Une retraite destinée aux femmes
La gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine
06/06/2018
La première retraite destinée aux femmes organisée par l’équipe de La gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine (JGHS) était centrée sur le rôle des femmes en tant que moteurs de changement positif dans leurs communautés. Quinze femmes ont participé à la retraite qui s’est tenue au mois d’avril à Caux, en Suisse.
Elles ont exploré les Six Piliers de la sécurité humaine, un concept sur lequel s’appuie la conférence La gouvernance équitable, et qui est associé aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Shontaye Abegaz, directrice de JGHS, a souligné que les femmes ont un rôle clé à jouer dans la mise en œuvre des Six Piliers : l’inclusion sociale, la durabilité, la sécurité alimentaire, la guérison de la mémoire, l’économie inclusive et la bonne gouvernance.
Le format de la retraite est unique à Caux. Chaque matin commence par un moment de réflexion en silence, sur des sujets tels que la manière dont les actions individuelles peuvent créer des changements au sens plus large dans les communautés et au niveau mondial. Chaque séance de discussion est ensuite centrée sur un des Six Piliers, le lien entre chacun d’eux et les ODD correspondants.
Lors de la séance Guérison de la mémoire, par exemple, une participante roumaine s’est exprimée avec gravité et retenue sur les décrets pernicieux forçant les femmes à avoir au moins cinq enfants à l’époque de Ceausescu. Quelques 10 000 femmes ont perdu la vie en raison d’avortements mal exécutés. Les autres femmes l’ont encouragée à donner son témoignage en écrivant un livre sur le sujet.
Au cours de la séance Bonne gouvernance, une participante ukrainienne a parlé des tensions qu’elle a connues dans le domaine de l’autorité de la loi, de la paix et de la justice dans les institutions de son pays. Une participante rwandaise a fait un récit poignant sur sa fuite après l’effondrement des institutions lors du génocide.
Lors de la discussion sur l’Inclusion sociale, Marianne Spreng, conseillère suisse de l’équipe JGHS, a défini l’exclusion actuelle des réfugiés en Suisse comme un « préjudice structuré non remis en question ». Fiona Goggins, présidente et facilitatrice de la retraite, a parlé de la stigmatisation et de l’exclusion des femmes porteuses du VIH en Côte d’Ivoire. Face à ces défis ardus, la facilitatrice Elizabeth Hall a offert une solution possible, basée sur sa propre expérience : « Comment puis-je améliorer cette situation? Quelle action, si petite soit-elle, pourrait faire une différence ? »
Qu’emporte-t-on avec nous lors que nous descendons de la montagne ? La retraite a donné à ces femmes le temps d’interagir de certaines manières qui seraient improbables pendant la période de la conférence d’été. Elles ont partagé leurs repas, interagi les unes avec les autres pendant les séances et ont quitté la retraite inspirées et pourvues des outils nécessaires pour aider ceux et celles qui participeront à la conférence au mois de juillet.
Shontaye Abegaz a remercié les donateurs et donatrices qui ont rendu possible cette retraite, et qui apportent leur soutien à la conférence d’été.
Elle a également rendu hommage à la qualité et à la profondeur du travail effectué par l’équipe JGHS et les huit bénévoles des Nations Unies qui préparent la conférence d’été. L’équipe travaille également sur un livre numérique sur le lien direct entre les Six Piliers et les ODD. Le livre numérique sera utilisé lors du forum d’été et sera également disponible au public.
De Cathy Crétier, Equipe Communication, I&C Suisse