Tony Rinaudo : Pour un meilleur avenir au Niger
Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité 2020
22/07/2020
Pourquoi un agriculteur australien qui s'est installé en Afrique dans les années 1980 serait-il appelé le "créateur de forêts" ? Tony Rinaudo, conseiller de World Vision Australia pour l'action climatique, a raconté cette année au Dialogue de Caux sur l'Environnement et la Sécurité comment il s'est lancé dans la lutte contre la déforestation au Niger et les défis qu'il a rencontrés en chemin.
Le Dialogue de Caux sur l'Environnement et la Sécurité, d'une durée de trois semaines, faisait partie de la première édition en ligne du Caux Forum ; il s'est déroulé du 1er au 19 juillet 2020. La conférence comportait des séances plénières et des ateliers portant sur un large éventail de sujets liés à l'environnement et à la santé. Plusieurs études de cas venant du monde entier, dont l'histoire de Tony Rinaudo, illustraient les liens entre le changement climatique, la désertification et d'autres questions environnementales. Elles décrivaient différentes approches pour transformer les conflits et rechercher des solutions durables. (cliquer ici pour voir la séance plénière).
Lorsque Tony Rinaudo s'est installé au Niger dans les années 1980, il a été confronté à un pays au bord de la crise environnementale, souffrant de graves sécheresses et d'une désertification accélérée. Le Niger était confronté à de mauvaises récoltes, à la famine et à une augmentation des insectes ravageurs de cultures.
Ses premières tentatives pour faire face à cette situation furent un échec. Les habitants l'appelaient le "fermier blanc fou". Les premières années ont été "très, très difficiles", dit-il.
Avec le temps, il a réussi à amener les locaux à se joindre aux initiatives de « régénération naturelle gérée par les agriculteurs » (FMNR), une stratégie qui consiste à couper les souches d'arbres faibles pour aider les plus forts à pousser plus vite. Cette méthode, que les plus pauvres pouvaient appliquer "avec un couteau de poche", a donné des résultats révolutionnaires.
Aujourd'hui, le Niger compte en moyenne 40 arbres par hectare, contre quatre seulement dans les années 1980. Le reboisement a permis d'améliorer l'approvisionnement en nourriture, en bois de chauffage et en eau, augmentant ainsi la sécurité alimentaire et réduisant les conflits liés aux ressources en eau.
Tony Rinaudo a conclu par ces mots : « Si vous travaillez avec la nature et permettez aux arbres de repousser, alors la nature prendra soin de vous et vous aurez un meilleur avenir pour vous et vos enfants".
Photo: Reforestation, WWF