Leadership éthique dans le buisness - Leadership pour une économie résiliente
29/07/2020
La conférence "Leadership éthique dans le business", les 25 et 26 juin 2020, a donné le coup d'envoi du premier Caux Forum Online. Elle proposait une expérience diversifiée avec des panels en direct du Caux Palace, des moments de networking et un atelier d'introspection. Même si les participant-e-s ne pouvaient pas se rencontrer sur la terrasse, comme ils et elles le font habituellement à Caux, tous et toutes sont resté-e-s très engagé-e-s tout au long de la conférence et ont été inspiré-e-s par les conversations profondes qui ont eu lieu. Des discussions mensuelles seront organisées pour soutenir cette inspiration et aider les participant-e-s à mettre en œuvre des changements dans leur pratique.
Innovation et entrepreneuriat en Afrique
Le premier panel de la conférence s'est penché sur le thème de l'innovation et de l'entrepreneuriat en Afrique. Angelica Kiboro, directrice intérimaire/ secrétaire générale du Strathmore Institute au Kenya et conférencière sur l'entrepreneuriat, a mené avec les trois intervenantes - Dina el-Shenoufy, directrice des investissements chez Flat6Labs, Peace N Kuteesa, fondatrice et directrice des opérations de Zimba Women, et Darlene Menzies, PDG de Finfind - une discussion sur les difficultés et les opportunités découlant de la pandémie de COVID-19.
Elles ont toutes convenu que la digitalisation était devenue essentielle. Les entreprises en ligne et le e-commerce sont florissants et beaucoup d’entrepreneur-e-s saisissent l'occasion de prendre ce tournant. Cela montre combien il est important pour les entrepreneur-e-s d'être agiles pour pouvoir adapter leur entreprise aux nouvelles situations, mais aussi d'avoir des plans de secours, comme l'a souligné Peace N Kuteesa.
Bien que la pandémie offre de grandes opportunités à certain-e-s, beaucoup sont confronté-e-s à des difficultés liées à l'effondrement des chaînes d'approvisionnement. Les communautés ont dû trouver des moyens de reconstruire les chaînes d'approvisionnement au niveau local et de respecter les couvre-feux. Darlene Menzies a décrit la manière dont la situation aggravait la fracture numérique en Afrique. Ceux et celles qui n'ont pas les moyens techniques ou financiers d’opérer ce virage numérique se retrouvent marginalisé-e-s. Angelica Kiboro a conclu en soulignant qu'en ces temps difficiles, il était crucial pour les entrepreneur-e-s de faire preuve de réactivité et de créativité, car les effets de leurs innovations pouvaient s’étendre et profiter à de nombreuses personnes.
L'apprentissage tout au long de la vie pour une économie résiliente
Le deuxième panel a été retransmis en direct du Caux Palace, avec quelques intervenant-e-s qui ont rejoint l'événement via Zoom. Alors que la pandémie change le monde, nous devons continuer à apprendre. La capacité à rester curieux et à acquérir de nouvelles connaissances tout au long de notre vie est importante pour accroître la résilience. Le panel s’est intéressé à ce que nous devrions apprendre et comment. Annika Hartmann de Meuron, directrice opérationnelle de la conférence Leadership éthique dans le business, a animé le panel composé de : Danièle Castle, directrice principale Éducation et talents chez Digital Switzerland ; Andrea Kuttner, responsable de l'apprentissage numérique au Crédit Suisse ; Nazrene Mannie, directrice exécutive de GAN Global ; Naureen Nayyar, consultante en technologie du groupe H&M ; Ivan Primachenko, cofondateur de Prometheus ; et Olga Strietska-Ilina, chef d'équipe, Stratégies de compétences pour les futurs marchés du travail à l'OIT.
Danièle Castle a ouvert le panel en citant Einstein : "Une fois que vous arrêtez d'apprendre, vous commencez à mourir". Bien que sinistre, cette citation a mis en évidence une idée récurrente tout au long de la conversation : nous avons tous et toutes besoin d'apprendre, en permanence. Les panélistes ont montré que cela ne signifie pas seulement être présent-e en classe ou suivre un programme en ligne. Il y a plutôt une grande diversité de compétences à acquérir, qu'elles soient professionnelles ou interpersonnelles. Il existe également différentes manières d'apprendre. Bien que l'offre en ligne soit en plein essor ces derniers temps, l'apprentissage pratique et en personne restera essentiel. Chaque personne peut créer son propre programme et apprendre ce dont elle a besoin de la manière qui lui convient, en fonction de sa situation de vie. L'apprentissage tout au long de la vie est en fait, comme l'a dit Olga Strietska-Ilina, un apprentissage dans tous les domaines de la vie.
Pour rendre cela possible il est important de créer des environnements éducatifs et professionnels qui encouragent la curiosité et l'apprentissage, et de s'assurer que personne n'est laissé de côté. La diversité de l'apprentissage doit être complétée par l'inclusion. Cela implique de veiller à ce que les nouvelles technologies soient inclusives et qu'elles aient pour but la diversité cognitive et la mise en lumière de nos points faibles cognitifs, comme l'a souligné Naureen Nayyar. Enfin, l'apprentissage doit toujours rester un plaisir.
Leadership pour un renouveau moral dans l'économie
Comment pouvons-nous construire une économie qui soit durable, résiliente et, surtout, au service des personnes ? Sarah Schwab, PDG de The Experience Accelerator, a animé une session inspirante avec Vivek Asrani, directeur général de Kaymo Fastener Company, Kristin Engvig, fondatrice et PDG de Global WIN&WIN Conference, Isabella Phoenix, directrice principale de HP Global Channel et co-fondatrice d’Architects of Air, et Guillaume Taylor, fondateur de Quadia. En raison de problèmes techniques, Brendan Kelly, responsable monde du leadership et du développement professionnel au Crédit Suisse, n'a malheureusement pas pu se joindre à la discussion.
L’ensemble des intervenant-e-s ont convenu que notre économie actuelle manquait de vision. Comme l'a expliqué Guillaume Taylor, notre objectif est le profit en soi et pour lui-même : "La forme est devenue la substance". Nous devons revenir à notre intention initiale et nous rendre compte que l'objectif est de créer de la valeur pour toutes les personnes concernées. Comme l'a dit Vivek Asrani, nous faisons ce que nous faisons pour et avec les gens. Seule une vision claire peut nous permettre d'avoir une idée claire de nos valeurs, a déclaré Isabella Phoenix, et nous devons les connaître pour pouvoir mener des affaires qui soient en accord avec elles.
Beaucoup de dirigeant-e-s se concentrent uniquement sur le résultat et ne tiennent pas compte de la manière dont le profit est produit. Mais le "comment" est important. Vivek Asrani a insisté sur le fait que nous devions commencer à valoriser le "comment", plutôt que simplement le "quoi". Notre économie doit subir un changement complet de mentalité. « Nous devons élargir le "quoi", approfondir le "pourquoi" et adapter le "comment" », a déclaré Guillaume Taylor.
Pour changer le "comment", nous avons besoin de dirigeant-e-s authentiques et bienveillant-e-s. Contrairement à ce que certain-e-s peuvent penser, "les émotions les plus douces ne compromettent pas les affaires", a soutenu Vivek Asrani. En fait, la bienveillance et l'authenticité cultivent la confiance et la collaboration. Il a donné des exemples concrets de la façon dont il met ces valeurs en pratique dans son organisation. Il a ainsi refusé une opportunité de louer un entrepôt bon marché, parce que les conditions sanitaires n'auraient pas été optimales pour ses employé-e-s. Il a également institué un congé de paternité dans son organisation, alors que cela était presque inconnu en Inde.
Comme l'a dit Kristin Engvig, "Aimer n'est pas seulement un mot, c'est aussi un verbe".
Atelier : Leadership dans la communauté
La conférence s'est terminée par un atelier sur le leadership dans la communauté, dirigé par Gabriele Segre, directeur de la Fondation Vittorio Dan Segre. Il a accompagné les participant-e-s au cours d’une réflexion sur ce qu'est l'identité. Nous avons tous et toutes plusieurs identités qui changent selon le moment et le lieu. Leur combinaison unique fait de chacun-e d'entre nous ce que nous sommes. Gabriele Segre nous invitait à célébrer ces identités. Elles n'ont pas à être en conflit. Nous pouvons admettre que nous partageons tous et toutes une identité humaine et que nous vivons les un-e-s à côté des autres, tout en chérissant et en maintenant la diversité des identités que nous avons. Cultivons la "convivenza". Les participant-e-s ont été invité-e-s à réfléchir à cette question et à partager ce que cela signifie, concrètement, dans leur vie quotidienne.
Bien que le fait de passer la conférence en ligne en si peu de temps ait constitué un véritable défi, elle a été une réussite totale. Les participant-e-s venu-e-s du monde entier ont eu des conversations profondes et significatives et ont réfléchi à ce qu'ils et elles pouvaient faire pour construire une économie plus résiliente et inclusive.
Nous attendons avec impatience les discussions sur le Leadership éthique dans le business qui auront lieu chaque mois et nous sommes impatient-e-s de découvrir les projets qui vont émerger à la suite de cette conférence.
Savoir plus sur Leadership éthique dans le business.