Construire la paix grâce à une meilleure gouvernance de la terre en Afrique de l'Ouest
Semaine de la Paix de Genève 2021
13:30 - 15:30 CET
La dégradation environnementale constitue une menace majeure pour la paix et la sécurité en Afrique subsaharienne semi-aride, où plus de 80 % de la population dépend de l'agriculture pluviale et du pastoralisme, et où la subsistance économique rurale a longtemps été inextricablement liée aux rites et cultures locales.
Le régime foncier est devenu un défi particulier, car la disponibilité de terres fertiles, d'eau et de pâturages est menacée par le changement climatique, alors même que les modes de vie modernes et traditionnels se confrontent. Ici, la dégradation des terres, la déforestation, l'insécurité alimentaire, l'accès restreint à certaines aires protégées, les migrations, les conflits armés, l'extrémisme violent et le changement climatique interagissent pour renforcer les boucles de rétroaction, avec des conséquences dévastatrices. Les espaces non gouvernés se sont agrandis et des groupes extrémistes violents ont saisi ces opportunités.
Il est donc indispensable de mieux comprendre comment ces défis contribuent à la montée de la violence que l’on constate aujourd’hui dans la région.
Et il est urgent d'examiner comment la consolidation de la paix environnementale et une gouvernance de la terre sensible aux conflits peuvent être deux outils essentiels pour créer des cycles vertueux menant à la résilience environnementale et sociopolitique. En théorie, les défis environnementaux peuvent amener les acteurs à un conflit à dialoguer et à collaborer, car toutes les parties dépendent en fin de compte de l'environnement naturel et ont besoin de paix pour prospérer.
Souvent, le point sensible de l'approche est la nécessité de renforcer la confiance et la collaboration sur la gouvernance partagée des ressources naturelles - et donc la nécessité de connecter les bons acteurs de différents horizons - qu'il s'agisse de communautés locales, d'agents gouvernementaux ou de décideurs - et de favoriser le dialogue.
Ces possibilités intrigantes seront explorées par les panélistes sur la base de leur expérience dans leur propre contexte, en l'examinant sous les angles de la sécurité, de la restauration des terres, de la gouvernance et de la résilience climatique. Il s’agira de comprendre le lien environnement-sécurité, de mettre en évidence des pratiques innovantes et de proposer des options politiques, à un moment où la capacité de répondre aux impacts croissants du changement climatique sur les moyens de subsistance et la sécurité met en jeu l'avenir des communautés rurales et des États eux-mêmes.
La session se déroulera en trois moments distincts :
- un dialogue facilité entre les trois panélistes
- un temps consacré à l'échange interactif en petits groupes
- un retour en plénière pour la synthèse et les conclusions politiques finales
Pour s'inscrire, veuillez noter que vous devez d'abord vous inscrire à la Semaine de la Paix à Genève 2021 en général (voir le lien ci-dessous ou en haut à droite) avant de pouvoir choisir l'atelier auquel vous souhaitez assister en particulier. Si vous souhaitez utiliser l'application de la Semaine de la Paix à Genève, vous pouvez la télécharger ici : iOS , Android.
Cet événement est co-organisé par Initiatives et Changement Suisse et la Division Paix et Droits de l'Homme du Departement fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans le cadre de la Semaine de la Paix de Genève 2021.
Moderatrice
Olivia Lazard
Experte en environnement, en consolidation de la paix et en médiation, chercheuse invitée à Carnegie Europe
Olivia Lazard (France) est une experte en environnement, en consolidation de la paix et en médiation. Elle est également chercheuse invitée à Carnegie Europe et directrice de Peace in Design Consulting Ltd, spécialisée dans l'analyse des conflits politico-économiques, la consolidation de la paix environnementale et les interventions de sécurité internationale. Olivia a récemment travaillé avec l'Institut européen pour la paix, développant son programme de consolidation de la paix environnementale et gérant des projets de soutien à la médiation en Afrique subsaharienne et dans la région MENA.
Intervenant-e-s
Alexis Kaboré
Enseignant-chercheur au Département de sociologie de l’Université Pr. Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou
Dr. Alexis Kabore (Burkina Faso) est originaire d’une famille de paysans d’un petit village rural; il a étudié à Ouagadougou puis à Genève et possède un doctorat de sociologie, avec une spécialisation portant sur les aires protégées, les communautés forestières et les réserves faunistiques. Il a travaillé en collaboration avec les autorités locales décentralisées, les services gouvernementaux, des organisations internationales et des aires protégées tels que WAP (W-Arly-Pendjari) et PONASI (Pô-Nazinga-Sissili). Il préside également l’Association Nature et Développement – NATUDEV au Burkina Faso, dont l’objectif général est de contribuer à des interactions positives entre la conservation des ressources naturelles et le développement des communautés locales et les localités riveraines des aires protégées nationales constituent ses zones d’action prioritaires. NATUDEV est membre de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et membre du Consortium mondial APAC.
Safouratou Moussa Kane
Secrétaire à la promotion de l'antenne du Niger du Réseau des organisations d’éleveurs et pasteurs
Safouratou Moussa Kane est Peule / Haoussa du Niger. Elle est secrétaire générale du Comité des femmes, et ancienne vice-présidente, du Réseau Billital Maroobe (RBM), un réseau pour la promotion du pastoralisme qui implique les associations d'éleveurs de sept pays d’Afrique de l'Ouest (Niger, Mali, Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie, Bénin et Nigeria). Elle est aussi secrétaire à la promotion de l'antenne du Niger (ROPEN / Niger) du RBM. Titulaire d'une maîtrise en communication et d’un master en gestion de projet, elle travaille activement sur la reconnaissance des droits du pastoralisme et la sécurité des économies pastorales du Sahel. Depuis 2013, elle anime un projet de dialogue local lié à la restauration des terres dans deux localités du Niger particulièrement confrontées aux changements climatiques et aux tensions entre les communautés, qui exarcerbent la violence extrémiste.
Analyste consultant senior Sahel, International Crisis Group - ICG, Dakar
Ibrahim Yahaya Ibrahim est analyste consultant senior Sahel, basé à Dakar. Originaire du Niger, il a obtenu un doctorat en sciences politiques de l'Université de Floride. Sa thèse portait sur l'islam et la contestation politique dans la région du Sahel. Il s'agit d'une étude comparative des phénomènes de protestations, d'émeutes et d'insurrections djihadistes en Mauritanie, au Niger et au Mali. Il est co-fondateur et chercheur associé du Sahel Research Group. Il est co-auteur de ''Le Sahel central, théâtre des nouvelles guerres climatiques ?'' (ICG, 24 avril 2020), qui souligne le lien entre l’environnement et la violence, en rappelant que la gestion par l’homme des défis qui se posent est déterminante.
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