Avoir le courage d'apporter de l'espoir
Harshani Bathwadana, Sri Lanka
11/11/2020
Originaire du Sri Lanka, Harshani Bathwadana raconte comment elle a trouvé le courage d'apporter de l'espoir à des milliers de jeunes filles en contribuant à leur éducation.
Mon histoire est celle d'une transformation personnelle : alors que je n’avais aucun espoir, j’apporte désormais de l’espoir aux autres.
J'appartiens à une génération qui est née au cours d’un conflit armé. Même si nous n'avons pas été touché-e-s directement, nous vivions au jour le jour : si aujourd'hui se passait bien, alors nous pourrions songer à demain. Avec un père enseignant, on nous a appris à croire que l'éducation était la seule manière de nous en sortir, si bien que je ne pensais qu’à mes études. Mais, en tant qu'aînée de la famille, j'ai dû assumer un certain nombre de responsabilités.
Mon adolescence a été difficile parce que j’ai perdu l’un de mes parents, si bien que j’ai dû prendre en charge encore plus de responsabilités au sein de ma famille. J’ai eu du mal à concilier ce nouveau rôle avec mes études et je me suis souvent sentie perdue. Pendant longtemps, j’étais comme engourdie. Je ne savais pas exactement comment je me sentais et je cachais mes sentiments à mes proches. J’avais plusieurs visages, un pour répondre aux attentes de ma famille, un autre pour mes ami-e-s et un autre pour la société. Avoir de bonnes notes était toujours un moment agréable, car tout le monde célébrait mes résultats scolaires et mes sentiments, qui étaient déjà profondément enfouis, passaient peu à peu à l’arrière-plan.
Le temps passa et me voilà, avec mon master et un poste de cadre décroché à 25 ans. Ai-je prévu un tel avenir ? Est-ce que même je l’espérais ? J'essaie encore de comprendre ce que le mot « espoir » veut dire.
L’opportunité de participer au Programme de Caux pour la paix et le leadership (CPLP) s'est présentée de manière inattendue. Un ami, qui me voyait me perdre chaque jour un peu plus, m'a encouragée à postuler, m’assurant qu’à Caux, il y avait un espace sûr où chacun pouvait se retrouver. « Il y a quelque chose pour tout le monde là-bas », m’a-t-il promis. Et il avait raison : le CPLP a fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. J’y ai trouvé l'espace dont j'avais besoin pour être qui je suis. J’y ai rencontré les personnes qui m'entourent aujourd'hui. Mais, surtout, j’y ai appris à m'aimer et à me connaître. Cette expérience a littéralement transformé mon existence. Je ne savais pas ; désormais, je sais. Je ne ressentais rien ; désormais, j’éprouve des sentiments. Je n’espérais rien ; désormais, j’ai de l’espoir.
Lors d'une expérience professionnelle en Afghanistan, j'ai rencontré une jeune fille d’environ 14 ans et dont la famille avait été terriblement affectée par la guerre. À la fin de notre conversation, elle m'a dit : « Vous voir ici me fait me sentir en sécurité ; cela me montre que je ne suis pas seule. Il y a un monde là-bas qui prend soin de moi ». De mon point de vue, je n'avais rien fait de spécial. J'étais là parce que c'était mon « travail », mais elle a vu la personne au-delà de l'employée qui lui parlait. Ce qu’elle m’a dit m'a beaucoup fait réfléchir et cela a transformé mon approche de la vie. Son expérience de survie et les besoins qui étaient les siens m'ont ébranlée et m'ont montré à quel point j'étais privilégiée. Cette jeune fille de 14 ans m'a poussée à poursuivre ce qui me semblait important pour réaliser le but de mon existence. Comment pouvais-je tirer parti de toutes mes relations et de toutes mes opportunités pour changer la vie d’autrui ? Que faire pour faire la différence ?
Changez une vie et cela en changera des milliers.
De retour au Sri Lanka, j'ai cherché à m'engager dans des activités susceptibles de changer la vie des gens. Je suis tombée sur Room to Read, une ONG internationale qui travaille dans le secteur de l'alphabétisation et de l'éducation et qui apporte aux jeunes filles le soutien dont elles ont grand besoin pour continuer à aller à l'école et réaliser leur potentiel en tant qu'êtres humains.
Lorsque des parents vous disent que leur fille est la première de la famille à terminer ses études secondaires ou à aller à l'université, il est difficile de retenir ses larmes. La vie ne consiste pas à cocher des cases qui vous rendent acceptable aux yeux des gens qui vous entourent. Il s'agit de savoir ce que votre cœur vous dit et de le suivre partout où il vous emmène.
Il faut avoir du courage pour apporter de l'espoir aux gens et à soi-même. Vous ne pouvez trouver ce courage en vous-même que si vous êtes motivé-e. Cette jeune Afghane m'a profondément ébranlée et m'a donné le courage de demander de l'aide, des conseils et du soutien. J'ai pu ouvrir mon cœur en sachant que personne ne me jugerait. Grâce à la voix de cette jeune fille, je peux désormais apporter de l'espoir à des milliers de jeunes filles.
Soyez cette fille pour quelqu'un ! Changez une vie et cela en changera des milliers.
Si vous souhaitez participer à la conversation de suivi en ligne qui aura lieu le samedi 21 novembre 2020 à 14h00 CET (13:00 GMT) avec les alumni du Programme de Caux pour la paix et le leadership et savoir plus sur Harshani et son histoire, vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien.
Après votre inscriptions, vous recevrez un email avec toutes les informations nécessaires afin de pouvoir participer aux CPLP Talks. Vous trouverez les conditions générales ici.