Le combat de Brian Iselin contre l’esclavage moderne
Leadership éthique dans le business 2019
13/08/2019
Le soleil se couche peu à peu mais l’air est toujours chaud alors que dix personnes forment un cercle pour écouter l’histoire captivante de Brian Iselin, lors de la bibliothèque humaine ayant lieu dans le cadre de la conférence Leadership éthique dans le Business. Il nous raconte comment il a découvert l’étendue de l’esclavage moderne et comment il a décidé de lutter contre.
Brian Iselin a tout d’abord découvert la traite des êtres humains lorsqu’il travaillait comme agent fédéral dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Alors qu’il cherchait des stupéfiants, il a trouvé deux bébés - deux petites filles - dans un sac de sport, destinées à être vendues pour l’adoption au Vietnam. Profondément choqué par cette découverte, l’esclavage moderne est alors devenu sa priorité et il a décidé de passer à l’action.
Mais l’esclavage moderne, qu’est-ce que c’est ? L’esclavage n’est pas nouveau, la principale différence aujourd’hui étant que les personnes victimes du trafic et des abus ne font pas partie de notre société parce qu’on ne les voit pas. Les scandales tels que le travail des enfants sont courants parmi les grandes marques de mode, mais la plupart des gens préfèrent se distancier du problème et continuent à acheter leurs vêtements. Comme dit Brian, « 80 % de ce que nous achetons porte les marques de l’esclavage moderne (…) et je parle de centaines de millions de personnes ».
Il y a deux ans, Brian a créé l’ONG Slavefreetrade. Il est convaincu que « personne ne ferait quelque chose de mal de son plein gré en sachant que ce n’est pas juste ». Son but est de montrer aux client-e-s ce qu’il faut faire plutôt que de les condamner pour ce qu’il ne faut pas faire, transmettant ainsi un message positif et motivant.
En pratique, cela signifie que Slavefreetrade demande régulièrement aux employé-e-s d’une marque, dans chaque phase de la chaîne d’approvisionnement, si leurs droits humains sont respectés. Les questions posées concernent les droits tels que la dignité et l’égalité, et la lutte contre le travail des enfants. Slavefreetrade fournit alors à l’entreprise ses résultats afin que celle-ci puisse aborder d’éventuels problèmes. Brian nous a parlé d’un cas où la personne responsable des ressources humaines d’une grande marque a découvert une situation d’harcèlement sexuel dans une usine dont il ne connaissait même pas l’existence. À l’aide des informations détaillées fournies, il a pu intervenir.
Cette plateforme apporte de la transparence à un secteur où elle était auparavant inexistante. Le défi consiste maintenant à convaincre les grandes marques de se joindre au mouvement et d’assumer ce qui se passe vraiment dans leurs chaînes d’approvisionnement. Cela ne peut se produire qu’en « rassemblant les personnes ayant de bonnes intentions ».
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Texte: Nicole Walther
Photo: Paula Mariane