Le leadership des femmes : un enjeu humanitaire

La fondatrice de 4Girls Glocal Leadership (4GGL), Jin In, féministe et militante, travaille de longue date avec les agences des Nations Unies et le gouvernement américain. Ayant également collaboré avec de nombreuses organisations internationales, elle fut une des intervenantes principales du Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité 2017. Selon elle, l’empowerment des jeunes filles et des femmes est une « question humanitaire cruciale et déterminante dans chaque défi international, chaque problème et chaque crise existant sur notre planète ». Elle en a souligné l’importance dans les processus de consolidation d’une paix durable.

Alors que le Caux Forum, au travers de ses différents évènements, formations et ateliers, vise à catalyser un changement global grâce au changement personnel, Jin In utilise une approche similaire dans son mouvement de changement social, appelé Glocal. D’un côté, elle cherche à identifier les diverses causes à l’origine de la souffrance des femmes au niveau global, et de l’autre, elle encourage la mise en valeur du pouvoir et du potentiel des filles au niveau local : « Cela veut dire penser globalement et avoir une perspective globale mais (avec) des actions au niveau local par la communauté. Et le besoin de changement doit venir de l’intérieur. »

Selon Jin In, le leadership consiste avant tout à inspirer les autres, et les encourager à une prise de conscience de leur potentiel. En effet, pour In il s’agit de mettre en valeur les capacités des femmes, ainsi qu’à soutenir leurs initiatives, tout en respectant leur contexte socio-culturel et leur système de croyance. Aussi, l’impact d’une femme qui a le pouvoir d’agir va au-delà du changement individuel : « Je pense vraiment qu’une fille autonome, on ne pourra jamais l’arrêter. Elle aura un impact sur sa famille et sa communauté, et le changement sera également intergénérationnel. Elle aura un impact non seulement sur ses enfants mais également sur ses parents. »

« Je souhaite dire à toutes celles et ceux traitant des questions de développement durable, de paix et de sécurité, de droits liés à la terre et, en particulier de guerre et de paix, que rien n’est possible si nous n’investissons pas dans les femmes et les filles, et si nous continuons à ignorer tant leur souffrances que leurs potentiels, car ce sont de puissants agents de changement. »

Pour elle, le progrès en matière d’empowerment des jeunes filles et des femmes est très lent et n’a pas été assez efficace dans le passé. « Je me rends compte combien il est important pour certains d’avoir des chiffres, des preuves. » Cela l’a poussé à collecter des données mesurant l’empowerment des femmes dans de nombreux pays, afin de mieux comprendre et identifier leurs besoins et les questions les concernant. Pour exemple, une des questions concernait les défis les plus importants auxquels elles-mêmes ainsi que les femmes de leur communauté faisaient face. « Maintenant nous avons des preuves, nous avons des rapports et nous avons des données. Qui peut les contester ? Nous avons des chiffres, » a-t-elle expliqué, convaincue que les données ont un effet puissant en matière de sensibilisation du public à l’inégalité de genre et la souffrance des femmes.

Lors du Caux Forum 2017, la question de l’inégalité de genre a été abordée sous différentes perspectives, et le message fort de Jin In a constitué un appel à l’action captivant et plein d’inspiration pour l’empowerment des filles et des femmes.