Quelles sont les stratégies efficaces pour renforcer la confiance entre les parties en conflit et quel est le rôle de la confiance dans la guérison et la réconciliation pour générer une paix durable ? L'atelier de paix « Building trust across divides - strategies, tools, and success stories », co-organisé hier par le Trustbuilding Program d'Initiatives of Changement International et l'Institute for Community-Based Sociotherapy ( ICBS), a présenté des exemples de construction de la paix à la base en Ukraine et au Rwanda et a donné lieu à un échange intéressant avec les bâtisseurs et bâtisseuses de la paix participant.e.s issus de différents secteurs et institutions.

Après un accueil chaleureux et une introduction par Talia Smith, responsable du Trustbuilding Program, Diogene Karawanga (ICBS) a présenté son travail avec les survivant.e.s du génocide au Rwanda afin de rendre la guérison plus authentique et durable, en utilisant l'aide de la communauté locale comme un « médecin » pour ceux et celles qui souffrent.

Leonid Donos, du Trustbuilding Program en Ukraine et de Foundations for Freedom, a expliqué leur approche et les défis d'une société déchirée par une guerre qui dure depuis près de trois ans. Il a souligné l'importance de la santé mentale et des soins personnels, et a parlé du rôle du pardon et de la confiance dans la reconstruction de l'avenir de l'Ukraine. Il a également expliqué comment son équipe essaie.e de faire attention aux personnes assises à la table, en commençant la conversation avec des personnes ayant des opinions similaires afin d'éviter une perte de confiance au début du processus de construction de la paix, avant d'élargir la discussion à un groupe plus diversifié.

Plus de 60 participant.e.s ont rejoint l'atelier en personne et en ligne et ont interrogé les intervenant.e.s sur la manière de surmonter les blocages face aux profondes divisions au sein des communautés et entre elles, sur la question de savoir si la cohésion sociale peut être atteinte si les auteurs n'ont pas encore été tenus pour responsables et sur le défi que représente le rétablissement de la confiance sans pardon. « Le niveau de confiance est un processus, on ne peut pas l'atteindre en un jour ou deux », a commenté Diogene, tandis que Leonid a insisté : “Le pardon est fondamental pour construire la confiance”.

Talia Smith a répondu aux questions de l'auditoire en donnant des informations sur le Trustbuilding Program : « L'un des principaux défis du Trustbuilding Program est de combler le fossé entre les efforts déployés à la base dans les communautés et l'influence exercée au niveau politique en vue d'un changement systémique. En outre, nombre de nos équipes sont confrontées à la tâche d'étendre leur travail de renforcement de la confiance au niveau national - un espace où, de manière intéressante, Initiatives et Changement a traditionnellement concentré ses efforts sur la réconciliation nationale ».

Au cours de la séance de micro ouvert, une médecin a fait part de son expérience de travail dans les zones de crise en Afrique et a conclu : « "On ne peut pas construire la confiance avec la peur."

Un jeune militant pour la paix ayant travaillé en Arménie a fait part de son expérience de l'utilisation de pratiques artistiques, telles que le théâtre, pour faire comprendre aux gens que la réconciliation est possible en dépit des obstacles.

Une autre participante a parlé de l'importance d'impliquer les communautés locales dans la conception des différents outils utilisés pour les aider à entamer le processus de construction de la confiance dans leur situation spécifique : « L'utilisation d'outils simples est un point de départ. Ils évoluent ensuite lorsque le groupe est prêt à le faire ! » Elle a également souligné que la collaboration était essentielle et a conclu : « Nous pouvons apprendre ensemble. Il ne s'agit pas de savoir qui est le ou la meilleur.e !

• Initiatives et Changement a une longue expérience dans la construction de ponts à travers les divisions du monde. En savoir plus sur le Trustbuilding Program.
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Maruee Pahuja (Inde) est membre de l'initiative pour la jeunesse Leadership créatif de Caux Initiatives et Changement. Elle est également praticienne de la thérapie par les arts expressifs et membre du programme « Rencontres Arts et Paix », lancée par la Fondation Caux Initiatives et Changement au début de cette année.

D'ici 2030, l'objectif de notre Fondation est que le Caux Palace, notre centre pour le dialogue et la construction de la paix près de Montreux, devienne un centre de rassemblement mondialement reconnu qui défend le rôle des arts et du dialogue dans l'inspiration, la connexion et l'équipement des individu.e.s avec les compétences et les qualités nécessaires pour favoriser la paix.

Le 15 octobre 2024, Maruee a participé au discours de paix "Kofi Annan", où elle a discuté avec Mary Robinson, première femme présidente de l'Irlande, ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et présidente de The Elders, ainsi qu'avec d'autres jeunes bâtisseurs et bâtisseuses de paix sur des sujets tels que la promotion de l'intégration sociale, l'égalité entre les genres, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et le renforcement du rôle de la société civile.

Ce blog est basé sur la contribution de Maruee à l'événement du Discours de paix Kofi Annan lors de la Semaine de la paix 2024 de Genève.

En tant que personne travaillant à l' intersection des arts, de la science et de la consolidation de la paix, j'ai été témoin de première main de la façon dont l'expression créative peut être un outil incroyablement puissant pour guérir les communautés touchées par un conflit.

Les arts m'ont conduit à la consolidation de la paix et, dans le cadre de mon travail, j'ai pu constater que les approches artistiques intermodales créent un espace suffisamment sûr pour permettre aux gens d'exprimer leurs émotions et de commencer à guérir. J'ai animé des ateliers avec des réfugié.e.s syrien.ne.s au Liban, des réfugié.e.s somalien.ne.s et afghan.ne.s en Inde et des réfugié.e.s tibétain.e.s, et je poursuis aujourd'hui mes efforts avec de jeunes leaders, des bâtisseurs et bâtisseusses de paix et des activistes humanitaires qui militent pour la paix. Ma démarche continue d'application d'approches fondées sur les arts dans la consolidation de la paix a pris une nouvelle forme en m'engageant auprès d'individu.e.s servant aux niveaux deux et trois du leadership de la consolidation de la paix - le leadership de base et le leadership intermédiaire - sur la base de la recherche et de la conception de John Paul Lederach.

Je propose des ateliers, des formations individuelles et des soins de santé mentale pour ceux qui sont eux- et elles-mêmes des artisans de la paix. Nous sommes à l'écoute des souffrances du monde, qu'il s'agisse de conflits, de guerres, d'ouragans, de génocides ou des cris de notre mère la Terre, également connus sous le nom de crise climatique.

Les personnes qui travaillent à la construction de la paix, sous quelque forme que ce soit, sont souvent confrontées à l'épuisement, au désespoir, à l'impuissance et à l'absence d'exutoire pour leurs souffrances. Ce poids émotionnel rend le chemin à parcourir long et épuisant, principalement à cause du sentiment écrasant de « ne pas se sentir bien ». Pour continuer à faire ce en quoi nous croyons - un travail qui nourrit le bien-être des autres - nous devons également trouver des moyens de prendre soin de notre propre force vitale et d'animer cette émergence. La communauté de construction de la paix, lorsqu'elle est nourrie, peut créer un effet d'entraînement dans les communautés qu'elle sert.

Chaque expérience que j'ai vécue, que ce soit avec des artisan.ne.s de la paix, de jeunes leaders, des réfugié.e.s, des personnes déplacées ou des populations vulnérables, réaffirme l'impact profond des approches intermodales créatives - arts visuels, musique, mouvement, écriture créative, théâtre, photographie - sur la restauration de l'espoir et de la résilience face à l'adversité.

Un moment particulièrement marquant s'est déroulé lors d'un atelier intermodal d'arts expressifs sur le thème « maison et espoir » avec des réfugié.e.s afghan.e.s et somalien.ne.s. Une femme, réfugiée afghane en Inde pour la première fois, a raconté pourquoi elle avait dû fuir son pays. Cette expression a émergé grâce à son engagement dans le processus des arts expressifs. Pour la première fois, elle s'est sentie suffisamment en sécurité pour partager courageusement ses vulnérabilités, ce qui a suscité un nouveau sentiment de rapprochement avec sa communauté et un sentiment de libération. Ce fut un rappel puissant que la souffrance et la dépression peuvent nous isoler, et que si le contraire de la dépression est la joie, la joie commence par l'expression.

L'art comme espace de guérison

Les arts créent un espace sûr où les individu.e.s et les communautés peuvent exprimer leur chagrin, transformant les sentiments de haine et de souffrance en guérison. Ce processus ouvre non seulement le cœur de la personne qui exprime ses émotions, mais aussi le cœur de ceux et celles qui en sont témoin.e.s. C'est ainsi que les communautés peuvent être reconstruites, en ouvrant nos cœurs et en faisant place à l'empathie, à la compassion, à la compréhension et à la connexion.

Il n'y a pas encore assez d'espaces de dialogue à travers les arts entre les communautés divisées. Des programmes tels que les Rencontres Arts et Paix de la Fondation Caux Initiatives et Changement s'efforcent de créer davantage de ces espaces, et nous serions ravi.e.s que vous participiez à ce programme. Lorsque les gens se réunissent par le biais de l'expression créative, ils ouvrent leur cœur pour ressentir profondément et cela aide à faire émerger la compassion, l'empathie et l'expérience humaine partagée.

Le rôle des arts dans l'imagination et l'espoir

Les arts jouent un rôle essentiel en développant notre imagination et en remettant en question les croyances limitatives. Ils nous donnent la capacité de danser avec les incertitudes de la vie, de raconter des histoires et de retrouver l'espoir. Comme l'a dit le philosophe Blaise Pascal : « Il faut toujours avoir quelque chose de beau dans la tête ». Les arts nous permettent d'entrer dans cette beauté et de nous y laisser prendre, nous guidant dans la guérison individuelle et collective.

Les interventions basées sur l'art vont au-delà de la simple expression - elles offrent une expérience viscérale qui touche à des parties de notre conscience auxquelles nous ne pouvons pas toujours accéder par la seule réflexion. Ces interventions ne s'adressent pas seulement aux artistes, mais à toute personne en quête de guérison, de régénération ou de témoignage de l'histoire d'autrui.

Honorer l'expression unique et l'humanité partagée

Je n'ai jamais rencontré une seule personne qui ne soit pas affectée par un conflit, et je n'ai jamais rencontré non plus quelqu'un qui ne soit pas imaginatif par nature - c'est ce qui fait de nous tous des artistes à part entière. Quel que soit le degré de sophistication ou de maturité d'une personne, nous avons tous commencé par être des enfants qui vivaient dans un monde imaginatif, sans peur et sans jugement. Pour guérir les communautés, nous devons d'abord guérir les individu.e.s et reconnaître leurs expériences uniques et les communautés dont ils font partie.

Le travail des arts est d'honorer cette douleur et de faciliter l'espoir actif. Il nous permet de témoigner de la dignité humaine et de la créativité, même face à la destruction et au désespoir. Si nous nous donnions la permission d'exprimer nos paysages intérieurs, nous verrions qu'il n'y a pas deux œuvres d'expression artistique semblables et que nous avons tous et toutes un langage d'expression unique suggérant que nous avons tous et toutes des perspectives et des expériences uniques. Les arts offrent un espace pour cette expression unique tout en honorant notre humanité commune.

La science des arts dans la construction de la paix

Il existe des preuves bien documentées qui soutiennent le rôle des arts dans la construction de la paix. Voici quelques exemples de l'efficacité des arts :

- Les arts peuvent être utilisés comme une ressource pour la transformation des conflits, en s'appuyant sur les capacités humaines d'empathie et de compassion.

- Ils permettent d' établir des relations constructives qui résistent à la reprise d'un conflit.

- L'expression artistique sert d' intervention pour la guérison des traumatismes, la santé mentale et le soutien psychosocial après un conflit violent.

- Les arts peuvent aider les sociétés à négocier les conflits de manière constructive et non violente, bien que les méthodes artistiques soient souvent négligées dans les processus de consolidation de la paix.

En outre, d'après mon expérience, les arts peuvent également être utilisés comme un outil politique, nous réveillant et nous rendant plus conscient.e.s des perspectives au-delà de nos propres opinions limitées. Les films, par exemple, sont un moyen d'expression puissant qui nous permet d'expérimenter le large spectre des émotions humaines - la souffrance, l'espoir et tout ce qui se trouve entre les deux. Ces expressions peuvent résister à l'épreuve du temps et nous rappeler notre humanité commune, en élargissant nos horizons et nos perspectives.

Mon espoir pour l'avenir

Mon espoir et mon travail dans cette vie sont de raviver l'esprit créatif qui existe en chacun et chacune de nous et d'utiliser cette force pour cultiver une paix intérieure qui se répercute sur les communautés, les systèmes et, finalement, le monde.

Les approches artistiques doivent être prises plus au sérieux dans la résolution des conflits. Les arts ont le potentiel de transformer les individus, les communautés et les nations. En investissant dans l'esprit créatif qui vit en chacun de nous, nous pouvons entamer le processus de guérison et de reconstruction.

On parle de Big Bang, mais je crois que le monde a été façonné et créé dans le silence, avec amour.

Maruee Pahuja

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Maruee Pahuja est une animatrice passionnée du processus de thérapie par les arts expressifs, une artiste visuelle et une praticienne des soins oculaires qui se consacre à l'enrichissement des vies par l'intersection des arts et de la science. En tant que consultante en arts expressifs dans le cadre du programme « Rencontres Arts et Paix »de la Fondation Caux Initiatives et Changement , elle apporte une vision stratégique pour favoriser des dialogues significatifs dans la construction de la paix en utilisant des approches basées sur les arts.

Pour mettre fin aux conflits violents, les sociétés doivent faire preuve d'imagination politique. Les arts sont souvent les mieux placés pour aider à promouvoir une nouvelle pensée en permettant aux gens de voir les choses différemment. Au lieu des divisions binaires du conflit, les approches artistiques peuvent souvent être chargées d'explorer les ambiguïtés et les possibilités du milieu exclu. Pourtant, leur rôle dans la construction de la paix reste peu exploré. Maruee est actuellement en train de faire des recherches et de créer des espaces pour cette exploration.

En tant que membre de l'équipe centrale de Leadership Créatif, elle dirige la création de contenu et la stratégie, en mettant toujours l'accent sur l'impact transformateur par le biais de processus créatifs. Elle conçoit actuellement un programme sur les arts conscients avec l'École de politique consciente et développe un projet pilote de coaching basé sur les arts avec Step Ahead Berlin, en collaboration avec le doyen adjoint de l'European Graduate School. Son parcours est marqué par des efforts pionniers dans le développement d'interventions thérapeutiques basées sur les arts et l'animation d'ateliers qui inspirent une transformation profonde. Avec plus de 4 000 heures consacrées au bénévolat, elle exploite le pouvoir de transformation des arts pour guérir, unir et élever, tout en se donnant pour mission de combler le fossé entre la science et les arts, afin de cultiver un monde où la santé et les sciences humaines marchent main dans la main.

Sa riche expérience s'étend sur des continents, des cultures et des domaines, où elle a mené des initiatives qui fusionnent les domaines des arts, de la construction de la paix, du leadership, de la démocratie planétaire, de la sagesse indigène et des éco-émotions pour favoriser le bien-être holistique. Avec plus de 300 ateliers et séances de coaching organisés dans le monde entier, elle a collaboré avec plus de dix organisations à but non-lucratif, défendant et intégrant les arts expressifs dans la construction de la paix et le leadership. Maruee se ressource et trouve l'inspiration dans sa bulle créative, où elle libère son imagination à travers divers styles et formes d'art visuel. Son parcours est fait de créativité, de compassion et d'un engagement profond à partager la joie et le pouvoir de transformation des arts.

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Le 15 octobre 2024, la Fondation Caux Initiatives et Changement a été fière de s'associer à la Fondation Kofi Annan, à la Geneva Peacebuilding Platform et à l' École internationale de Genève pour la quatrième édition du Discours de Kofi Annan sur la paix à Genève de haut niveau, organisé avec le soutien de la République et de l'État de Genève et de la Ville de Genève.

« Alors que les crises se multiplient, nous avons cruellement besoin d'un leadership courageux et éthique », a déclaré le modérateur Ahmad Fawai dans son discours d'ouverture du Discours de Kofi Annan sur la paix, intitulé “La montée des bâtisseurs de paix”. Ces mots ont donné le ton d'un événement inspirant sur l'importance d'un bon leadership et le rôle de la jeunesse dans la construction de la paix.

Dans son allocution de bienvenue, le professeur Achim Wennmann, directeur des partenariats stratégiques à l'Institut universitaire de hautes études de Genève, a souligné l'importance pour les artisan.ne.s de la paix de « revenir aux sources » afin de convaincre les gens que « la paix vaut mieux que la guerre. Nous devons préparer les gens à la paix. »

Marie Barbey Chappuis, membre du Conseil exécutif de la Ville de Genève, a admis que « parler de paix en ces temps troublés n'est pas une tâche facile ». Elle a poursuivi : « Mais il y a une chose que les temps actuels ont montré : Il n'y a jamais eu un tel besoin de nouvelles perspectives, de changements radicaux ». Se référant au titre du Discours de Kofi Annan sur la paix, elle a également souligné l'importance des nouvelles perspectives offertes par les jeunes générations.

Dans son discours principal, Mary Robinson, présidente des Elders, première femme présidente de l'Irlande et ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a appelé à un leadership courageux qui donne la priorité à un avenir meilleur plutôt qu'à des intérêts politiques à court terme. « Les civil.e.s paient le prix des échecs des dirigeant.e.s politiques », a-t-elle déclaré en expliquant que “le leadership pour la paix n'a jamais été aussi urgent et n'a jamais fait autant défaut”.

Elle a également lancé un appel passionné en faveur de la parité hommes-femmes dans le leadership, l'égalité des sexes étant très importante dans les activités de consolidation de la paix, soulignant que la prédominance du leadership masculin sans la perspective équilibrée du leadership féminin était très préoccupante. Elle a expliqué que les femmes dirigeantes avaient tendance à adopter une approche plus collaborative et a ajouté : « Ce n'est pas que les femmes soient meilleures que les hommes, mais le monde a besoin d'un équilibre ».

Lors de la table ronde suivante, Mary Robinson et Zeid Ra'ad Al Hussein, président et directeur général de l'Institut international de la paix (IPI) et ancien haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, ont été rejoints par trois jeunes bâtisseusses de paix en devenir pour partager leurs idées et leurs points de vue sur la construction de la paix.

Interrogés sur les conseils qu'ils pourraient donner aux jeunes, Mary Robinson et Zeid Ra'ad Al Hussein les ont encouragés à être ouverts à l'apprentissage et à être attentifs aux autres. Mary Robinson a déclaré : « Apprenez des gens sur le terrain. Écoutez les gens » et Zeid Ra'ad Al Hussein a ajouté : »Le message doit être clair comme de l'eau de roche. On ne peut pas le compromettre, mais on peut le formuler de manière à ce qu'il parle aux gens ».

Nashiba Nakabira, jeune ambassadrice africaine pour la paix originaire d'Afrique de l'Est, a évoqué le défi consistant à faire de la diversité religieuse, intergénérationnelle et culturelle une force à exploiter pour rallier tout le monde à la promotion de la paix. Elle a également souligné la nécessité de créer des espaces sûrs permettant aux jeunes d'accéder à des informations pertinentes et de s'engager.

Maruee Pahuja (Inde), de l'équipe de jeunes Leadership créatif de la Fondation Caux Initiatives of Change, a parlé avec passion de l'importance des arts dans les processus de consolidation de la paix. Elle a expliqué que les arts sont un outil puissant pour guérir les communautés divisées par les conflits, en offrant un espace sûr aux individu.e.s pour traiter le chagrin et transformer la douleur et le traumatisme en guérison : « Les arts peuvent être utilisés pour impressionner, mais aussi pour s'exprimer. Des récits aux expériences artistiques immersives, les interventions artistiques aident à construire des relations résilientes et à remettre en question les croyances limitatives. Maruee a conclu en appelant les institutions mondiales à soutenir l'utilisation des arts dans les efforts de consolidation de la paix, en reconnaissant leur potentiel pour restaurer l'espoir, combler les fossés et honorer notre humanité commune : « Les approches artistiques doivent être prises plus au sérieux dans la résolution des conflits.

Maruee est également praticienne en thérapie par les arts expressifs et membre du programme Rencontres arts et paix, lancé par la Fondation Caux Initiatives et Changement au début de cette année. D'ici 2030, l'objectif de notre Fondation est que le Caux Palace, notre centre de dialogue et de construction de la paix près de Montreux, devienne un centre de rassemblement mondialement reconnu qui défend le rôle des arts et du dialogue dans l'inspiration, la connexion et l'équipement des individus avec les compétences et les qualités nécessaires pour favoriser la paix.

Arizza Ann Nocum (Philippines), de l'initiative Extremely Together de la Fondation Kofi Annan, a parlé du problème de la désinformation comme d'une « guerre dans la guerre », appelant le public à tenir les grandes entreprises technologiques responsables de la manière dont elles traitent et transmettent les informations. Elle a expliqué que nous devions être équipés pour faire face aux différents types d'informations auxquels chacun.e d'entre nous est exposé.e quotidiennement et a lancé un défi : « Recevons-nous la bonne éducation ? Nous avons besoin d'une éducation différente où le leadership critique et moral est important ».

Dans ses derniers mots, Arizza a fait écho à l'appel de Mary Robinson en faveur d'un leadership à long terme soutenu par un financement flexible à long terme pour les jeunes et a souligné que « nous sommes ici parce que nous sommes désespéré.e.s. C'est notre avenir qui est en jeu ».

À la fin du débat, elle a conclu en lançant un appel aux décideurs et décideuses de nos jours : « Dirigeantes et dirigeantes, s'il vous plaît, ne réduisez pas à néant nos efforts en matière de construction de la paix ! (...) Il semble parfois que notre seule arme soit l'espoir ».

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« Dans une démocratie, chacun.e d'entre nous a la responsabilité de s'engager, d'écouter et de contribuer. C'est plus qu'un système politique. Il s'agit d'un choix et d'une voix. Comment cela résonne-t-il avec vous ? »

C'est par ces mots que le modérateur Ignacio Packer, directeur exécutif de Caux Initiatives et Changement, a ouvert, mercredi 9 octobre 2024, le deuxième Dialogue de Genève pour la démocratie sur le thème « Que signifie la démocratie pour vous ? », avant de laisser la parole aux intervenant.e.s et aux participant.e.s pour une conversation inspirante.

L'événement était organisé conjointement par Caux Initiatives et Changement, la Kofi Annan Foundation, le Geneva Graduate Institute et la Semaine de la démocratie de Genève.

Christine Lutringer, directrice exécutive du Centre Albert Hirschman sur la démocratie de l'Institut universitaire de hautes études de Genève, a accueilli le public, composé de personnes de tous âges issues de différents secteurs de Genève, tels que les missions permanentes, les agences de l'ONU, les ONG et des étudiant.e.s.

L'une des intervenant.e.s était Dilara Bayrak (27 ans), membre du Grand Conseil de Genève pour son deuxième mandat. Elle a parlé de son expérience de la politique suisse en tant que jeune femme issue de l'immigration, soulignant le manque de diversité au parlement et dans les débats. Compte tenu du faible taux de participation aux élections en Suisse, elle s'est également inquiétée d'une certaine « apathie » parmi les électeurs et électrices suisses et a invité les gens à « être le changement de l'intérieur et à faire des vagues. Ne restez pas dans le confort d'un système bien huilé ».

Yanina Welp, chargée de recherche au Centre Albert Hirschman sur la démocratie, a présenté les principaux résultats de ses recherches sur la participation des jeunes aux processus démocratiques dans toute l'Europe, tels que les obstacles ou les motivations qui influencent leur participation et les stratégies qui ont réussi à encourager une plus grande implication politique chez les jeunes. Elle a expliqué que les jeunes préfèrent s'engager dans des questions sociales controversées plutôt que dans la politique électorale et qu'ils et elles sont prêt.e.s à soutenir des partis politiques antisystème. Née en Argentine, elle a également parlé de son expérience personnelle des différentes formes de gouvernement et a expliqué que le contexte est important lorsqu'il s'agit de relever les défis de la démocratie.

Martin Penov, vice-président des Jeunes Européens Fédéralistes [JEF], a parlé de l'état de la démocratie dans son pays, la Bulgarie, qui se rend aux urnes pour la 7ème fois au cours des 3 dernières années. Bien qu'un tiers seulement de la population éligible se soit rendue aux urnes, 49% des jeunes ont voté. Il a expliqué que la démocratie était encore jeune dans son pays et a souligné l'importance de convaincre les gens que le système vaut la peine d'être défendu : « Si nous nous trompons, nous n'aurons peut-être pas de seconde chance.

L'ambassadeur Nasir Ahmad Andisha, représentant permanent de l'Afghanistan auprès des Nations unies, a souligné que la démocratie n'était pas un luxe : « Elle est aussi essentielle que l'air. (...) Elle est comme une torche qui éclaire le chemin ». Il a expliqué qu'à l'heure actuelle, dans son pays, cette torche avait été abandonnée et s'était éteinte, mais il a exprimé l'espoir qu'elle puisse être retrouvée pour être rallumée.

Declan O'Brien, responsable des programmes sur la démocratie et le multilatéralisme à la Kofi Annan Foundation, a insisté sur les liens entre la démocratie et le multilatéralisme : « Si nous voulons sérieusement parler des objectifs du millénaire pour le développement, nous devons parler davantage de démocratie, également ici à Genève ». Il a également souligné l'importance de donner aux jeunes des plateformes pour les dialogues intergénérationnels. Il a expliqué comment la Kofi Annan Foundation utilise une approche de pair à pair pour soutenir les jeunes dans le monde entier : « Les jeunes peuvent être frustré.e.s par les systèmes, mais ils et elles ne sont pas apathiques ». Il a rappelé que dans certains pays, les jeunes représentent jusqu'à 70 % de la population et a souligné que la démocratie ne peut fonctionner s'ils ou elles sont exclu.e.s du processus : « Nous devons être attentifs à leur vision de la démocratie. Il faut aller là où ils et elles sont et trouver les mécanismes qui fonctionnent pour eux et elles !

À la fin de l'événement, tous les participant.e.s ont été invité.e.s à écrire la signification de la démocratie dans leur propre vie. Voici quelques-uns des résultats :

• "La démocratie est synonyme de délibération inclusive et de protection des droits de l'homme.
• "La démocratie est un voyage et une lutte sans fin, elle connaît des revers sans fin, mais elle doit continuer.
• "La démocratie, c'est le consentement, la représentation, la participation, l'égalité.
• "La démocratie, c'est la responsabilité de s'engager, d'écouter et de contribuer.

Malgré les défis auxquels la démocratie est actuellement confrontée, un appel fort a été lancé pour investir dans la démocratie. Dilara Bayrak a déclaré : « Contribuez à l'enrichissement de la démocratie. Impliquez les jeunes et éliminez les préjugés ».

Ariadna Pop, chef de la section Démocratie au Département fédéral suisse des affaires étrangères, a expliqué : « Les valeurs sous-jacentes de la démocratie sont essentielles pour changer le discours et impliquer les jeunes. La liberté, l'égalité, la diversité et l'inclusion, voilà ce qui parle non seulement à l'esprit des jeunes, mais aussi à leur cœur ».

Et une jeune participante allemande a conclu : « La démocratie est plus qu'une forme d'État - c'est un mode de vie ».

LIRE LE RAPPORT COMPLET

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Les Dialogues de Genève pour la démocratie sont conçus pour faciliter des discussions ouvertes, inclusives et informées sur les défis de la démocratie, pour encourager la collaboration et l'innovation, et pour générer des recommandations réalisables.

En septembre 2024, Caux Initiatives et Changement a participé en tant que partenaire de connaissances au Global Ethics Forum, avec des contributions sur 3 panels de Sidra Rislan, membre de l'équipe de jeunes, Leadership créatif, Sarah Noble, responsable de l'engagement mondial, et Ignacio Packer, directeur exécutif de Caux Initiatives et Changement.

Le Global Ethics Forum, organisé par Globethics, est une plateforme de dialogue, de mise en réseau et d'engagement multisectorielle et multipartite, axée sur les solutions. Il rassemble, entre autres, des institutions, des décideurs et décideuses politiques, des expert.e.s de haut niveau et des praticien.ne.s du secteur privé, de l'enseignement supérieur, des gouvernements, des organisations multilatérales, des organisations non gouvernementales et des groupes confessionnels.

Le forum a été l'occasion d'envisager l'avenir du monde et de l'humanité sous l'angle du leadership éthique. Les discussions ont porté sur des thèmes tels que la paix, la durabilité, la révolution numérique et l'enseignement supérieur, le tout dans la perspective d'un leadership éthique pour un avenir meilleur.

« La paix commence à l'intérieur ! »

Sarah Noble a participé à un panel axé sur les qualités intérieures essentielles que les leaders éthiques et spirituels doivent incarner pour favoriser la réconciliation et sauver des vies. Ces qualités comprennent un dialogue honnête et ouvert, l'inclusion, la compassion, la justice et le courage. À une époque où l'espace de dialogue se rétrécit et où les divisions se creusent, le panel a souligné que les remises à zéro politiques se sont révélées inefficaces.

Sarah a insisté sur le fait que la paix commence à l'intérieur : « Au lieu de regarder vers l'extérieur, nous devons réfléchir à notre propre vie et nous demander : quelle est la pierre d'achoppement dans ma propre vie ? Bien que cette approche intérieure de la paix et de la réconciliation puisse prendre du temps, elle a soutenu que si chacun.e d'entre nous s'efforce d'être un.e leader éthique plutôt que d'attendre uniquement des autres, nous pouvons collectivement créer un changement significatif. Elle a également fait remarquer que la guérison et la transformation viennent du cœur, et non de la tête.

L'importance de garder l'espoir en période d'incertitude

Ignacio Packer s'est exprimé lors d'un panel sur le leadership éthique en période d'incertitude. Il a souligné l'importance de garder l'espoir, en expliquant comment Caux Initiatives et Changement utilise la narration pour transmettre des messages d'espoir et d'inspiration. Ignacio a souligné qu'avec 50 % des objectifs des ODD actuellement en retard et 25 % en régression, le leadership éthique et l'engagement commun envers les valeurs fondamentales sont essentiels pour façonner l'avenir. Il a également présenté le cadre des objectifs de développement intérieur comme un outil permettant de développer les qualités intérieures essentielles au leadership éthique.

« C'est en train de se passer maintenant ! »

Sidra Rislan (Syrie), qui fait partie de notre initiative de Leadership créatif pour les jeunes, a participé à une table ronde au cours de laquelle il a été demandé aux participant.e.s d'imaginer le monde en 2050. Sidra a souligné l'urgence de traiter les questions actuelles, en particulier les objectifs de développement durable (ODD) pour 2030. « Les problèmes auxquels nous sommes confronté.e.s se posent aujourd'hui même. Nous ne pouvons pas nous donner le faux confort d'imaginer notre avenir en 2050 - nous ne pouvons pas nous permettre de repousser nos échéances. Nous devons nous concentrer sur le présent », a-t-elle insisté.

Le panel a également souligné l'importance d'un leadership authentique et digne de confiance pour atteindre les objectifs futurs. Les membres du panel ont noté que le leadership éthique doit incarner des valeurs essentielles telles que le courage, l'intégrité, l'optimisme proactif, la bienveillance et la confiance.

Pour répondre à la méfiance croissante à l'égard du leadership, l'initiative Leadership créatif organise des programmes et des événements visant à redéfinir le leadership pour les jeunes. 

Interrogés sur les principaux résultats attendus du Sommet de l'avenir à New York (20 - 23 septembre 2024), les panélistes ont souligné la nécessité d'une prise de décision axée sur la communauté. Les perspectives des voix souvent ignorées - les jeunes, les minorités et d'autres personnes qui se situent en dehors du multilatéralisme traditionnel - devraient être abordées dans le cadre d'un pacte pour l'avenir, guidé par une feuille de route claire avec l'éthique au cœur de ses préoccupations.

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Que signifie la paix pour vous ? À l'occasion de la Journée internationale de la paix 2024, nous vous présentons les voix du Caux Forum de cet été, avec des participant.e.s de plus de 70 pays, soulignant notre humanité partagée et le pouvoir collectif que nous détenons toutes et tous pour travailler sans relâche à un monde plus pacifique.

Cet automne, nous sommes ravi.e.s de participer à la Semaine de la paix de Genève (14-18 octobre) en organisant trois événements : en tant que partenaire du Discours de Kofi Annan sur la paix à Genève - Rising Peacebuilders (15 octobre), en co-animant un atelier sur la construction de la confiance à travers les divisions (17 octobre avec le programme de construction de la confiance d'Initiatives of Change International) et en co-organisant un événement spécial sur les rencontres entre les arts et la paix (18 octobre).

LA PAIX COMMENCE AVEC NOUS. SOYONS LE CHANGEMENT !

 

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Int Peace Day 2024 by IofC Switzerland Comms

Les 7 et 8 septembre 2024, le Caux Palace a ouvert ses portes sous un soleil radieux pour l'édition 2024 des Journées européennes du patrimoine.

Sélectionné comme l'un des cinq sites historiques incontournables du canton de Vaud, c'était un grand plaisir d'accueillir au Caux Palace des centaines de visiteurs et visiteuses enthousiastes qui ont participé aux visites guidées, profité des vues exceptionnelles, visité des magnifiques jardins et écouté le Swiss Alphorn Trio qui allie musique traditionnelle et sonorités modernes.

Le Caux Palace est un monument historique d'une importance exceptionnelle, offrant l'une des vues les plus spectaculaires sur le bassin lémanique et les Alpes suisses. Classé objet d'intérêt national, cet ancien hôtel de la Belle Époque est une pièce unique du patrimoine suisse. Son architecture, son histoire et son rôle culturel en font un lieu fascinant au riche patrimoine. 

Construit en 1902, le Caux Palace est l'un des plus grands bâtiments du pays. Après avoir fait faillite à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'ancien hôtel Belle Époque a été repris en 1946 par la Fondation Caux Initiatives et Changement. Depuis lors, il est devenu le centre phare du mouvement mondial Initiatives et Changement et s'est imposé comme un lieu de rencontre international pour la promotion de la paix et la construction de la confiance.

Depuis de nombreuses années, notre Fondation s'engage à préserver son patrimoine, non seulement en rénovant et en modernisant ses bâtiments, mais aussi en améliorant la durabilité du site et son accessibilité. Grâce à notre coopération avec le centre EVAM de Caux, qui accueille des migrant.e.s et des réfugié;e.s, nous avons également pu proposer trois visites guidées en ukrainien.

Un grand merci à tous et toutes les bénévoles qui ont contribué à la réussite de ce week-end.
 

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« Alors que nous nous battons pour l'égalité et la démocratie, nous pouvons également être confiant.e.s qu'un jour, dans le monde entier, ces idées d'égalité et de démocratie seront couronnées de succès » - Rajmohan Gandhi (Inde) - Historien, journaliste, ancien député et petit-fils du Mahatma Gandhi.

À l'occasion de la Journée mondiale de la démocratie 2024, nous vous présentons les conversations des participants au Caux Forum pour la démocratie de cet été concernant l'état de la démocratie et l'importance d'incarner ses valeurs et de garder espoir.

Dans le cadre de notre Programme triennal de Caux pour la démocratie, le Caux Forum pour la démocratie de cette année a rassemblé des personnes de 70 pays, représentant.e.s des gouvernements, la société civile, des organisations de jeunesse et des mouvements populaires partageant les mêmes idées, afin d'examiner comment chacun.e d'entre nous peut contribuer à revitaliser la démocratie en Europe et dans le monde et à renforcer la gouvernance démocratique, les droits de l'homme et le développement économique durable.

Ce programme comprend également les Dialogues de Genève pour la Démocratie, conçus pour faciliter des discussions ouvertes, inclusives et informées sur les défis de la démocratie, encourager la collaboration et l'innovation, et générer des recommandations réalisables.

Le prochain Dialogue de Genève pour la Démocratie aura lieu le 9 octobre pendant la Semaine de la Démocratie à Genève.

Inscrivez-vous dès maintenant pour assister au Dialogue de Genève pour la démocratie (9 octobre) en personne à Genève.