent des liens. Cette série de conversations en anglais a vu le jour grâce aux alumni du Programme de Caux pour la paix et le leadership (CPLP). Ces discussions, loin d’être à sens unique, sont l'occasion d'écouter de jeunes leaders du monde entier, de s'inspirer et de s'engager.  

Les CPLP Talks auront lieu sur Zoom. Si vous souhaitez participer à la conversation de suivi en ligne qui aura lieu le samedi 13 mars 2021 à 14h00 CET  (13:00 GMT) avec les alumni du Programme de Caux pour la paix et le leadership, vous pouvez vous inscrire ici:

 

 

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Depuis 75 ans, Caux est le lieu où nous rassemblons des gens du monde entier pour qu’ils puissent réfléchir, partager leurs histoires et trouver l’inspiration pour prendre des initiatives pour un monde juste, en paix et durable. 

La pandémie COVID-19 nous a donné l’opportunité de mettre notre offre en ligne et ainsi de pouvoir accueillir beaucoup plus de participant-e-s. Maintenant que nous l'avons fait, nous voulons réfléchir à l’impact de ce changement. En partenariat avec le Département fédéral des affaires étrangères suisse, nous tentons de mieux comprendre les différences entre les événements en personne et en ligne, en nous concentrant particulièrement sur le contexte de la consolidation de la paix. 

Pour ce faire, nous avons besoin des opinions des membres de notre communauté qui ont participé à nos événements en ligne et en personne à Caux. Si vous êtes l'un-e d'entre eux/elles, aidez-nous en répondant à cette enquête avant le 16 mars 2021. L'enquête prendra seulement 15 minutes de votre temps. Pour répondre en français, vous pouvez choisir la langue de votre choix en cliquant en haut à droite.

Vos réponses nous aideront à exploiter les points forts de chaque modalité pour la création de nos futures événements et programmes. 

Pour faciliter l'analyse des résultats, cette enquête est disponible uniquement en anglais et en français, les deux langues dans lesquelles se sont déroulés les événements du Caux Forum Online 2020. Toutefois, il est possible de répondre aux questions ouvertes en allemand si nécessaire. Les résultats de cette enquête seront communiqués publiquement, y compris sur notre site web. 

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Le meilleur de deux cultures

CPLP Talks 4

05/03/2021
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CPLP Talks 4

 

CPLP Charlotte Rémié

Charlotte Rémié a découvert Initiatives et Changement pour la première fois en 2012 grâce à ses parents. C’est pourtant seulement en 2016  qu’elle franchit le pas et participe, d'abord en participant au Caux Interns Programme et, en 2017, au Programme de Caux pour la paix et le leadership. Après une telle expérience dans la découverte de soi et des autres, impossible revenir en arrière ! Après 3 années au Comité international de la Croix-Rouge, inspirée parles rencontres faites à I&C, Charlotte décide de prendre un peu de temps pour se consacrer à elle-même et découvrir quelle sera sa prochaine aventure.

Je suis originaire du Rwanda mais je suis née et j'ai grandi en Suisse. J'ai passé mon enfance et mon adolescence dans des milieux où la diversité était absente. J'étais essentiellement en contact avec la culture suisse à l'extérieur de chez moi, et avec la culture rwandaise à la maison. Cela m’a donné l’impression qu’il n’existait rien d’autre en dehors de cela surtout que je n’avais pas vraiment d’autre option que de choisir entre l’une ou l’autre de ces cultures.

Or ces deux cultures sont très différentes voire même contradictoires sur certains aspects. Et pour quelqu’un qui, comme moi, était en train d’essayer de se construire et de trouver sa propre identité, c’était parfois vraiment perturbant. La seule solution que je croyais avoir à l’époque était de choisir entre ces deux cultures, choisir celle qui serait « la meilleure » et allait représenter, pour moi, « la vérité ». Mais en faisant cela je délaissais une partie de moi-même. Et même si je ressentais très bien que cette solution ne me convenais pas totalement, je n’en voyais pas d’autre à ce moment-là.

Cet exercice m’a fait prendre conscience que je n’avais pas à choisir entre les deux cultures qui me constituaient,..., que cette dualité ne constituait pas un fardeau mais bien une richesse et que j’avais de la chance de pouvoir prendre le meilleur de ces deux cultures.

Après avoir grandi dans un environnement culturellement dichotomique autant dire que mon expérience à Caux fut marquante mais surtout enrichissante. Elle m’a donné l’occasion de remettre en question et en perspective mon interprétation de la culture. C’était la première fois que je me trouvais entourée de personne de tout âge, venant du monde entier et chacun-e avec son histoire propre et sa raison d’être là. Je me souviens tout particulièrement d’un exercice lors d’une après-midi avec les participant-e-s du CPLP. Il s’appelait « Map of the World ». Cet exercice avait pour but de démontrer que rien n’était tout blanc ou tout noir, que la perspective que l’on avait sur une chose était influencée par beaucoup d’informations et que la culture dans laquelle on grandissait en était l’une d’elles. Cet exercice m’a fait prendre conscience que je n’avais pas à choisir entre les deux cultures qui me constituaient, qu’aucune d’elles ne détenait vérité absolue, que cette dualité ne constituait pas un fardeau mais bien une richesse et que j’avais de la chance de pouvoir prendre le meilleur de ces deux cultures.

Toutes les cultures que j’ai pu côtoyer et apprendre à mieux connaître associées aux outils acquis lors des ateliers du Caux Interns Programme et du CPLP m’ont aidé à accepter ces différences qui cohabitaient en moi et qu’il n’y avait rien qui soit vraiment juste ou faux mais, que tout était une question de perspective. C’est en prenant conscience de cela que je peux bâtir ma propre culture / philosophie de vie / identité, en combinant les belles choses que j’observe dans les différentes cultures qui m’entourent.

 

Découvrez plus d'article des CPLP Talks sur le thème de la culture et son impact sur notre vie:

 

Les conversations en ligne du Programme de Caux pour la paix et le leadership, les « CPLP Talks », offrent  un espace en ligne privilégié où l'on partage des histoires et où se créent des liens. Cette série de conversations en anglais a vu le jour grâce aux alumni du Programme de Caux pour la paix et le leadership (CPLP). Ces discussions, loin d’être à sens unique, sont l'occasion d'écouter de jeunes leaders du monde entier, de s'inspirer et de s'engager.  

Les CPLP Talks auront lieu sur Zoom. Si vous souhaitez participer à la conversation de suivi en ligne qui aura lieu le samedi 13 mars 2021 à 14h00 CET  (13:00 GMT) avec les alumni du Programme de Caux pour la paix et le leadership, vous pouvez vous inscrire ici:

 

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Le combat de Maria pour mettre fin au suicide à Manizales

Par Elodie Malbois

18/02/2021
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Par Elodie Malbois

 

Maria del Pilar Aristizabal

Maria del Pilar était l'un des « livres humains » de la conférence en ligne Leadership créatif qui a eu lieu en juillet 2020. Elle est une ancienne participante du Programme de Caux pour la Paix et le Leadership et a pris part au programme « Mandela Mile » de 2020. Elle raconté sa passion pour le leadership et sa lutte contre le suicide dans sa ville natale de Manizales en Colombie à Elodie Malbois.

Il y a deux ans, Maria del Pilar sortit danser avec une de ses amies, Laura, « la personne la plus drôle » qu'elle connaissait. Deux semaines plus tard, Laura se donna la mort. Maria ne comprenait pas comment une personne aussi jeune et pleine de vie pouvait vouloir mettre fin à ses jours. Elle fut horrifiée lorsque des ami-e-s qui la soutenaient dans son deuil lui confièrent qu'ils et elles avaient eux-mêmes et elles-mêmes tenté de se suicider ou qu'ils et elles avaient même des pensées suicidaires à ce moment-là. La prise de conscience soudaine de la prévalence du suicide chez les jeunes de sa ville fut comme une douche froide pour Maria. Elle découvrit alors que Manizales avait le taux de suicide le plus élevé de Colombie, mais que rien n'était fait pour prévenir ces nombreux décès prématurés.

Beaucoup de personnes dans sa position auraient pensé qu'il n'y avait rien qu’ils et elles puissent faire pour prévenir le suicide des jeunes dans leur ville, mais pas Maria. Elle se souvient d'un atelier auquel elle avait participé après la mort de Laura. Elle fut invitée à réfléchir à ce qu'elle pouvait le plus regretter de ne pas avoir fait lorsqu’elle aurait 50 ans. « J'ai commencé à pleurer », dit-elle. « Ce que je devais faire m’apparut si clairement. Je voulais créer une entreprise pour soutenir les jeunes de ma ville qui pourraient se suicider. Je ne connaissais rien de la santé mentale. Cependant, je savais que les outils de leadership que je maitrisais bien pouvaient aider les jeunes. »

Maria ne se voyait pas ne rien faire. Elle fit le bilan de ce qu'elle avait pour aider : dix ans de bénévolat auprès des jeunes et la participation à d’innombrables ateliers de leadership. Les outils qu'elle y avait appris avaient transformé non seulement sa propre vie, mais aussi celle des jeunes de la maison de correction où elle travaillait alors bénévolement. « Avec les bons outils, les jeunes commencent à instaurer des changements dans leur vie et s'épanouissent, quelle que soient leur situation », dit-elle. Elle mit donc sur pied un atelier qu'elle commença à animer dans un lycée de Manizales et constata rapidement que les élèves se confiaient à elle et lui parlaient de leur vie et de leurs sentiments. « Ils et elles pouvaient s'identifier à moi parce que je suis une jeune femme. Lorsque les adolescent-e-s ont quelqu'un à qui parler chaque semaine, qui les soutient et les aide à découvrir et à développer leurs talents, alors ils commencent à s’épanouir. »

Ils et elles pouvaient s'identifier à moi parce que je suis une jeune femme. Lorsque les adolescent-e-s ont quelqu'un à qui parler chaque semaine, qui les soutient et les aide à découvrir et à développer leurs talents, alors ils commencent à s’épanouir.

Elle nomma son atelier « Académie de la vie ». Il fut rapidement identifié par l'Université de Columbia aux États-Unis comme une initiative sociale ayant un fort impact dans le monde. Maria fut alors invitée à New York pour découvrir comment améliorer ses processus, sa méthodologie et son évaluation. À son retour, elle formalisa son plan d'atelier et demanda au secrétariat de l'éducation la permission officielle de mener 12 ateliers en un semestre dans l'école de la ville ayant le taux de suicide le plus élevé. À la fin du semestre, elle put constater que ses ateliers avaient permis de réduire les tendances suicidaires de 91 %.

Enthousiasmée par ce succès, elle décida de développer son initiative. Elle est aujourd’hui entourée d’une équipe de dix bénévoles. Elle est pour l’instant la seule rémunérée, mais elle prévoit de faire de son académie une entreprise sociale entièrement durable dans les prochaines années et de pouvoir offrir ses ateliers de leadership à l'ensemble des 35 000 étudiants de sa Manizales. Suite à la pandémie COVID-19, son équipe a également mis les ateliers en ligne et espère que d'ici l'année prochaine, ils seront disponibles à toute personne parlant espagnol ou anglais.

En plus de l’Académie de la vie, Maria a développé une nouvelle initiative, « Salvemos Vidas » (« Sauver des vies »), avec le soutien du coach et de son camarade de soutien du programme Mandela Mile. Au printemps 2020, elle a lancé un appel à volontaires à travers une campagne sur les réseaux sociaux auquel plus de 100 personnes ont répondu. Ces volontaires ont été formé-e-s à l'écoute active et au soutien des personnes ayant des tendances suicidaires. Ces bénévoles appellent désormais tous les quinze jours les élèves des deux lycées présentant les taux de suicide les plus élevés pour prendre des nouvelles et les soutenir. Si un ou une bénévole constate qu'un ou une élève est à risque, il ou elle commence à le voir plus souvent ; si le risque est élevé, la famille est informée, afin que l'élève puisse bénéficier d’un suivi psychologique. Si ce projet pilote est un succès, ils espèrent pouvoir l'étendre à tous les lycées de la ville.

La but de Maria à long terme est de pouvoir réunir l'Académie de la vie et Salvemos Vidas pour parvenir à mettre fin au suicide à Manizales. En attendant, elle se rendra au Royaume-Uni pour des études de commerce. Elle entend proposer le programme de l’Académie de la vie à Londres, où le taux de suicide est également élevé. De plus, chaque école britannique qui paiera pour l'atelier soutiendra également une école secondaire de Manizales.

 Je n'ai plus peur. Je vois les défis comme des opportunités pour aller de l'avant.

Au début, Maria ne connaissait rien à l'entrepreneuriat social, mais elle ne s'est pas laissé abattre pour autant. « Quand vous lancez une entreprise, vous vous retrouvez face à beaucoup de craintes, mais j'ai aussi beaucoup d'ami-e-s. Je confronte mes craintes avec mes amis qui me donne le soutien dont j’ai besoin. Quand vous essayez de changer le monde, vous avez vraiment besoin de votre équipe de soutien. »  Rien ne peut désormais l'arrêter : « Je n'ai plus peur. Je vois les défis comme des opportunités pour aller de l'avant. Je sais qu'il y aura beaucoup de défis. Mais je me réjouis de les relever. »

Manifestement, les ateliers de leadership auxquels Maria a participé ont été efficaces : sa passion et sa confiance sont palpables. Elle explique : « Le leadership est un engagement que l’on prend envers soi-même de mieux se connaître chaque jour, d’accueillir tout ce que l'on est et de trouver la force d'être tout cela et de servir le monde. Cela vous donne confiance en vous. Et lorsque ce n’est pas le cas, le leadership vous donne les outils qui vous permettront de retrouver la confiance en vous afin que vous puissiez partager votre superpouvoir avec le monde entier. » Son superpouvoir à elle, c'est son extraordinaire quantité d'énergie. Elle dit la gérer avec soin, en se concentrant sur les activités et les personnes qui l'alimentent plutôt que celles qui la drainent.

Si vous ne savez pas quel est votre superpouvoir, voici ce qu’elle vous conseille : « D'abord, vous devez croire que vous avez bel et bien un superpouvoir. Commencez par faire davantage de choses que vous aimez ou celles que vous appréciiez quand vous étiez enfant. Cela vous guidera vers votre passion. Vous pourrez ensuite l'utiliser pour servir le monde. Je suis une grande rêveuse et je vois les choses en grand, mais si vous préférez, vous pouvez commencer par de petits pas. Commencez par aider votre famille, votre quartier, votre ville. Il suffit d'une personne pour commencer à changer le monde. Croyez en votre superpouvoir et allez le partager avec le monde. »

 

Découvrez la conférence Leadership créatif 2021 et restez connecté-e-s pour les inscriptions à partir du 1 juin!

 

Photos: Maria del Pilar

 

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