IOFC INTERNATIONAL A CAUX: ASSEMBLEE GENERALE 2015

19 - 23 juillet 2015

Le réseau international d'I&C se rassemble cette semaine au Centre de Rencontres de Caux pour son Assemblée Générale.

Plus d'une centaine de personnes, représentant les cinq continents, se retrouvent à Caux afin de partager leurs expériences et de définir leur nouvelle ligne directrice à suivre.

La Présidente d'I&C International, Omnia Marzouk, a ouvert l’Assemblée Générale en soulignant le rôle d'I&C dans le rassemblement des cultures et des peuples et les leçons qui peuvent être tirées.

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Le 19 juillet a marqué la fin du Forum International des Bâtisseurs de Paix (IPF) 2015. Le forum, organisé en collaboration avec la Fondation CAUX-Initiatives et Changement et l’Institut pour la transformation de conflit et la promotion de la paix (ICP), a réuni des experts dans le domaine pour parler de leurs pratiques et expériences en matière de transformation non violente des conflits. 

Durant ces quatre jours, les participants ont eu l’occasion de s’engager dans des groupes de discussion, d’écouter des leaders dans le domaine de la construction de la paix, de participer à des ateliers et à des activités de groupes ainsi qu’à des exercices introspectifs et méditatifs.

Pendant la séance de clôture de ce matin, les participants ont été invités à se poser les questions suivantes : Que vais-je retenir ? Quels changements ai-je pu observer en moi ? Que vais-je faire différemment dorénavant ? Réfléchir à ces questions a permis aux participants de comprendre ce que le forum leur a réellement apporté et de définir comment ils vont mettre en pratique ces nouvelles idées à leur retour.

Parmi les moments forts du forum on peut citer le panel de discussion du vendredi lors duquel Koenraad Van Brabant d’Interpeace, Ajsa Hadzibegovic de Civic Alliance, Catriona Gourlay de PeaceNexus et Daphrose Ntarataze Barampama des artisans de paix se sont exprimés. Ils ont partagé leurs propres expériences professionnelles en expliquant comment ils travaillent à y intégrer des valeurs telles la dignité, la participation et l’inclusion.  

Par la suite, l’intervention d’Abbas Aroua de la Fondation Cordoue de Genève sur le thème « perspectives Islamique/Arabe sur la transformation non violente des conflits » a mené les participants à discuter de la manière dont ils gèrent leurs propres origines culturelles dans leur travail de consolidation de la paix. Les ateliers du samedi ont permis aux bâtisseurs de paix d’échanger leurs pratiques quant aux différents aspects de l’application des principes de dignité, de participation et d’inclusion dans le cadre de la transformation non violente des conflits.

Au terme de ce forum, certains participants ont expliqué que ce qui les avait le plus marqué avait été le sentiment de solidarité et de responsabilité partagée qui s’est développé entre les participants. D’autres ont dit avoir pris conscience du fait que pour aider les autres à guérir de leurs blessures, il faut déjà reconnaître et guérir les siennes. Enfin, l’accent mis sur la communication non violente les aidera certainement à non seulement promouvoir la paix, mais à la vivre.

Jour 3

Le troisième jour du Forum International des Bâtisseurs de la Paix (IPF) a commencé ce matin avec trois différents ateliers.

Celui d’Ajsa Hadzibegovig avait pour but de comprendre les facteurs qui démotivent les jeunes à s’engager dans des projets de construction de la paix. Simon Fisher a quant à lui animé un atelier en posant une question aux participants : sommes-nous des techniciens qui exercent leur activité professionnelle, sommes-nous des acteurs du changement qui cherchent à apporter une profonde transformation ou ne sommes-nous aucuns d’entre eux ?

Jean Brown et Shoshana Faire ont encouragé les participants à examiner leurs propres sentiments lors de leur atelier, afin de comprendre les histoires qu’ils vont revisiter et transmettre aux prochaines générations.

Dans l’après-midi, Tanja Mirabile a animé un atelier dont le but était de comprendre le rôle du modérateur et le rôle du dialogue comme un outil efficace pour la transformation non violente de conflits. Un participant a pris l’initiative d’animer lui-même un atelier sur la dignité comme forme de « pouvoir de la bonté » selon Gandhi.

Jonathan Dubbing a conclus cette journée avec un exercice de réflexion sur le travail effectué au sein du forum depuis le début. Il a demandé aux participants de débattre de deux questions en petits groupes : Quelles sont les leçons que vous avez reçues jusque là ? Comment pouvez-vous appliquer au mieux ces leçons de façon concrète ?

Jour 3

Le 3ème jour du séminaire a permis aux participants de prendre connaissance de leurs valeurs communes et de développer des initiatives concrètes à mettre en œuvre dès leur retour.

Lors de la session du matin, un membre de chaque groupe de travail a présenté le compte rendu de son atelier. Une jeune ambassadrice de France a ainsi expliqué que la discrimination dirigée contre les minorités provient de l’ignorance et que ces minorités culturelles doivent être impliquées dans la formulation des solutions proposées si l’on veut réellement régler le problème. Un jeune ambassadeur de Bosnie Herzégovine a ajouté que la manipulation des masses et le manque d’empathie créent un environnement hostile, propice au conflit. Il est donc important de promouvoir le dialogue et d’abolir les discours de haine.

Dans l'après-midi, la conférence publique de Margaret Smith était un autre point fort du séminaire d’AEUB. Son discours à la fois personnel et émouvant formait un subtil équilibre entre les questions théoriques de construction d'un récit commun européen et les moyens pratiques de transformer les tensions à travers le changement social. Enfin, l'événement de la soirée a permis à chacun de partager ses intérêts personnels : Undine Groeger a donné une visite guidée de son exposition « Dans nos murs et au-delà », la jeune ambassadrice du Luxembourg a donné un cours de tango, et un dernier intervenant a présenté la technique des « spiral dynamics » (une méthode de compréhension des systèmes de valeur et de création d’initiatives de changement).

Jour 2

Ce vendredi 17 juillet nous a permis de faire le point sur les questions abordées la veille dans les groupes de travail, ainsi que de poursuivre les discussions amorcées. 

Un de nos jeunes ambassadeurs d’Italie a lu les remarques de Leoluca Orlando, Maire de Palerme, dans lesquelles il répond aux questions des participants et demande la reconnaissance d’un droit à la mobilité. Dans sa Charte sur la mobilité humaine internationale, Monsieur Orlando appelle à ce que « la mobilité soit reconnue comme un droit de l’homme inaliénable. » Il explique que personne ne choisit où il nait, mais que l’on peut choisir où l’on veut vivre et mourir. Il reconnaît que l’Union Européenne a fait de grands efforts pour que ce droit devienne une réalité. Cependant, cette liberté doit s’étendre au-delà de l’espace Schengen. La Charte complète (en anglais) peut être téléchargée ici.

Chaque groupe de travail a ensuite exposé les espoirs, inquiétudes, et solutions qui avaient été proposés lors des ateliers, la veille. L’une des idées marquantes était celle d’impliquer d’avantage les « citoyens ordinaires » dans la construction de l’Europe. Plusieurs participants ont aussi mentionné le rôle des médias dans le maintient des sentiments hostiles entre et à l’intérieur des nations européennes. Des campagnes médiatiques positives pourraient remédier à cette situation.

L’après-midi, les participants ont pu faire une chasse au trésor pour explorer l’histoire de l’ancien Caux-Palace et son rôle dans divers événements marquants en Europe. D’autres participants ont plutôt choisi d’assister à une conférence sur le 60^ème anniversaire des Déclarations de Bonn-Copenhague qui avaient mis fin au long conflit entre l’Allemagne et le Danemark. Nous avons ainsi pu découvrir que parmi ceux qui avaient rédigé les déclarations, certains s’étaient inspirés de Caux. La fin de la journée a été animée par l’exposition « partager nos cultures ». Les participants étaient invités à partager un peu de leur culture nationale avec de la nourriture, de la musique, de la poésie ou des habits traditionnels. C’était une soirée riche en découvertes, rires et partages.

Jour 2

La session du jeudi matin 17 juillet comprenait un panel d’experts en consolidation de la paix qui ont partagé leur expérience dans la promotion de la dignité, de la participation et de l’inclusion.

Koenraad von Brabant d’Interpeace a expliqué l’importance d’impliquer toutes les parties prenantes d’un conflit, et non seulement le gouvernement et les grandes entreprises. Si une population est affectée par un conflit, il faut qu’elle fasse partie du processus de consolidation de la paix, même si elle est minoritaire et vient d’un village isolé.

Ajsa Hadzibegovic  de Civic Alliance a expliqué les difficultés de la situation d’après-guerre au Montenegro et les précautions qu’ils doivent prendre pour agir dans le domaine de la consolidation de la paix. Comme le gouvernement est le même que celui qui était en place durant la guerre, il n’est pas possible d’instaurer les activités de construction de la paix telles quelles, mais il faut les déguiser sous forme d’activités éducatives ou culturelles, par exemple.

Catriona Gourlay de PeaceNexus a demandé aux participants si les organisations qui facilitent la construction de la paix respectent les valeurs qu’elles défendent à l’intérieur même de l’organisation. Elle a reconnu qu’il pouvait être difficile d’avoir un leadership participatif et a exposé certains problèmes auxquels elle a été confrontée dans son organisation.

Enfin, Daphrose Ntarataze Barampama, Présidente des Femmes artisans de paix, a expliqué les valeurs et les méthodes des cercles de paix, dont la pratique du silence et l’introspection représentent la première étape de la création d’un environnement pacifique.

Enfin, dans l’après-midi, Abbas Aroua, Directeur de la Fondation Cordoue de Genève, a présenté la perception musulmane/arabe sur la transformation non violente des conflits. Il s’est servi de versets du Coran et de hadiths, ainsi que de la linguistique arabe pour montrer comment la paix (slim) et la dignité humaine (karāma) sont à la base de la tradition de l’Islam.

Le programme du soir a, quant à lui, permis aux participants de se relaxer et de créer des liens entre eux grâce à des jeux et animations qui leur ont fait prendre conscience d’eux-mêmes, esprit et corps, et des autres autour d’eux.

Le 16 juillet 2015 a marqué l’ouverture du Forum International des Bâtisseurs de la Paix (IPF), organisé en coopération avec « Institute for Conflict Transformation and Peacebuilding (ICP) » à l’ancien Caux-Palace! Le forum a pour but de renforcer la coordination entre les institutions et entre les secteurs dans le domaine de la promotion de la paix en créant une plateforme d’échange d’informations, d’expériences et de « best practices ». Au cours des trois prochains jours, les bâtisseurs de la paix aborderont le thème « Transformation non-violente des conflits : dignité, participation et inclusion ».

La séance du matin a commencé avec une séance plénière à laquelle Catriona Gourlay de PeaceNexus, Ajsa Hadzibegovic de Civic Alliance, Daphrose Ntarataze Baramapama des Artisans de Paix, et Koenraad Van Braband d’Interpeace ont pris part.

L’après-midi, Abbas Aroua, Directeur et fondateur de la Fondation Cordoba, a parlé des perspectives arabe et islamique de la transformation non-violente des conflits. Les participants ont ensuite été amenés à participer à une discussion interactive où ils ont partagé leurs expériences sur la manière d’inclure leurs compétences dans le travail de bâtisseurs de paix.

Le programme du samedi commencera par quatre ateliers qui aborderont différents aspects concernant l’application des principes de dignité, de participation et d’inclusion dans la transformation non-violente des conflits. Tanja Mirabile de “Institute for Conflict Transformation and Peacebuilding” mènera un atelier sur les processus efficace de dialogue sur la participation des femmes en Égypte. Ajsa Hadzibegovic de Civic Alliance animera quant à elle un atelier sur les implications de « l’ennemi public» sur la (dé)responsabilisation des jeunes. Simon Fisher de l’Oxford Brookes University présentera un atelier intitulé « Les valeurs et nos actes : pour quelle paix travaillons-nous ? ». Enfin, Jean Brown & Shoshana Faire dirigeront l’atelier « L’expérience internationale des Cercles des Femmes Artisans de Paix, une approche de la création de la paix  – une initiative des femmes ».

La session du samedi après-midi visera à créer un espace d’interaction entre les participants qui pourront discuter de la manière de développer et d’améliorer les pratiques de non-violence dans leur activité professionnelle.

Le forum se terminera dimanche après une matinée de réflexion sur les idées qui auront émergé de la conférence et sur la manière dont les participants peuvent intégrer ces idées dans leurs activités futures.

Chaque matin débutera par un moment de méditation ou de yoga et chaque soirée se terminera par une activité de groupe donnant l’opportunité aux participants de se familiariser avec les autres. Chaque après-midi comprendra une plage horaire permettant aux participants de se rendre à l’exposition, à la présentation des organisations de construction de la paix ou encore de discuter entre eux.

Ces trois jours de dialogue sur la consolidation de la paix s’annoncent d’ores et déjà passionnants!

La conférence “Pour Relancer une Europe inachevée” a commencé ce jeudi 16 juillet. Durant cette journée, les participants ont discuté de la signification du terme « Europe » et des étapes importantes de l’unification de l’Europe au cours du 20^ème siècle.

Nous avons pu découvrir ou redécouvrir les parcours de deux pères fondateurs de l’Europe - Monnet et Schuman - le matin d’abord, lors de la visite de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, à Lausanne, puis le soir, à l’occasion d’une session avec Gilles Grin, Directeur de cette fondation et Jeff Fountain, Directeur du Centre Schuman d’études européennes. Les initiatives qu’a prises Monnet étaient de petits pas, mais néanmoins décisifs, et ils ont grandement contribué à l’unification de l’Europe.

Lors de la session plénière d’ouverture, Stéphanie Hofmann a expliqué que les progrès de l’Europe se sont toujours faits de façon graduelle. Ahmet Shala, ambassadeur du Kosovo au Japon, et Leoluca Orlando, Maire de Palerme, ont quant à eux souligné l’importance de ne pas laisser les problèmes de frontières entraver l’Europe. M. Orlando a particulièrement insisté sur la nécessité de protéger les droits humains des migrants qui arrivent en Europe. Cathy Nobles a enfin préconisé le pardon comme outil clé du changement en Europe. Enfin, à mesure que nous nous pencherons sur les principaux défis qui affectent l’Europe, nous espérons pouvoir approfondir et développer ces idées dans les prochains jours.

Le 3eme Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité a pris fin mardi 14 juillet après cinq jours de questionnement sérieux, ponctué de conversations animées, de solutions innovantes, d’histoires personnelles et de réflexion individuelle.

Le Dialogue a adopté une approche traditionnelle et complexe, suivant trois lignes directrices –certains jours étant focalisés sur l’aspect environnemental, d’autres sur l’aspect économique, ou encore social. Cette approche a permis de créer un échange horizontal et vertical entre les spécialistes, les responsables politiques et la société civile. Le deuxième jour, les participants ont suggéré des solutions évolutives et flexibles pour la gestion durable des terres. Le troisième jour, ils ont approfondi les aspects de la construction de la confiance, et le cinquième jour, pour conclure, appelait les participants à l’action. Au programme de la conférence, il y avait également le lancement d’un livre, un dialogue « autour du feu », une comédie musicale, la première mondiale d’un film et une douzaine d’ateliers tenus l’après-midi.

L’une des conclusions du dialogue était que pour aller de l’avant, il faut adopter une approche descendante, mais aussi une approche ascendante en termes de gouvernance. Les petits exploitants agricoles doivent s’unir et communiquer, particulièrement dans les zones arides, afin d’échanger leurs expériences et d’augmenter la valeur de leur production agricole. Une autre approche consiste à compléter leur chaine de production avec la transformation des aliments et la mise en conserve, mais aussi en produisant des aliments bio, de façon écologique. Les participants ont aussi conclu que la restauration des terres ne pouvait se faire qu’en combinant les pratiques de production qui atténuent le changement climatique et retiennent le carbone.

La gestion de l’eau et les questions de leadership et de gouvernance, facteurs clés, ont aussi été abordées. Durant la dernière session plénière, Guillaume Benoit le président du Groupe eau et sécurité alimentaire du Partenariat Français pour l’Eau, ministère de l’agriculture, a présenté l’Initiative 4/1000, un cadre qui combine les trois Conventions de Rio : la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Ces conventions collaborent avec le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), qui cherche à inclure les préoccupations concernant le climat et la biodiversité dans la résolution des problèmes de sécurité alimentaire mondiale. Un taux de croissance annuel de 4/1000 du carbone organique permettrait de retenir 75% des émissions de gaz à effet de serre, tout en préservant le niveau de biodiversité et en nourrissant la population mondiale. Cette structure cherche ainsi à augmenter la collaboration entre les ONG, les associations d’agriculteurs, les institutions de recherches et le secteur privé.

Brendan Bromwich, d’Initiatives for Land, Lives and Peace et responsable du Dialogue de CDLS, a parlé de la dualité du problème de la restauration des terres, qui doit faire face à la fois à un « cercle vertueux et à un cercle vicieux ». Nous sommes forcés d’observer un problème technique et scientifique complexe à travers une loupe. Un autre thème récurrent du dialogue était celui « d’abattre les cloisonnements ». Il est de plus en plus manifeste que les gouvernements, les ONG et les entreprises ne peuvent faire de grandes avancées qu’en collaborant entre eux, plutôt qu’en travaillant de manière isolée.

La communauté internationale attend des Nations Unies qu’elles délivrent des objectifs clairs (les Objectifs du Développement Durable et les Objectifs du Millénaire pour le Développement), ainsi qu’un accord sur le climat en décembre à Paris. De même, le message de CDLS est limpide : il est temps d’agir ! Louise Baker, de UNCCD, a insisté sur la réalisation de ces actions, car la dégradation des terres est le nouvel objectif de la communauté internationale. Nous avons besoin d’être plus ambitieux, nous ne devrions pas avoir peur de la technologie et « chacun d’entre nous doit prendre ses responsabilités ».

Pendant le dialogue, une délégation kényane était présente, dont Gabriel Lagat, Vice-gouverneur du comté d’Elgeyo Marakwet au Kenya, qui a rencontré d’autres kenyans de comtés différents. Ils se sont mis d’accord pour travailler ensemble sur la sécurité et la terre. Cela signifie pour les organisateurs et les participants, qu’il y a une forte chance que le prochain Dialogue sur la terre et la sécurité ait lieu au Kenya.

Le 3ème jour du « Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité » s’est concentré sur la question suivante : « comment peut-on s’assurer que les biens alimentaires soient commercialisés dans un système encourageant les agriculteurs à gérer leurs terres et l’eau de manière durable ? ». Le premier orateur, Tony Allan, Professeur émérite du département de géographie au King’s College, Londres, a mis en lumière le rôle du consommateur, déterminé par le marché. Il a également précisé que « nous avions besoin de comprendre le rôle joué par la demande en denrées alimentaires bon marché. Si nous arrivons à convaincre les consommateurs de valoriser les services des agriculteurs, (…) nous pourrions mettre en place des chaînes d'approvisionnement alimentaires sures et durables ».

Dominic Waughray, Chef de l'Initiative environnementale du Forum économique mondial, a relevé l’importance des relations entre le privé et le public dans les chaines d’approvisionnement alimentaire, qui permettent aux pays de faire face aux défis qui apparaissent sur le chemin vers le développement.

Louise Baker, coordinatrice politique et de plaidoyer de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CCNUD), Dr Muhammad Swazuri, président de la Commission foncière au Kenya et Tony Colman un spécialiste de l’eau et de commerce de l’Université d’East Anglia ont aussi débattu plus tard sur ces présentations. Dr Muhammad Swazuri a exposé un problème récurrent du fait que les “multinationales et entreprises viennent en Afrique pour produire leur nourriture mais pas pour nourrir l’Afrique. La nourriture est produite et exportées vers le Moyen-Orient et d’autres régions”. 

Tony Colman a conclu la discussion sur une note positive, en déclarant : « les agriculteurs du monde doivent s’unir. Nous sommes faibles individuellement, mais ensemble nous deviendrons forts ».

La séance plénière a été suivie par un atelier spécial. Martin Frick, Directeur de la division Energie, Changement climatique et les régimes fonciers de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a déclaré aux participants que «  250 millions d’américains pourraient nourrir 250 millions de personnes supplémentaires, en considérant la production alimentaire actuelle », afin de souligner les problèmes principaux de la chaine d’approvisionnement. John Schluter, PDG de Café Africa International est revenu sur la question des partenariats privé-public et sur la signification de « la confiance et de la responsabilité mutuelle ». Martin Keulertz, Chercheur pour le groupe de recherche sur la gouvernance environnementale de la Humboldt Universität de Berlin, s’est demandé comment donner une valeur monétaire à l’eau. 

Durant la session de fin d’après-midi, les leaders en matière d’environnement et les jeunes participants se sont réunis pour un dialogue « au coin du feu ». Un ‘trio sensationnel’ formé par Luc Gnacadja, ancien Secrétaire Exécutif de la CCNUD, Julia Marton-Lefèvre, ancienne Directrice Générale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et Geoffrey Lean, journaliste du Daily Telegraph spécialisé en questions environnementales, a répondu aux questions du public tout en l’invitant à réfléchir différemment.

Les questions de leadership, de comportement et de prise de décision dans le contexte du changement climatique et des conflits faisaient partie des inquiétudes principales abordées lors du dialogue.

Julia Marton-Lefèvre a insisté sur le fait que les leaders doivent passer de la parole aux actes afin de maintenir des liens avec leur people. Luc Gnacadja a souligné que l’intégration des problèmes environnementaux sur la scène politique était la seule façon de s’attaquer aux défis globaux. Geoffrey Lean a terminé le dialogue sur une note optimiste. En effet, l’année 2015 devrait être l’année où la bataille environnementale sera remportée aux vues des décisions qui seront prise lors des négociations sur le changement climatique et les objectifs du développement durable, donnant à ces problématiques une attention mondiale.