Consolider la paix pour faire face à l'extrémisme violent
Vers une paix inclusive 2017
23/08/2017
Du 23 au 26 juillet 2017, le Caux Forum a rassemblé 95 militant-e-s et bâtisseurs de paix locaux, décideurs nationaux et internationaux, représentant-e-s d’ONG, universitaires et hommes et femmes d’affaires pour explorer des façons alternatives de lutter contre l’extrémisme violent. Les participant-e-s à cette première édition de la conférence Vers une paix inclusive (TIP) venaient de 33 pays différents et rassemblaient une grande variété d’origines.
La rencontre est allée au-delà des approches traditionnelles qui se concentrent principalement sur les mesures répressives. Elle a offert aux participant-e-s un aperçu des approches holistiques et des mécanismes d'alerte précoces qui peuvent permettre de s'attaquer aux causes profondes de l'extrémisme violent, en particulier au niveau local.
L'événement a exploré deux outils principaux pour la compréhension et l'analyse des facteurs de l'extrémisme violent : l'analyse narrative et l’identification des indicateurs communautaires. Les participant-e-s ont été divisés en six groupes, chacun abordant les problèmes sous un angle différent : au regard de l'écologie, l'économie, le genre, la politique, la race et l'appartenance ethnique et enfin la religion.
L'analyse narrative utilise le récit d’histoires comme pont pour voir au-delà de l'image de « l'ennemi » qui empêche souvent de comprendre la raison pour laquelle les gens s'engagent dans l'extrémisme violent. Lorsque l’on écoute les gens, on a une meilleure chance de comprendre ce qui les pousse vers le radicalisme, voire même vers des actions criminelles. Les indicateurs communautaires, quant à eux, se basent sur les signes et perceptions locaux pour mesurer l'augmentation ou la diminution de la radicalisation dans une communauté.
Ces outils encouragent les participants à renforcer leur capacité à promouvoir le dialogue et la coexistence pacifique : en écoutant de façon active, en communiquant avec tous les membres de la communauté et en identifiant les signes, les changements ou les mouvements afin de prendre des mesures préventives.
Les principaux orateurs, comme Elhadj As Sy, secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Pekka Metso, ambassadeur en mission spéciale chargée des processus de dialogue interculturel et interreligieux au Ministère finlandais des Affaires étrangères (MFA), Jonathan Russell, directeur exécutif de Quilliam Global, et Fatima Zaman, avocate spécialisée dans la lutte contre l'extrémisme violent au sein du programme Extremely Together de la Fondation Kofi Annan, ont donné un aperçu des discussions actuelles sur l'extrémisme violent. En outre, les orateurs ont par cette même occasion fourni aux participants un contexte pour pouvoir pratiquer l'analyse narrative et l’identification des indicateurs communautaires.
« L'un des principaux enseignements que je retiens est l'importance d'insister sur les moyens de transformer l'extrémisme violent, et pas seulement de le contrer ou de l'empêcher », a déclaré Caridad Rios, l'un des participants. « La principale idée que j’emporte avec moi est qu'il y a beaucoup de gens qui œuvrent pour une paix inclusive. »
Une autre participante, Michelline Safi Ngongo, a apprécié la « plate-forme précieuse où praticiens et praticiennes, participant-e-s et expert-e-s ont discuté et partagé des connaissances et des informations sur la façon d'aborder certains des défis les plus pressants au monde ».
En 2018, Vers une paix inclusive se concentrera sur l'extrémisme violent du point de vue politique. La rencontre présentera des propositions concrètes sur la manière de réintégrer ceux qui ont été radicalisés. Elle s'appuiera également sur les outils et les mécanismes de la justice réparatrice, poursuivant ainsi une démarche de consolidation de la paix. Et d’ici là, à l’été 2018, les participants sont encouragés à utiliser les outils qu'ils ont découverts dans leurs communautés locales.