AEUB 2016: De nouvelles raisons d'espérer face aux défis

Philippe Herzog, un ancien membre du Parlement Européen, et un ancien chef du Parti Communiste français, a appelé à la réforme de l’Europe. Mais il a déclaré « Ce n’est pas juste l’Union Européenne, mais la civilisation européenne qui est en crise ». Il a affirmé « Il y a un défaut, un échec en matière d’altérité. Nous ne nous connaissons pas les uns les autres ! Les peuples d’Europe doivent être amenés à se rapprocher. Mais le plus important est ce qui donne de la vie : c’est une âme pour l’Europe. »

C’est ainsi qu’il s’est exprimé à la troisième édition annuelle de Pour Relancer une Europe Inachevée (AEUB), dont le thème cette année était « De nouvelles raisons d’espérer face aux défis ». L’objectif de la rencontre était de « donner une opportunité aux individus à travers le continent de se rassembler et de s’écouter les uns les autres, pour réfléchir sur les changements que chacun de nous doit faire et les actions que nous pouvons entreprendre en commun, afin de créer une Europe plus sûre, plus juste, et plus durable ».

Des Européens sont venus de pays aussi éloignés que l’Espagne et la Russie, Chypre et les pays nordiques, et de nombreux horizons, ethnicités, et croyances traditionnelles différents. Parmi eux se trouvaient des jeunes originaires de 42 pays européens différents sélectionnés pour le programme des « AEUB Jeunes Ambassadeurs ». 

Intervenant avant M. Herzog dans une session sur l’un des trois thèmes de la conférence « Combler l’écart entre nos principes et nos pratiques », Victoria Martin de la Torre, chargée de presse au Parlement Européen et auteur de Europe, a leap into the unknown, a identifié les sources d’inspiration des pères fondateurs de l’Union Européenne, et leurs partisans. Elle a fait le bilan de ce qui a été retenu de l’élan originel, et ce qui a été perdu. Elle en a conclu que pour rester fidèle à l’inspiration d’origine, il est important de retenir à la fois le mot et le concept de « Communauté », de garder la fédération comme objectif d’union politique à long terme, de conserver l’équilibre entre les domaines économiques et sociaux, et entre la « personne » et « l’individuel ». De plus, la culture et l’éducation sont vitaux dans la création de citoyens actifs. 

Le sujet de la citoyenneté active était aussi présent dans la question des Migrations, et la manière dont des personnes ordinaires ont réagi plus rapidement que les gouvernements, dans de nombreuses régions, pour répondre à l’urgence. 

Une jeune femme française Célia Demoor, présidente de DEEP France, qui vit près de la « jungle de Calais », a parlé de ses efforts d’organisation d’un dialogue entre quelques 7000 réfugiés dans les camps à l’extérieur de Calais et les habitants de la ville. Terttu Laaksonen de Finlande a raconté comment elle a participé avec d’autres volontaires à créer une association pour aider les réfugiés arrivés dans sa ville après avoir traversé la frontière nord du pays avec la Suède. Elle a déclaré « Cela m’a donné beaucoup d’espoir de voir des personnes tendre la main ainsi. Certains « nouveaux finnois » arrivés plus tôt se sont dévoués pour servir de traducteurs, travaillant à nos côtés à la gare, dans les camps. » 

Imam Ajmal Masroor de Grande Bretagne, qui est souvent appelé par des médias important pour commenter l’actualité, a tenu un plaidoyer passionné demandant à chacun de se rappeler notre humanité commune. « Nous sommes tous des immigrants ! Accueillons-les, partageons notre richesse avec eux. Nous avons besoin de gratitude et d’espoir, de respect et de tolérance. 

« Développer un nouveau récit pour l’Europe » est l’un des thèmes qui a traversé l’ensemble de la conférence. Le professeur américano-britannique Dr Margaret Smith a donné une définition de « récit » comme « une sorte spéciale d’histoire qui donne du sens à une expérience plus large, de groupe ». Elle a suggéré que ce « récit offert par Caux est l’histoire de ce que signifie donner vie à nos plus grandes aspirations en déterminant comment vivre selon les principes dont nous parlons. »

L’un des résultats des « Thèmes d’investigation » travaillant sur un « nouveau récit » à travers la conférence était : « La grande maison européenne – un foyer pour tous ses citoyens, une communauté culturelle, économique et politique prenant ses responsabilités face au reste du monde. »

Les Jeunes Ambassadeurs et les participants à la conférence ont quitté Caux ayant formé un groupe d’amis soudés, prêts à se soutenir les uns les autres dans leurs divers projets pour faire face aux défis qui s’élèvent face à l’Europe. 

Restez à l’affût pour la conférence de l’an prochain !