2003 : Burundi - Dix ans de dialogue politique

Par Frédéric Chavanne

05/11/2021
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Par Frédéric Chavanne

 

Entre 2003 et 2013, Caux a été le théâtre de sept dialogues politiques entre des dirigeants burundais profondément divisés. Ils ont réuni des représentants de partis politiques et de mouvements rebelles armés, d'anciens présidents de la République, des chefs religieux et des militants de la société civile. Ces rencontres étaient confidentielles et discrètes, souvent en dehors de la grande saison estivale des conférences.

Michel Kipoke
Michel Kipoké

L'objectif de ces rencontres était de libérer le Burundi de la guerre civile - et d'y parvenir en préparant les esprits, en rassemblant les gens. Il s'agissait d'inciter les gens à examiner leurs motivations et leurs attitudes, à guérir les blessures du passé, à se libérer de leurs peurs et à montrer leur propre vulnérabilité. Les animateurs ne proposaient pas de solutions ni même de dialogue, mais cherchaient plutôt, avec les protagonistes, ce qu'il fallait faire pour apporter des solutions durables.

Bonaventure Nkeshimana
Bonaventure Nkeshimana

Ces tables rondes et séminaires ont été l'aboutissement d'un long processus qui a débuté en 2000. Leurs architectes étaient Thomas Ntambu et Michel Kipoké de la République démocratique du Congo et Bonaventure Nkeshimana du Burundi. Patiemment et méthodiquement, ils ont rencontré en tête-à-tête des personnes issues des différents bords de l'échiquier politique et ont établi des relations de confiance.

Thomas Ntambu
Thomas Ntambu

Thomas Ntambu était un ancien officier militaire - qui avait fait partie d'un groupe politico-militaire visant à renverser la dictature de Mobutu - un avocat, et maintenant un expert en consolidation de la paix. Après sa rencontre avec Initiatives et Changement (IofC), il dit des rebelles : « Nous avions dans nos rangs les mêmes problèmes que ceux que nous dénoncions : rêves de pouvoir, villas, voitures de luxe, femmes ». Il a compris que sans un changement de comportement, toute révolution serait décevante. Il a trouvé l'espoir que les gens peuvent changer.

Michel Kipoké, avocat, était très sollicité par les grands médias pour ses talents de débatteur. Il dit que c'est au sein d'IofC qu'il a appris à écouter. « Le plus important n'est pas ce que nous avons à dire à nos partenaires, mais ce qu'ils ont à nous dire », a-t-il déclaré. « Avec l'écoute, la bienveillance et l'humilité face à ses propres limites, un nouvel état d'esprit s'installe. » Il aimait à dire : « Caux ne résout pas les problèmes, mais crée l'atmosphère qui permet de les résoudre ». Le plus important n'est pas ce que nous avons à dire à nos partenaires, mais ce qu'ils ont à nous dire.

Le plus important n'est pas ce que nous avons à dire à nos partenaires, mais ce qu'ils ont à nous dire.

Bonaventure Nkeshimana, ancien maire d'un quartier hutu de Bujumbura, la capitale du Burundi, était l'homme de contact avec toutes les parties prenantes.

Aldo Ajello, représentant de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, est venu rencontrer les délégués burundais lors de la première table ronde en mars 2003. A la fin, il a parlé du « miracle de Caux ». Dans son rapport, il affirme que « le colloque organisé par IofC a manifestement réussi à briser la glace entre les belligérants burundais ».

 

Seminar Burundi 2012
Participants à la première table ronde de Caux, mars 2003 (de gauche à droite) : le vice-président du mouvement rebelle Palipehutu-FNL, un officier de l'armée, Thomas Ntambu, un ministre du gouvernement burundais, Michel Kipoké et devant un représentant du mouvement rebelle CNDD-FDD et le président du parti politique Frodebu.

 

Au printemps 2003, deux leaders du mouvement rebelle armé CNDD-FDD ont déclaré que leur présence à la table ronde de Caux avait été décisive pour leur permettre de sortir du conflit armé et de réintégrer le processus politique.

Caux ne résout pas les problèmes, mais crée l'atmosphère qui permet de les résoudre.

En juin 2003, une autre table ronde a été organisée pour poursuivre le dialogue entre le gouvernement burundais et le Palipehutu-FNL, le mouvement rebelle le plus radical encore actif sur le terrain (voir photo du haut, avec les représentants du gouvernement et de l'armée à gauche et la délégation du mouvement rebelle à droite, avec des bonnets rouges devant eux).

Il a ensuite fallu plus de trois ans de soutien aux dirigeants du Palipehutu-FNL pour les aider à sortir de leur logique de guerre. En septembre 2006, ils ont signé un accord de cessez-le-feu.

 

Round Table Burundi 22 April 2007
Participant-e-s à la table ronde de Caux, avril 2007, avec le représentant du gouvernement burundais (troisième à partir de la droite) et à sa droite l'ancien président du Burundi, Syvestre Ntibantuganya.

 

Dans son rapport d'octobre 2012 sur la situation au Burundi, le célèbre International Crisis Group notait que la table ronde de Caux cette année-là avait permis de poser « les bases d'un dialogue entre l'opposition et le parti au pouvoir ».

Le Département fédéral des affaires étrangères suisse a assuré la majeure partie du financement de ce travail d'accompagnement et des tables rondes.

 

En savoir plus sur le processus de consolidation de la paix

 

Seminar Burundi 2012
Table ronde, Caux 2012

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

 

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2002: Erika Utzinger - 200 mètres d'histoire

29/10/2021
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Les archives du Centre de conférences et de séminaires de Caux, désormais détenues par le canton of Vaud, sont une source inépuisable d'informations précieuses. L'archiviste suisse Eliane Stallybrass décrit le travail de préservation de l'histoire de Caux pour l'avenir, qui a commencé par la détermination d'une femme.

Erica Utzinger and her husband Beni working in the archives
Erika and her husband Beni working in the archives

Erika Utzinger (photo du haut dans le pull-over vert clair) ne faisait pas beaucoup de bruit. Elle n'a probablement jamais pris la parole depuis l'estrade du Caux Palace, mais son travail a mis le Centre de conférences et de séminaires de Caux sur la carte pour les générations à venir.

En tant que collaboratrice à plein temps du Réarmement moral (aujourd'hui Initiatives et Changement/I&C), elle a effectué des travaux de secrétariat pour plusieurs personnes (des hommes !) pendant de nombreuses années. Quand elle a vu tous les documents et papiers qu'ils manipulaient elle fut convaincue qu'il ne fallait pas les laisser perdre.

En 1961, elle a commencé à rassembler tous les documents écrits sur lesquels elle pouvait mettre la main : lettres, rapports, journaux...

Elle a trouvé un endroit dans le couloir du troisième étage, à côté des bureaux, pour stocker ces documents. Serge Borel, de Suisse, l'a aidée en construisant des étagères et un système de dossiers suspendus, qu'elle a étiquetés. Elle a commencé à ranger chaque papier au bon endroit, par année, par sujet, par personne. C'est un travail énorme. Elle a suivi un cours sur la gestion des archives. Patiemment, année après année, elle a rassemblé tout ce qui traînait, créant ainsi un fonds extraordinaire de matériel très international.

Elle ne faisait pas beaucoup de bruit. Mais son travail a mis le Centre de conférences et de séminaires de Caux sur la carte pour les générations à venir.

Archives Eliane Cyril Brian
Eliane Stallybrass, Cyril Michaud (en milieu) et Brian Thirlaway (à droite) dans les archives

 

Ce n'était pas toujours facile pour elle. Les gens ne comprenaient pas pourquoi elle faisait cela. Il semblait plus important de s'occuper du présent que du passé. Mais lorsqu'ils avaient besoin d'un document, beaucoup se rendaient aux archives et se servaient, au grand désespoir d'Erika.

Micheline Tripet,
Micheline Tripet

En 1997, j'ai quitté mon travail à plein temps avec IofC et j'ai cherché un emploi. C'était difficile. Mais l'archiviste de la ville de Genève, Micheline Tripet, qui avait travaillé avec le Réarmement moral à ses débuts à Caux, m'a aidée à trouver un emploi consistant à trier des papiers pour une famille genevoise bien connue.

Au début, je n'étais pas très enthousiaste. Les archives étaient de vieux papiers entreposés dans un endroit étouffant ! Mais j'ai découvert combien cela pouvait être fascinant. Un des pionniers d'IofC en Suisse, Daniel Mottu, m'a également demandé de m'occuper de ses papiers.

Je me suis donc intéressée aux archives de Caux et j'ai visité l'endroit où Erika travaillait si assidûment. Elle espérait que je prenne sa relève. J'ai dû la décevoir. Puis Micheline nous a suggéré de donner nos archives aux Archives cantonales vaudoises (ACV). Nous ne savions pas du tout que c'était possible.

Au début, je n'étais pas très enthousiaste. Les archives étaient de vieux papiers entreposés dans un endroit étouffant ! Mais j'ai découvert combien cela pouvait être fascinant.

Nous avons donc invité le directeur des ACV, Gilbert Coutaz, à Caux. Il a regardé les mètres de dossiers suspendus et a dit qu'il prendrait le lot. Erika et moi avons donc passé deux ans à indexer tous les documents selon les règles de l'ACV et avons finalement donné les 160 premiers mètres linéaires aux Archives vaudoises en 2002.

 

Moving the Caux archives
Déménagement d'une partie des archives de Caux à Lausanne

 

Un bel événement a eu lieu en présence des autorités locales et Erika a été dûment remerciée. Gilbert Coutaz a déclaré : "Le Réarmement moral revient en terre vaudoise". Cornelio Sommaruga, alors président de la Fondation suisse d'Initiatives et Changement, avait soutenu le projet et l'a salué comme une preuve de la volonté d'ouverture et de transparence d'IofC.

Nous avons maintenant atteint les 200 mètres, et ce n'est pas fini. Lorsque Gilbert Coutaz a découvert que nous avions des films, des enregistrements de réunions, les paroles et la musique de 548 chansons, et bien d'autres choses encore, il nous a encouragés à tout donner. Maintenant, je m'occupe des photos, ce qui est parfois un casse-tête, car beaucoup d'entre elles ne comportent aucun détail sur leur auteur, leur date de prise de vue et les noms des personnes photographiées !

 

Archives Cyril Thesis 2021
Cyril Michaud soutient sa thèse de doctorat, 2021

 

Mais nous voyons déjà les fruits de ce travail. Plusieurs étudiants ont fait des recherches sur le Réarmement moral dans les Archives vaudoises. Le dernier en date est Cyril Michaud, qui vient de terminer sa thèse de doctorat sur " Le Réarmement moral sur le sol suisse. De 1932 à 1969". Il s'agit de la première de deux thèses financées par le Fonds fédéral suisse pour la recherche scientifique. La seconde, d'Audrey Bonvin, couvre la période à partir de 1970 et sera présentée dans quelques semaines.

Initiatives et Changement et le Centre de conférences et de séminaires de Caux entrent véritablement dans l'histoire.

 

Archives article 28 February 2002 in "24 heures"
Article de presse sur le don des archives dans 24 heures, 28 février 2002 : « Donation d'intérêt mondial »

 

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  • Photos: Initiatives et Changement et Eliane Stallybrass
  • Article journal: 24 heures (28 février 2002)
  • Relecture: Jean Fiaux

 

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2001 : Cornelio Sommaruga - « Grüss Gott »

26/10/2021
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Au début du siècle, Cornelio Sommaruga a été président de la Fondation de Caux, puis d'IofC International. Andrew Stallybrass a travaillé à ses côtés à Genève. Il écrit :

J'ai rencontré Cornelio Sommaruga pour la première fois lors d'un dîner privé. Il était alors à la tête du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et revenait tout juste de Cuba, où il avait rencontré Fidel Castro, au milieu de la nuit, juste avant de partir.

 

Sommaruga in Somalia while President of the ICRC credit ICRC Pierre Boussel
Avec des enfants en Somalie alors qu'il était président du CICR

 

En 1999, après avoir quitté la Croix-Rouge, il est devenu président de la Fondation de Caux. Il a joué un rôle important dans le changement de nom de Réarmement moral en Initiatives et changement (IofC) en 2001 et dans la création en 2002 d'IofC International, dont il est devenu le premier président.

Son engagement en faveur d'IofC et des conférences de Caux, en particulier celles relatives à la sécurité humaine, a conduit beaucoup de personnes dans les milieux internationaux à réévaluer ce mouvement difficile à classer. Plusieurs fois à Genève, j'ai entendu des gens dire : « Si Cornelio est impliqué, il faut que je reconsidère les choses ».

Si Cornelio est impliqué, il faut que je reconsidère les choses.

Nous travaillions ensemble dans le bureau d'IofC Genève, près des Nations unies, avec vue sur son ancien lieu de travail, le siège du CICR. Un matin, alors que nous échangions les civilités d'usage, je l'ai informé que j'étais un peu secoué - on venait de diagnostiquer un cancer du sein chez ma femme. Le lendemain, elle a reçu de sa part une carte écrite à la main, et il a gagné ma profonde gratitude et mon affection.

 

Image
Avec Amina Dikedi (à gauche) et Mgr Fortunatus Nwachuku à Caux, 2006

 

Sommaruga est un homme grand, large et imposant, qui salue tout le monde en disant « Grüss Gott ». Il explique que cette salutation, typique de l'Autriche, de la Bavière et de la Suisse orientale, invoque la troisième présence dans chaque rencontre. « Nous ne sommes pas seuls dans ce monde », dit-il. Il a des amis sur tous les continents. Il connaît le monde - et le monde le connaît !

Nous ne sommes pas seuls dans ce monde.

Les racines de Sommaruga se trouvent dans le Tessin, le canton italophone de la Suisse. Il est né en 1932, premier des six enfants d'une famille de diplomates suisses en poste à Rome. Il estime que ses deux plus fortes influences formatrices ont été la foi chrétienne de ses parents et le mouvement scout. Son premier engagement humanitaire a été d'aider bénévolement les infirmes lors des pèlerinages à Lourdes.

 

Cornelio Sommaruga  at UN
Lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU à Genève (troisième à partir de la gauche), 2015 

 

Il a possédé la double nationalité suisse et italienne jusqu'à l'âge de 20 ans. Son père l'envoie alors dans une école privée pour qu'il ne soit pas obligé de rejoindre le mouvement de jeunesse fasciste de l'Italie de Mussolini. Pendant deux ans, durant la guerre, son père reste à Rome, tandis que le reste de la famille vit à Lugano, de l'autre côté de la frontière suisse. Pendant cette période, ses deux parents aident des Juifs à échapper aux persécutions - son père remplissant les lits d'enfants à Rome avec des fugitifs, et sa mère aidant les réfugiés à s'installer en Suisse. Ces expériences lui ont donné une « attention particulière » pour l'Holocauste et le peuple juif.

Aujourd'hui, à l'aube de ses 90 ans, il s'efforce de se remettre du Covid long. Les murs de sa chambre dans sa maison de convalescence affichent les photos de ses six enfants et 16 petits-enfants, qui se réunissent une fois par an à la Pentecôte, remplissant la plus grande partie d'un petit hôtel.

 

Sahnoun and Sommaruga
Avec son ami et successeur au poste de président international d'IofC, Mohammed Sahnoun.

 

M. Sommaruga reste président honoraire de l'association internationale d'IofC. Il parle du « merveilleux réseau international de personnes motivées », mais voit la nécessité d'une plus grande transparence entre les groupes nationaux.

Il a introduit le thème de la « mondialisation de la responsabilité pour la sécurité humaine » aux conférences de Caux. Il s'inquiète du fait que le monde accorde trop peu d'attention aux causes profondes de la violence : « Les vastes disparités économiques et sociales entre les États et à l'intérieur de ceux-ci ; les transferts légaux et illégaux d'armes, en particulier d'armes légères ». La société civile doit tenter de contrecarrer ces forces, estime-t-il.

 

Cornelio Sommaruga and Christine Beerli at Caux
En discussion avec Christine Beerli, Présidente d'Initiatives et Changement Suisse, à Caux.

 

« Elle doit adopter une approche multilatérale, interculturelle et inter-religieuse », souligne-t-il. Mais, répète-t-il, « nous ne sommes jamais seuls. La puissance qui nous a donné le libre arbitre peut inspirer les personnes de bonne volonté à œuvrer pour un avenir meilleur. Il y a plus de gens que vous ne le pensez, inspirés par Dieu ou par leur conscience, qui œuvrent pour une paix véritable et durable ». Mme Sommaruga est convaincue que chacun de nous a « la responsabilité éthique d'œuvrer à la réconciliation par le pardon et la justice », en commençant par soi-même.

L'image que j'ai de Sommaruga est celle d'un homme qui sert des glaces au buffet des desserts dans la salle à manger de Caux, et qui rit. Il est important de servir mais aussi d'être vu en train de servir !

 

La puissance qui nous a donné le libre arbitre peut inspirer les personnes de bonne volonté à œuvrer pour un avenir meilleur.

 

Cornelio Sommaruga, Mohamed Sahnoun, Kofi Annan in Caux
Avec Kofi Annan et Mohamed Sahnoun à Caux, 2013

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  • Photo Somalie : CICR / Pierre Boussel
  • Photo 2006 : Isabelle Mermindo
  • Toutes les autres photos : Initiatives et Changement
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin

 

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2000 : Angela Starovoytova et Kostiantyn Ploskyi - Faire tomber les masques

24/10/2021
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Au tournant du millénaire, de nombreux jeunes Ukrainiens sont venus à Caux. Certains d'entre eux ont pris la responsabilité de Foundations for Freedom (F4F), un programme qui s'adressait aux jeunes en proposant des cours sur les valeurs qui sous-tendent la démocratie (lire aussi notre article sur Erik Andren). Parmi eux, Angela Starovoytova et Kostiantyn Ploskyi, sont venus pour la première fois à Caux en 2000.

Plus tard, F4F a été enregistré en Ukraine, où son projet "Healing the Past" (guérir le passé) a rassemblé des personnes issues des communautés divisées du pays. F4F a également été le catalyseur de l'initiative ukrainienne de budgétisation participative, qui implique les habitants de quelque 230 villes dans la façon dont leur budget municipal est utilisé. 

 

Angela Starovoytova écrit :

Angela Staravoytova

Lorsque je suis venue à Caux pour la première fois, en 2000, j'étais déjà impliquée dans Initiatives et Changement (IofC) depuis quelques années, car j'organisais des cours de la Fondation pour la Liberté en Ukraine. Je venais de passer un an au Royaume-Uni avec IofC. Partout où j'allais, tout le monde me disait combien Caux était un endroit formidable. Cela ne faisait que créer un grand doute en moi : comment était-il possible que quelque chose soit si parfait ? 

Je suis arrivée au début de l'été et j'étais l'une des dernières personnes à partir. En polissant l'argenterie avant le début de la conférence, je me suis liée d'amitié avec un Français de 60 ou 70 ans. Nous avons parlé de tout - des hommes, des relations, des valeurs, des moments de silence. Je me souviens qu'il m'a dit de ne jamais baisser mes exigences : cela m'anime encore.

Je suis repartie avec l'idée assez nette que Caux n'était pas un lieu aussi idéal qu'il y paraissait. On pouvait se sentir seul parmi tous ces gens. Tout le monde me souriait, mais je ne les croyais pas sincères. J'ai peut-être gâché mon été en essayant de me prouver que Caux n'était pas aussi génial qu'on me l'avait dit.

Je me souviens qu'il m'a dit de ne jamais baisser mes exigences : cela m'anime encore. 

L'année suivante, je suis venue avec une attitude différente. Je voulais découvrir la raison pour laquelle les gens se sentaient si à l'aise à Caux qu'ils s'ouvraient aux autres. J'ai commencé à comprendre pourquoi les gens me souriaient et à croire qu'ils étaient sincères. Je suis devenue l'une d'entre eux : j'accueillais les gens partout où je les rencontrais. Au fur et à mesure que je servais dans les différents départements de la maison et que j'aidais aux conférences, je suis devenu une hôtesse accueillante.

 

Angela 2000
Angela lors de sa première visite à Caux, 2000

 

Pendant 20 ans, Caux a été un lieu de renouvellement et d'inspiration, qui me renvoie chez moi avec une énergie et des ressources nouvelles. Je travaille maintenant dans la facilitation du dialogue, en utilisant des méthodes comme la communication non-violente et l'espace de réflexion.

Mes expériences à Caux m'ont montré comment, lorsque les gens sont entouré-e-s d'un cadre sûr, ils et elles commencent à parler de cœur à cœur. Tout ce que je fais dans mon travail consiste à créer une atmosphère où les gens peuvent enlever leurs masques politiques et devenir des êtres humain-e-s.

Caux a été un lieu de renouvellement et d'inspiration, qui me renvoie chez moi avec une énergie et des ressources nouvelles.

Club for Young Leaders, Angela 2014, Caux (photo Diana Topan)
Angela avec les participant-e-s de la Semaine de la communauté internationale à Caux, 2014.

 

Kostiantyn Ploskyi se souvient :

Kostiantyn Ploskyi

Mon ami et moi sommes arrivés à Montreux tard dans la nuit - je crois que c'était en 2000. Nous ne savions pas comment nous rendre à Caux, alors nous sommes allés au poste de police, où nous sommes restés assis pendant deux ou trois heures, jusqu'à ce qu'ils nous appellent pour que quelqu'un vienne nous chercher. Nous ne voulions pas payer un taxi, alors nous avons demandé à la police de nous aider.

C'était typique de mon attitude en tant que jeune homme de 25 ans. Mon idée maîtresse dans la vie était de consommer, de profiter de tous ceux qui m'entouraient. Les raisons qui m'ont poussé à m'impliquer dans Foundations for Freedom (F4C) étaient avant tout égoïstes.

Les gens de Caux se sont rendu compte de qui j'étais, mais ils m'ont quand même accepté. J'ai refusé de contribuer aux frais de mon séjour, mais j'ai été invité à revenir encore et encore. Finalement, j'ai aussi été touché. Toutes ces visites à Caux ont été de petits pas vers mon ouverture à la foi.

Quelques années plus tard, j'ai fait partie de l'équipe qui organisait une session sur le service, la responsabilité et le leadership. Je devais prendre la parole depuis la plate-forme et je ne savais pas quoi dire. J'ai passé une heure sous la douche à y réfléchir, et j'ai réalisé que je devais m'excuser auprès d'amis que j'avais l'impression d'avoir trahis.

Les gens de Caux se sont rendu compte de qui j'étais, mais ils m'ont quand même accepté.

Faire face à cette situation - et en parler lors de la réunion - a été un grand tournant. J'avais toujours été le bon gars, souriant, plaisantant. C'était la première fois que j'étais sincère.

En 2006, j'ai participé à une réunion internationale d'Initiatives et Changement en Malaisie. À l'époque, je gérais un grand projet en Ukraine. J'étais bien payé, mais je n'avais pas la paix intérieure. Un soir, après la réunion, je me suis échappé dans une boîte de nuit. J'y suis resté toute la nuit, tandis que mes hôtes s'inquiétaient de ce qui m'était arrivé. 

 

Image
Une réunion des Foundations for Freedom en Ukraine, 2019. Kostiantyn est le deuxième en partant de la gauche, à côté de John Bond. Angela est la quatrième en partant de la gauche, assise à la table.

 

Pendant le long vol de retour, des messages clairs me sont venus à l'esprit sur ma façon de vivre. J'ai réalisé que j'avais probablement envie de changer de vie.

Mais je ne pouvais pas changer. De temps en temps, j'avais un moment de réflexion tranquille le matin, et finalement, après avoir résisté à l'idée pendant longtemps, j'ai décidé de m'excuser auprès de filles que j'avais utilisées, mais sans penser à une relation sérieuse. J'ai commencé à ressentir un peu de vraie liberté.

J'ai réalisé que j'avais probablement envie de changer de vie.

Puis, après avoir participé à une retraite chrétienne, j'ai eu l'idée de m'excuser auprès des organisations donatrices que j'avais trompées. Il m'a fallu des mois pour leur écrire.

Lorsque le représentant ukrainien de l'une de ces organisations m'a invité dans son bureau, j'ai cru que j'irais en prison. Mais il m'a remercié et nous avons passé deux heures à parler de nos difficultés personnelles. Ce fut un autre moment de liberté.   

Après cela, j'ai commencé à aller à la messe le dimanche. Avec le recul, je me rends compte que le voyage de Malaisie en Ukraine a été le moment où j'ai vraiment trouvé la foi. Sans cela, je n'aurais jamais accepté que ce que je faisais était mal. Lorsque ma femme et moi nous sommes mariés, nous l'avons fait à l'église. Nous avons maintenant quatre enfants.

 

Foundation for Freedom committee 2019 in Ukraine
Le comité des Fondations for Freedom en Ukraine, 2019. Kostiantyn est le quatrième en partant de la gauche.

 

_______________________________________________________________________________________________________________________

 

Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Portrait Kostiantyn : Kostiantyn Ploskyi
  • Portrait Angela : photographe inconnu
  • Photo Angela avec des participant-e-s WIC : Diana Topan
  • Portrait Angela : photographe inconnu
  • Photos F4F en Ukraine 2019 : Claude Bourdin
  • Cercle dans les jardins de Caux : Initiatives et Changement
  • Photo haut Angela : Anton Iemelianov
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin

 

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1999 : Gente que avanza - L'Amérique latine débarque !

Par Anthony Duigan

18/10/2021
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Par Anthony Duigan

 

Ce fut une journée mémorable, en juillet 1999, que celle où plus de 40 jeunes latino-américain-e-s ont franchi la porte d'entrée de Mountain House, à Caux, et se sont mis à embrasser tous ceux qu'ils et elles rencontraient. Gente Que Avanza (GQA) était arrivé - et Caux ne serait plus jamais tout à fait le même.

 

Gente Que Avanza 1999 Caux
La troupe est accueillie dans le hall d'entrée de Caux.

 

« J'étais à l'aéroport de Genève lorsque le groupe est arrivé et a traversé la zone d'accueil en chantant de manière si exubérante que même les agents de sécurité suisses tapaient du pied », se souvient Helen Duigan de Pretoria, en Afrique du Sud, dont le plus jeune fils, François, faisait partie de cette troupe de jeunes. « J'ai ressenti une telle gratitude - un miracle se déroulait sous nos yeux ».

Gunnar Söderlund
Gunnar Söderlund

Gente Que Avanza avait déjà investi toute l'Amérique latine en tant que mouvement visant à aider les jeunes à trouver un objectif de vie fondé sur l'intégrité, les valeurs et la vision du monde issues du Réarmement moral (MRA, aujourd'hui Intiatives of Change). Pendant une trentaine d'années, le mouvement a parcouru le continent avec un mélange de musique, de danse et de programmes culturels, incitant les jeunes à exploiter leurs talents et à les mettre au service de la société.

« L'idée de la visite à Caux a germé en décembre 1998 chez nous, à Waaigras, près de Pretoria », raconte François Duigan, qui avait rejoint l'équipe de GQA en 1996. « Je revenais d'Amérique latine pour quelques semaines et un ami suédois, Gunnar Söderlund, était en vacances chez nous avec sa famille. Alors que nous parlions de ce que j'avais fait avec GQA, l'idée a surgi que certains membres de la troupe pourraient venir en visite à Caux.

 

Gente Que Avanza 1999 Caux
Spectacle au théâtre de Caux

 

Je pense que cette idée est venue de Gunnar, avec sa vision des choses large et puissante, et qu'il était prêt à la réaliser. Je suis retourné en Amérique latine avec pour mission de faire circuler l'idée auprès de la troupe et des autres membres de la Coordination (l'organe de planification de la troupe) ».

Ismar and Fabiana Villavicencio credit T Hazell
Ismar et Fabiana Villavicencio  
Jeanette Alonso, founder of GQA
Jeanette Alonso, fondatrice de GQA

Fabiana Villavicencio, membre de la Coordination à l'époque, se souvient : « Gunnar est venu à Santiago où nous étions en tournée au début de 1999 et a lancé l'idée lors d'une de nos réunions. Nos yeux ont brillé devant cette possibilité. Nous avons immédiatement commencé à en rêver, même si cela semblait impossible ».

Au départ, il s'agissait d'envoyer un petit groupe de 10 personnes, mais Gunnar était catégorique : tout le groupe d'environ 40 personnes devait y aller. Il a dit que si l'idée était bonne, on trouverait l'argent pour les amener tous à Caux.

« Aussi excitante que soit l'idée, la décision de partir n'a pas été facile à prendre », dit Fabiana. « Dans les années 1960, il y avait eu une rupture entre le Réarmement moral et Caux, et pour certains, ce passé était encore douloureux et non cicatrisé. Néanmoins, nous savions que si c'était quelque chose venant de Dieu, et si nous gardions l'esprit ouvert, tout se passerait comme Il l'avait prévu ».

 

Gente Que Avanza 1999 Caux
Dans le hall principal de Caux

 

« Et puis, finalement, c'est arrivé ! Nous avons eu l'argent pour financer cinq personnes, puis 10, 15, 30, 40. Ce qui était incroyable, c'était non seulement le fait de quitter le continent pour une aventure insoupçonnée, mais aussi la possibilité que personne du groupe ne soit laissé de côté ».

Ce qui était incroyable. Personne du groupe ne soit laissé de côté.

François encore : « Notre arrivée dans le cadre magnifique du lac Léman était comme un rêve. L'accueil a été si chaleureux et enthousiaste que nous avons oublié toute division ou blessure existante. Nous avons dansé, chanté et fait du bruit comme  les jeunes latino-américains en ont l'habitude! Nous nous sommes impliqués dans les groupes de travail quotidiens à Caux et avons interagi avec des personnes du monde entier. Pour chacun d'entre nous, ce fut l'expérience d'une vie ».

 

 

Gente Que Avanza 1999 Caux
Quelques membres de la troupe en train d'aider dans la cuisine à Caux( François Duigan est au centre)

 

Et l'impact à long terme de cette visite extraordinaire ? « La réconciliation qui a eu lieu entre GQA et MRA/IofC », dit Fabiana. « La demande de pardon que Jeanette Alonso, l'une de nos fondatrices, a partagée avec tout le monde dans la grande salle a été un grand exemple d'humilité et d'honnêteté qui nous a permis de vivre concrètement notre appel ».

Aujourd'hui, la relation étroite entre Gente Que Avanza et Initiatives et Changement est un signe visible de ce qui a commencé avec cette visite à Waaigras en décembre 1998.

Pour chacun d'entre nous, ce fut l'expérience d'une vie.

 

Gente Que Avanza 1999 Caux
L'équipe à Caux

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Regardez une vidéo de présentation de Gente Que Avanza en portugais.

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Photos des danseurs et danseuses et d'Ismar et Fabiana : T Hazell
  • Photos groupe dans les jardins de Caux et spectacle dans la Grande Salle : Emmy Barrios
  • Photo cuisine de Caux : Marta Hermosilla
  • Photo du haut en noir et blanc : Initiatives et Changement
  • Toutes les autres photos : photographe inconnu
  • Vidéo Presentaction Gente Que Avanza sur Youtube : fhechogqa
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin

 

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1998 : Ningali Cullen - Un voyage de guérison

Par John Bond

13/10/2021
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Par John Bond

 

Ningali Cullen speaken at the dedication of a national memorial to the Stolen Generations 2004
Ningali Cullen lors de l'inauguration
d'un mémorial national
pour les générations volées, 2004
Ningali Cullen with a photo of her mother, credit Andrew Campbell
Ningali avec une photo de sa mère
(crédit : Andrew Campbell)

Lorsque Ningali Cullen arrive à Caux en 1998, elle apporte des nouvelles d'un mouvement populaire croissant en Australie visant à reconnaître la vérité sur l'histoire de leur pays.

Ningali a été retirée de sa famille à l'âge de quatre ans dans le cadre des polititiques gouvernementales visant à assimiler les Aborigènes à la communauté blanche australienne. « J'ai été élevée dans le cadre d'une mission », a-t-elle déclaré. « J'ai suivi une formation d'infirmière et j'ai fait tout ce qui était accepté par une société qui voulait que nous soyons différents de ce que nous étions à la naissance - des Aborigènes. Pendant des années, je ne savais pas à quoi j'appartenais ».

À l'âge de 28 ans, elle retrouve sa mère. Mais peu après, celle-ci, traitée avec une hostilité raciale dans une ville de campagne australienne, s'égare dans le désert et on ne la reverra jamais. Pour Ningali, le traumatisme a recommencé.

Des dizaines de milliers d'enfants aborigènes ont été retirés de leurs familles, certains aussi récemment que dans les années 1970. La plupart des Australiens blancs considéraient cette politique comme bien intentionnée et inoffensive. Puis, en 1997, une enquête sur les politiques de retrait a révélé des résultats tragiques.

 

Sorry Day Committee 2004, Ningali Cullen in white with pink jacket
Le comité du Sorry Day en 2004 avec Ningali Cullen en blanc avec une veste rose et John Bond debout derrière elle, légèrement à droite.

 

« Entendre les histoires de 500 Aborigènes m'a transformé », a déclaré le président de l'enquête, Sir Ronald Wilson, « et si cela peut me changer, cela peut changer l'Australie ». Il a appelé à l'instauration d'un Sorry Day, pour présenter des excuses à la communauté aborigène. Le gouvernement a rejeté cette proposition.

Cependant, comme l'a dit Ningali à Caux, « Douze mois après la publication du rapport, un jour de pardon national a été organisé en Australie. Et je suis heureuse de dire qu'il s'agissait d'une initiative populaire ». Le refus du gouvernement de présenter des excuses a poussé un million d'Australiens à agir, et des centaines de manifestations communautaires ont rassemblé des Australiens aborigènes et blancs dans la tristesse, les excuses et l'engagement de construire une nouvelle relation.

Si cela peut me changer, cela peut changer l'Australie.

Kevin Rudd and Opposition leader Brendan Nelson with Aboriginal elder Matilda House before the unanimous parliamentary apology
Kevin Rudd (à gauche) et le chef de l'opposition Brendan Nelson (à droite) avec l'aînée aborigène Matilda House avant les excuses parlementaires unanimes.
les excuses parlementaires unanimes, 2008 (crédit : Koori Mail)

 

« La journée nationale des excuses (Sorry Day) a été la dernière étape de ma guérison, car elle a permis de reconnaître la douleur » a déclaré Ningali. « Elle nous a donné la permission de faire notre deuil ensemble. Parler, écouter, partager - c'est ma vision de l'Australie ».

Elle nous a donné la permission de faire notre deuil ensemble. Parler, écouter, partager - c'est ma vision de l'Australie.

À son retour de Caux, Ningali rencontre des représentants des générations volées de toute l'Australie et leur demande de saisir l'occasion de guérir les blessures causées par les politiques de séparation. Beaucoup sont d'accord avec elle, et bientôt, les Stolen Generations (Générations Volées) invitent le peuple australien à rejoindre un Journey of Healing (Voyage de Guérison) et à prendre en charge le travail de guérison que le gouvernement ignore.

Hundreds of newspaper carried stories on Sorry Day
Des centaines de journaux ont publié des articles sur le Sorry Day.
In 2000 a quarter of a million people walked across the Sydney Harbour Bridge in support of a national apology
En 2000, un quart de million de personnes ont marché
sur le pont du port de Sydney pour soutenir l'initiative
des excuses nationales (crédit : Newspix).

Au cours des dix années suivantes, des milliers de personnes ont œuvré à la guérison par une multitude de moyens pratiques. En 1999, Ningali a été élue à la présidence du Journey of Healing et a dirigé avec franchise une campagne qui, en mobilisant des personnes de tout l'éventail politique, a même gagné le respect de nombreux députés du gouvernement.

Chaque année, les leaders des Générations Volées viennent à Caux, partagent leur combat et acquièrent de nouvelles idées.

En 2007, le gouvernement australien a été battu aux élections nationales et le nouveau Premier ministre, Kevin Rudd, a annoncé qu'il allait présenter des excuses. « L'opposition se joindra-t-elle à moi ? » a-t-il demandé. Après un débat animé, le parti - qui s'était opposé pendant 11 ans à la présentation d'excuses - a changé de politique.

Ces excuses parlementaires unanimes ont été un événement profondément émouvant pour l'Australie, suivi par des millions de personnes dans tout le pays. Elles ont permis de consacrer plusieurs milliards de dollars à la transformation de la condition sociale des Aborigènes d'Australie.

Lorsque Kevin Rudd s'est rendu à Caux en 2012, il a évoqué le travail de base communautaire (Sorry Day et Voyage de Guérison) comme une préparation essentielle au changement, à un moment où les obstacles politiques semblaient insurmontables. Cette base était nécessaire pour que le projet se propage dans l'ensemble de la communauté. Le mérite de ce travail revient en grande partie à Ningali Cullen.

 

Cette histoire est racontée plus en détail dans "Sorry and Beyond : Healing the Stolen Generations" de Brian Butler et John Bond, publié cette année par l'Institute for Aboriginal and Torres Strait Islander Studies, Canberra, avec un avant-propos de Kevin Rudd. Il est également disponible dans le monde entier sous forme de livre électronique.

 

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Regardez le discours de Kevin Rudd à Caux en 2013 : Les excuses australiennes : Le processus de guérison

 

 

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Voir plus :


Lire la suite :

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Photo en haut: Ningali Cullen with renowned Aboriginal footballer Michael Long: John Bond
  • Photo en haut à gauche (Ningali Cullen en train de parler): photographe inconnu
  • Photo Sorry Day Committee 2004: photographe inconnu
  • Vidéo Kevin Rudd on the Australian Apology: The Process of Healing: Initiatives et Changement
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin

 

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1997 : La Reine māorie - « Nous devons laisser la tristesse derrière nous »

Par Campbell Leggat

12/10/2021
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Par Campbell Leggat

 

Depuis les années 30, un thème apparaît régulièrement dans le travail d'Initiatives et Changement, c'est le soutien aux peuples indigènes dans leur quête de justice et de reconnaissance.

 

Maori Queen surrounded by her elders and councillors listen to a song from 25 of the cast of Anything to Declare. The venue is the Turangawaewae Marae, or royal courtyard, at Ngaruawahia, in 1970.
La reine māorie, entourée de ses aîné-e-s et de ses conseillers et conseillères, écoutant une chanson de Anything to Declare ? à la Turangawaewae Marae, ou la cour royale, à Ngaruawahia, en 1970.

 

Parmi les 450 personnes réunies à Caux en 1997 pour une conférence intitulée « Guérir le passé et forger l'avenir », la reine māorie, Dame Te Atairangikaahu, et l'épouse du Premier ministre néo-zélandais, Joan Bolger, étaient présentes avec une délégation de Māoris et de Pakeha (non-Māoris). Elles ont parlé aux participants des progrès réalisés par la Nouvelle-Zélande pour réparer les torts causés au peuple Māori depuis la colonisation.

Maori Queen being introduced to cast members of Anything declare by Queen of Romania, 1970,
La princesse Hélène de Roumanie présente la reine māorie
aux membres de la distribution de Anything to Declare, 1970
 

Le document fondateur de la Nouvelle-Zélande est le traité de Waitangi, signé en 1840 entre la reine Victoria et le peuple maori. Il était censé jeter les bases d'un gouvernement par consentement plutôt que par conquête, et protéger les Māoris des acheteurs de terres sans scrupules. 

Cependant, en quelques années, les colons exploitèrent la situation, et lorsque les Māoris finirent par s'unir pour protester, leur action  fut considérée comme une rébellion et brutalement écrasée par l'armée britannique. Des millions d'hectares furent confisqués.

La perte des terres avait fortement affaibli l'identité maorie et les politiques ultérieures d'assimilation aggravèrent encore la destruction de la culture māorie. Bien qu'une renaissance ait commencé à s'opérer, la question de la terre restait un grief majeur. Le tribunal de Waitangi, créé en 1975, commença à traiter cette question, mais les progrès étaient lents et il était nécessaire de trouver une nouvelle approche.

En 1990, le nouveau gouvernement néo-zélandais, dirigé par Jim Bolger, annonça son intention de tenter de régler toutes les revendications des Māoris devant le tribunal avant l'an 2000. Bien que cet objectif n'ait pas été atteint, d'énormes progrès furent réalisés.

L'accord conclu en 1994 avec la confédération tribale Waikato Tainui, qui a permis d'indemniser les Māoris pour les vastes étendues de terres confisquées dans les années 1860, constitua une étape importante. En 1995, lors d'une visite à Wellington, la reine Elizabeth en personne donna son assentiment royal à l'accord et  présenta des excuses pour la violation initiale du traité de Waitangi.

Nous devons laisser la tristesse du passé derrière nous.

 

left to right: Maori Queen husband, Maori Queen, Rosa Birch. Behind the queen, Campbell Leggat, author of the story.
De gauche à droite : Whatumoana Paki (le mari de la reine), Jeroen Gunning, la reine māori, Campbell Leggat, Rosa Birch (épouse du ministre néo-zélandais des Finances), Edward Peters et Mick Lennon.

 

« Une certaine restitution a eu lieu, et notre peuple va de nouveau de l'avant », a déclaré Dame Te Atairangikaahu à la conférence de Caux. « Nous devons laisser la tristesse du passé derrière nous et passer du mode de la doléance au mode du développement afin de ne plus transmettre la doléance à une autre génération ». Les progrès accomplis ont apporté une foi et un espoir nouveaux « pour l'unité et  la paix chez les Māoris, les Pakeha et chez tous les peuples de notre pays bien-aimé, Aotearoa ».

Nous devons passer du mode de la doléance au mode du développement.

Joan Bolger a déclaré que la signature de l'accord avec les Tanui avait été « l'un des jours les plus inoubliables de ma vie ». Elle a évoqué le grand courage du peuple Tanui qui a conclu cet accord, non seulement pour le présent mais aussi pour les générations à venir. « Aujourd'hui, nous prions Dieu de nous accorder la grâce de poursuivre le processus de règlement de l'accord, afin que les générations futures puissent vivre dans la dignité et l'harmonie ».

 

Maori Queen 4:  Prof. Timoti Karetu leads a seminar in Caux. Right: the Queen, second left, Mrs Joan Bolger.
Le professeur Timoti Karetu dirige un séminaire à Caux, en 1997. A droite : la reine māorie. Deuxième à partir de la gauche : Joan Bolger.

 

En 1999, le ministre du gouvernement qui avait été chargé de ces négociations, Douglas Graham, est également venu à Caux. « C'est une chose honorable de dire que ce que nous vous avons fait est mal et que nous nous excusons sans réserve », a-t-il déclaré. « Les gouvernements ne sont pas doués pour admettre leurs erreurs ».

La relation de Dame Te Atairangikaahu avec Initiatives et Changement (I&C) remonte à son adolescence, lorsqu'en 1956 son père, le roi Koroki, avait accueilli Frank Buchman, l'initiateur d'I&C, sur son marae. Des représentant-e-s māori-e- ont pris part à de nombreuses campagnes internationales d'I&C au cours des décennies suivantes.

Lorsque la reine māorie et Joan Bolger se sont rencontrées pour la première fois dans la résidence du premier ministre en 1991, un aîné māori et conseiller de la reine a exprimé sa gratitude pour le rôle qu'Initiatives et Changement avait joué en permettant aux valeurs et à la culture Māori d'être plus largement connues et appréciées dans le monde.

 C'est une chose honorable de dire que ce que nous vous avons fait est mal et que nous nous excusons sans réserve.

Welcome to Frank Buchman and party by King Koroki on Turangawaewae Marae 1956
Frank Buchman et son groupe sont accueillis par le roi Koroki au marae Turangawaewae, 1956.

 

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Découvrez l'histoire d'un autre Māori qui a visité Caux : 1971 : Canan Wi Te Tau Huata - « C'est comme si une tonne était tombée de mon dos ».

Pour en savoir plus sur Initiatives et Changement et son travail en Nouvelle-Zélande, lisez le livre de Mick Lennon, The Whole Round Earth to Span.

 

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Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Photos (à l'exception de la bannière supérieure et de la photo avec la princesse Helen) : Initiatives et Changement
  • Photo du haut : Rob Lancaster (Whatumoana Paki, la reine māorie, Prof Timoti Karetu, Joan Bolger, Rosa Birch)
  • Photo avec la Princesse Helen : de Mick Lennon, The Whole Round Earth to Span, distribué par Grosvenor Books, 1999 (p.65)
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin

 

 

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Yousef Khanfar: L'art de voir

Un événement artistique à l'occasion du 75e anniversaire

10/10/2021
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Un événement artistique à l'occasion du 75e anniversaire

Par Elisabeth Tooms

 

Comment voyons-nous la réalité qui nous entoure ? Et comment les photos peuvent-elles aider à montrer l'humanité de chaque personne, même de celles en marge de la société ?

Des participant-e-s venu-e-s d'aussi loin que de Kuala Lumpur et de Finlande ont eu le privilège de passer une heure et demie avec le photographe Yousef Khanfar dont la renommée n’est plus à faire. 

Yousef Khanfar est palestinien d’origine et vit aux États-Unis. Il a commencé à prendre des photos alors qu’il n’était encore qu’un tout jeune garçon qui avait du mal à s’exprimer correctement. Son père lui a alors offert un appareil photo. C'est grâce à lui que Yousef a commencé à voir le monde et ses habitant-e-s d'une manière différente.

Yousef a d'abord précisé que son art consistait à « voir ». Pour lui, être photographe ne signifie pas simplement devenir un spécialiste des paysages ou des portraits. « Nous, photographes, disons aux personnes ce qu'elles doivent regarder. Mais aucunement ce qu'elles doivent voir, » explique-t-il.Yousef.

 Nous, photographes, disons aux personnes ce qu'elles doivent regarder. Mais aucunement ce qu'elles doivent voir. 

Hands Yousef Khanfar

Il est convaincu qu’en étant passionné par quelque chose, on ne crée pas de l'art mais on le libère. C'est pour cette raison que Yousef utilise la photographie pour libérer l'art en chacun-e de nous,  tel un courant électrique. Pour Yousef, la photographie consiste à capturer une ambiance et à y faire plonger celles et ceux qui la regardent. Le photographe prend le temps de voir et d’aller au-delà des apparences. Il a conseillé de rester simple et a partagé de nombreux clichés de paysages magnifiques, montrant comment les ombres peuvent être utilisées pour améliorer l'image et les reflets pour l'agrandir. 

Yousef Khanfar utilise également la photographie pour faire évoluer les attitudes et les comportements. Il est convaincu qu’il est impossible de changer les lois sans changer d’abord l’esprit et le cœur des êtres humains. L'un des projets auquel il a collaboré s’intitulait Invisible Eve, une série de photographies de femmes dans une prison américaine. Ce projet a duré cinq ans et son objectif était non seulement d'humaniser ces femmes en marge de la société, mais aussi de les aider à changer le regard qu’elles portaient sur elles-mêmes. « J'essaie de mettre le doigt sur les failles de l'humanité, explique Yousef. Mon travail consiste à guérir ces fissures ». 

J'essaie de mettre le doigt sur les failles de l'humanité. Mon travail consiste à guérir ces fissures.

Yousef a pris le temps de répondre aux questions sur le choix de ses sujets et sur la technique employée. Il a expliqué n’avoir recours à aucun filtre et ne jamais retoucher ses photos. Il préfère d’ailleurs utiliser un appareil photo classique plutôt que de photographier avec un téléphone portable. Pour Yousef, il s'agit de voir et de prendre le temps car, comme il aime à le dire lui-même : « pour raconter une histoire, il faut avoir les reins solides pour lui donner une voix et un cœur. Nous (les photographes) ne faisons qu'emprunter aux dieux ! ».

Nous tenons à remercier Yousef pour avoir partagé avec nous son merveilleux travail et son engagement auprès d’Initiatives et Changement. Nous espérons vivement pouvoir prochainement le rencontrer à nouveau à Caux. 

 

Yousef Khanfar screenshot photography workshop 2021
Yousef Khanfar pendant l'atelier

 

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Ce que les participant-e-s ont pensé de cet événement

 

    Superbe !

 

    Merci pour cet événement magnifique ! Vos photos sont une véritable source d'inspiration.

 

Un partage franc, de belles images et des histoires honnêtes.

 

    Une source d'inspiration !

 

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Yousef Khanfar

Yousef Khanfar est un photographe et auteur palestino-américain de renom. Il figure parmi les 35 photographes les plus connus au monde et a reçu de nombreux prix. Il est l’auteur de trois livres et ses œuvres photographiques ont été publiées, exposées et collectionnées à travers le monde.  Son travail a été récompensé par la Maison Blanche, la Cour suprême des États-Unis, la Chambre des Lords du Royaume-Uni et bien d'autres. Le Centre Fulbright pour la paix à Washington  DC a sélectionné son livre In Search of Peace pour célébrer le Global Symposium of Peaceful Nations. Il a également été sélectionné comme artiste de l'année pour promouvoir l'alphabétisation avec l'UNICEF. La mission de la Palestine auprès des Nations unies a honoré Yousef Khanfar pour son «  engagement  extraordinaire pour la promotion de la paix et de la justice en Palestine à travers l'art ». 

 

Suivre Yousef sur Instagram: Yousef.Khanfar ou sur son site web

 

 

 

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Photos (sauf impressions d'écran): Yousef Khanfar

 

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1996: Le Cardinal Franz König - « À chaque visite, j'apprends quelque chose de nouveau »

Par Georg Hartl

07/10/2021
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Par Georg Hartl

 

L'une des images les plus marquantes du 50e anniversaire du centre de conférences Initiatives et Changement en 1996 est celle du Dalaï Lama saluant le cardinal Franz König, alors âgé de 90 ans.

Le Cardinal Franz König, archevêque de Vienne entre 1956 et 1985, avait participé avec enthousiasme aux conférences de Caux depuis le début des années 1970. « À chacune de mes visites à Caux, j'apprends quelque chose de nouveau, grâce à la grande ouverture d'esprit de chaque personne que je rencontre », a-t-il déclaré lors d'une conférence en 1979. « Même en tant qu'évêque, j'ai moi aussi besoin de changement, d'une « révision de vie ». L'exemple vivant de ceux que je vois ici m'inspire ».

Même en tant qu'évêque, j'ai moi aussi besoin de changement.

Cardinal König greets Dalai Lama in Caux in 1996, watched by Heinrich Rusterholz, President of the Federation of Protestant Churches in Switzerland. Credit: G. Williams
Le Cardinal König salue le Dalaï Lama à Caux en 1996, sous le regard de Heinrich Rusterholz,
Président de la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse. (photo : Greg Williams)

 

À l'époque, M. König était à la tête des efforts de l'Église catholique pour jeter des ponts vers les pays communistes d'Europe de l'Est et portait le titre de secrétaire pour les non-croyants. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle il est venu à Caux

Je suis convaincu que l'esprit de Dieu est à l'œuvre ici.

« Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Caux a été un lieu où des personnes de races, d'opinions politiques et de classes différentes se sont réunies, souvent à partir de foyers de conflits qui menaçaient la paix du monde », a-t-il déclaré en 1987. « Encore et encore, des percées se sont produites. Je suis convaincu que l'esprit de Dieu est à l'œuvre ici »

 

Father Bots, Michael Gonzi, Don Cardinal, Franz König 1973 in Caux, credit: Danielle Maillefer
Avec (au premier rang, à gauche) Michael Gonzi, archevêque de Malte, et (au deuxième rang, au centre) Don Cardinal, chef des Premières nations canadiennes, à Caux, en 1973.

 

En tant qu'archevêque de Vienne, il était connu pour ses efforts visant à rétablir les relations entre les sociaux-démocrates autrichiens et l'Église catholique, qui avaient été rompues à l'époque du nazisme. Lui et Bruno Kreisky, chancelier fédéral de 1970 à 1983, ont entretenu un dialogue empreint du plus grand respect, malgré de sérieuses divergences sur certaines questions.

Il a également été actif dans le mouvement œcuménique mondial après le Concile Vatican II, et a notamment jeté des ponts vers les églises orthodoxes orientales. Son engagement dans l'établissement de relations avec les autres religions a été reconnu par les théologiens musulmans lorsqu'il a été invité à donner des conférences à l'université Al-Azhar du Caire, un centre d'érudition islamique.

 

Franz König, Jean-Marc Duckert, Andrew Stallybrass, Sydney Cook, 1973 , Caux
Discours du Cardinal Franz König à Caux, 1973

 

Dans les années 1960 et 1970, certains responsables de l'Église catholique considéraient le Réarmement moral (aujourd'hui Initiatives et Changement) avec un certain scepticisme, mais König acceptait avec intérêt les invitations à Caux. Il s'y sentait manifestement chez lui, servant du café au petit-déjeuner à des participants très surpris et s'engageant profondément avec ses interlocuteurs. Sa vocation pastorale transparaissait dans toutes ses rencontres.

Tant de choses dépendent du changement de notre cœur et de notre façon de penser.

Un matin où il prenait le petit-déjeuner avec un groupe de jeunes gens, il entend le récit d'une des participantes qui venait d'un milieu familial extrêmement difficile, avait eu une jeunesse troublée mais avait trouvé un nouveau départ dans sa vie. König est profondément impressionné par son histoire. Après le petit-déjeuner, à la surprise de ses hôtes, il demande s'il peut prendre les roses qui ornent la table et les offre à cette jeune femme, avec ses meilleurs vœux pour son avenir.

 

Franz König and Philippe Mottu in Caux 1986, credit: Danielle Maillefer
Avec l'un des pionniers de Caux, Philippe Mottu (à gauche), à Caux, 1986

 

Dans les années 1980, le cardinal a fait appel à Caux pour rassembler des gens afin de relever les défis environnementaux auxquels le monde était confronté. Cette première rencontre a conduit à une série de dialogues à Caux sur la préservation de la création, auxquels ont participé des scientifiques et des théologiens ainsi que des voix venues de la politique, de l'industrie et du journalisme environnemental.

« Dieu a mis le désir de créer dans sa créature », a déclaré König lors de la séance d'ouverture du dialogue en 1989. « Serait-ce une clé pour l'avenir que d'éveiller en chaque individu le désir de devenir créatif dans la préservation de la Création ? »

 

Victor Weisskopf, Eduard Kellenberger, Franz König, 1989, Caux
Le Cardinal König (à droite) avec les participants au dialogue de 1989 sur la préservation de la création à Caux :
(à gauche) le physicien nucléaire américain Victor Weiskopf et (au centre) Eduard Kellenberger, le père de la microbiologie en Suisse.

 

Il est revenu sur le thème de l'environnement dans son discours pour le 50e anniversaire de Caux. « Le danger est sérieux que les progrès de la technologie et des communications détruisent l'humanité et son monde. Tant de choses dépendent du changement de notre cœur et de notre façon de penser ».

« En dernier ressort, a-t-il dit à Caux en 1993, nous en revenons toujours à l'être humain et à sa quête spirituelle. Nous n'avons pas seulement un côté sombre, nous avons aussi un côté lumineux. Nous pouvons viser le bien comme le mal ».

 

 

Franz König in Caux, 1993
Célébration de son anniversaire à Caux, 1973

 

____________________________________________________________________________________________

 

Andrew Stallybrass 2017

Andrew Stallybrass ajoute :

Un soir, je suis descendu pour dîner dans la salle à manger de Caux avec un ami protestant irlandais. Il venait de rencontrer un groupe de Britanniques et était plein de tristesse, de colère et d'amertume car ils avaient discuté de leurs problèmes nationaux sans mentionner une seule fois l'Irlande, et ceci à un moment où les troubles battaient leur plein.

Je n'avais pas assisté à cette rencontre et j'avais prévu un dîner avec des gens, mais je me demandais si je devrais annuler pour essayer de réparer un cœur en colère et meurtri. Mon ami irlandais s'est éloigné et s'est assis seul à une petite table contre le mur.

J'étais conscient que le Cardinal König, tout juste arrivé de Vienne, se tenait près de moi, et je pouvais voir une table où des personnes importantes l'attendaient dans la grande baie vitrée. Juste avant qu'ils ne le voient, il s'est dirigé vers mon ami irlandais.

Ils ont dîné ensemble et le groupe qui l'attendait a estimé, à juste titre, qu’ils ne pouvaient pas l'interrompre ! Le lendemain, l'ami irlandais m'a dit que cette soirée avait représenté pour lui un miracle de guérison.

 

____________________________________________________________________________________________

 

Cette histoire fait partie de notre série « 75 ans de récits » qui célèbre le 75ème anniversaire de l'I&C Suisse avec une histoire pour chaque année, de 1946 à 2021. Chaque histoire raconte comment une personne a trouvé l'inspiration et une nouvelle direction à Caux. Si vous souhaitez raconter votre histoire ou celle d'une personne que vous connaissez, merci d’envoyer vos idées par e-mail à John Bond ou Yara Zhgeib. Si vous souhaitez savoir plus sur les premières années d'Initiatives et Changement et sur le centre de conférence de Caux, cliquez ici et visitez la plateforme For A New World.

 

  • Photo avec le Dalaï Lama en 1986 : Greg Williams
  • Photos avec le Père Bots etc + Philippe Mottu : Danielle Maillefer
  • Toutes les autres photos : Initiatives et Changement
  • Photo du haut avec Karl Mitterdörfer à Caux, 1979
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin
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Caux 1995 : Marta Dąbrowska – « Voilà l'été et voiià Caux ».

Par Mary Lean

06/10/2021
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Par Mary Lean

 

Au début des années 1990, après la chute du mur de Berlin, un grand nombre d'Européens de l'Est et d'Europe centrale sont venus aux conférences d'Initiatives et Changement (I&C) à Caux. Beaucoup, telle Marta Dąbrowska venue de de Pologne, étaient des jeunes qui avaient grandi derrière le rideau de fer et qui étaient désireux d'explorer le monde.

Marta Dabrowska.jpeg

Marta, aujourd'hui professeur associé à l'Institut d'études anglaises de l'Université Jagellonne de Cracovie, est venue pour la première fois à Caux en tant qu'interprète en 1992.

« Je ne connaissais rien au travail d'interprète », dit-elle.  « Mais je savais qu'il y avait beaucoup de Polonais à Caux et que leur anglais était probablement moins bon que le mien. J'ai fait beaucoup d'erreurs, mais c'était un bon environnement pour apprendre le métier. Sauf que le fait d'être en cabine de traduction ou de traduire lors des repas ne m'a pas permis de saisir pleinement l'essence de Caux. Je voulais en savoir plus ».

Elle a du mal à mettre le doigt sur ce qui l'a ramenée à Caux après que son travail d'interprète ne soit plus nécessaire. La beauté du paysage ? Les résonances avec sa foi chrétienne et l'esprit de service que lui ont inculqué ses années de scoutisme ? Les amitiés qu'elle a nouées ? Le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand ?

Quelle que soit la raison, Marta est retournée à Caux chaque été depuis lors, à l'exception de 2003, 2007 et des années de pandémie. « Pour moi, l'été arrive et Caux ouvre ses portes ; les deux choses sont inséparables », dit-elle.

Caux est depuis toujours un endroit où je peux respirer, où je peux être moi-même .

Au fil des ans, elle s'est portée volontaire en tant qu'interprète, assistante de bureau, responsable et membre de l'équipe chargée d'attribuer les chambres. Elle a participé à l'organisation de conférences, notamment celles axées sur les arts créatifs  et a fait partie pendant trois ans du groupe de préparation, chargé de coordonner le programme d'été de Caux. En 2020, elle a été élue au Conseil international d'IofC.

« Caux est devenu ma deuxième maison et ma famille, un lieu dont je me sentais responsable », dit-elle. « C'est depuis toujours un endroit où je peux respirer, où je peux être moi-même et ne pas me sentir sous pression afin d'être à la hauteur comme dans mon rôle de professeur. La beauté de l'endroit, sa sérénité, sont extrêmement puissantes pour moi ».

 

Marta Dabrowska group
Le groupe qui a escaladé la Dent de Jaman en 1995 (Marta est à droite)

 

En 1995, les participants à la conférence se virent offrir une journée libre pour se promener dans les montagnes. Marta se retrouva seule femme dans un groupe qui comprenait des journalistes russes. « Ayant été élevée sous le communisme, j'avais une sorte de haine inconsciente des Russes, un sentiment de malaise à leur égard. J'ai appris le russe à l'école, mais je n'avais pas envie de l'utiliser, donc nous nous sommes à peine parlés ».

J'ai réalisé qu'ils étaient humains, comme nous tous.

Alors qu'ils montaient toujours plus haut, Marta se rendit compte avec effroi qu'ils allaient escalader la Dent de Jaman, une montagne à pic en forme de dent. C'était si raide qu'elle devait grimper à quatre pattes. « J'avais vraiment peur. Ces Russes m'ont aidée à atteindre le sommet. J'ai réalisé qu'ils étaient humains, comme nous tous. »

Heinz und Gisela Krieg, credit Ivo Krieg
Heinz et Gisela Krieg

Une autre rencontre importante a été celle de Heinz et Gisela Krieg. « Pour moi, en tant que Polonaise, rencontrer un Allemand qui avait participé à la guerre a été une expérience unique. Heinz faisait tout ce qui était en son pouvoir pour réconcilier nos deux pays. Nous nous sommes rendus visite et, pendant de nombreuses années, régulièrement, ils me téléphonaient le 1er septembre, date anniversaire de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en 1939, juste pour me dire qu'ils se souvenaient». En 1998, avec d'autres personnes, ils ont réuni Polonais et Allemands pour une conférence à Krzyżowa.Another important encounter was with Heinz and Gisela Krieg. 

En 1993, Marta s'est engagée dans l'ONG  « Fondations pour la liberté » (Foundations for Freedom), qui organisaient des cours pour les jeunes d'Europe centrale et orientale sur les valeurs personnelles qui sont au fondement de la démocratie. Elle a été une des organisatrices de la première réunion régionale à Cracovie en 1995. 

« À l'époque, beaucoup de jeunes Européens de l'Est s'étaient impliqués », dit-elle. Certains ont poursuivi leur engagement avec IofC, mais d'autres ne l'ont pas fait. Elle se demande pourquoi.

« Ils étaient jeunes, ils avaient de l'énergie, ils étudiaient ou venaient d'obtenir leur diplôme, ils étaient curieux de voir le monde. Ils étaient attirés par la nouveauté de Caux, c'était excitant. Mais ensuite, la vie a pris le dessus : trouver un emploi, fonder une famille ». L'argent a également été un obstacle, une fois que Caux a commencé à faire payer la participation, au lieu de simplement encourager les dons. «Ceux qui continuent à venir travaillent dans les coulisses  et fournissent un travail qui leur permet de loger à Caux ».

Alors, pourquoi a-t-elle continué à venir ? Elle parle de l'attention qu'elle a reçue, de la part de personnes venues du monde entier. « Ils ne se contentaient pas de parler d'amour et de désintéressement, ils le vivaient. Quand les gens se comportent avec vous comme des anges, vous ressentez qu'il y a du bon dans le monde et vous avez envie de le transmettre ».

 

Marta à Caux, 2017

 

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  • Photo en haut, Heinz et Gisela Krieg : Initiatives de changement
  • Photo portrait et 1995 : Marta Dabrowska
  • Photo Marta à Caux 2017 : Ismar Villavicencio
  • Relecture: Claire Fiaux-Martin

 

 

 

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