Ouverture du Dialogue de Caux sur la Terre et la Sécurité 2016
« Faut-il qu’il y ait une crise pour que les gens se réveillent à temps ? »
30/06/2016
Le 29 juin, le discours de Martin Lees a ouvert le Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité avec un sentiment d’urgence par rapport à la situation à laquelle fait face le monde d’aujourd’hui. Avec plus de 7,4 milliards de personnes et pas assez de ressources, on ne peut insister assez sur le fait que les habitudes/comportements et les modèles économiques/financiers, mais également la politique, doivent changer. Martin Lees a défini l’utilisation des terres comme élément-clé du développement humain, du changement climatique, de la migration et de la paix. Ancien Secrétaire général du Club de Rome et membre de l’Équipe spéciale de haut niveau sur le changement climatique fondée par Mikhail Gorbachev, le Dr Lees a rappelé au public qu’une augmentation de 2 degrés de la température de la planète peut faire une différence pour la survie de la civilisation humaine sur notre planète. Il a dénoncé le fait qu’il est possible de trouver des billions de dollars en quelques heures pour sauver les banques mais qu’il n’y a pas de volonté d’investir dans notre avenir.
Lorsqu’on lui a demandé ce qui pouvait être fait, concrètement, pour changer les habitudes actuelles, il a répondu que la collaboration entre les pays développés et les pays en développement doit être revitalisée, et que les programmes politiques doivent être mis de côté, si nous voulons survivre comme espèce.
« L’avenir n’est en aucun cas pré-défini mais il est déterminé par nos choix et nos actions, à condition d’agir à temps. Mais nous manquons de temps ».
Il a souligné l’importance « d’optimiser l’utilisation des terres, rares et vitales ». Mathew Tuitoek, Vice-gouverneur du comté de Baringo, au Kenya, s’est joint à la conversation via Skype. Vous pouvez voir les vidéos publiées sur Facebook ici.
Les interventions du Dr Lees et de M. Tuitoek ont donné le ton à une conférence qui vise à trouver des solutions novatrices à une crise mondiale.
Ce qui nous attend ces prochains jours :
Le 1er juillet sera marqué par l’ouverture officielle des Rencontres de Caux – pour plus d’informations, cliquez ici. C’est aussi une journée capitale pour le Dialogue de Caux, avec le lancement de Land Restoration: Reclaiming Land for Sustainable Future (La restauration des terres : récupérer les terres pour un avenir durable), le produit de dialogues antérieurs, écrit par Martin Frick et Jennifer Helgeson. Ce livre plein d’inspiration réunit des membres actifs de diverses ONG, du monde académique, de gouvernements et de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNUD) pour échanger les leçons apprises, destinées à enrichir la compréhension académique de ces questions, et partager les solutions possibles.
Un point culminant du Dialogue sera l’intervention de Dina Ionesco qui abordera la question de la dégradation des terres et des contraintes exercées par la migration, en se basant sur l’expérience d’Initiatives et Changement dans la Vallée du Nord du Rift au Kenya, et les recherches actuelles. La conférence encouragera également une réflexion sur les résultats du CDLS de l’année dernière, avec le Professeur Muhammad Swazuri, Président de la Commission foncière du Kenya, et son feedback sur le Dialogue sur la terre et la sécurité du Kenya. Le Dialogue se réjouit d’accueillir Joseph Simcox, l’explorateur botaniste, pour un débat avec Barbara Bendandi du CNUDD et le Dr. Antje Herrberg de mediatEUr, pour discuter des solutions holistiques en matière de restauration des terres, de gestion durable des terres et de promotion de la confiance afin de maîtriser la migration. À travers ce débat ouvert entre un groupe divers d’individus avec différents domaines d’expertise, le Dialogue facilitera une approche complète et pratique des difficultés liées aux terres, afin d’apporter des solutions novatrices.
« Lorsque j’ai commencé à travailler sur ces questions internationales à l’OCDE en 1971, elles étaient moins graves, sur une plus petite échelle et plus éloignées dans l’avenir. Elles étaient plus facilement gérables et ouvertes à une résolution. En raison de notre échec à agir de manière efficace et conjointe pendant plusieurs décennies, les questions auxquelles nous faisons face aujourd’hui sont bien plus sérieuses et dangereuses. Et ce ne sont plus des problèmes pour l’avenir, ce sont des problèmes qui sont déjà en train d’affecter les vies, la sécurité, la santé et les moyens de subsistance de millions de personnes aujourd’hui. Les risques et les impacts auxquels nous sommes confrontés s’intensifient et sont immédiats. Il est donc impératif de prendre de fortes mesures au niveau international si nous voulons créer et préserver un monde progressiste, prospère et en paix ».
Martin Lees, discours d’ouverture du Dialogue de Caux sur la Terre et Sécurité 2016, Caux, Suisse.