« Solidarité, dialogue et tolérance entre les nations : vers une culture de la paix »
Bibliothèque des Nations Unies, 16 novembre 2018
17/12/2018
À l'occasion de la Journée internationale de la tolérance, Initiatives et Changement, lauréat du Prix Ousseimi pour la tolérance en 2014, a été invitée à participer à une table ronde organisée par la Bibliothèque des Nations Unies à Genève et intitulée « Solidarité, dialogue et tolérance entre les nations : vers une culture de la paix ».
Sous la houlette de Sigrun Habermann de la Bibliothèque des Nations Unies à Genève, les intervenant-e-s ont proposé plusieurs perspectives qui soulignaient toutes l'importance du multilatéralisme et la contribution de la solidarité internationale à la création d’un monde plus juste et inclusif. Il s'en est suivi une discussion animée entre les panélistes et le public sur la question de la tolérance et sur la manière dont nous devrions nous y prendre pour la faire véritablement émerger. La question a même été posée de savoir s’il fallait vraiment intervenir.
L’archevêque Mgr Silvano Tomasi, écrivain et ancien Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, a présenté son livre : Le Vatican dans la famille des nations : l’action diplomatique du Saint-Siège auprès de l'ONU et d'autres organisations internationales à Genève. Son espérance ? Que cet ouvrage soit utile à la communauté internationale et qu’elle l’aide à « construire des ponts plutôt que des murs ».
L'ambassadrice Elayne Whyte Gómez, représentante permanente du Costa Rica auprès des Nations Unies à Genève, a évoqué les efforts de son pays pour bâtir une société plus solidaire et mieux faire entendre la voix des personnes qui sont le plus souvent victimes de discrimination. Elle a également rappelé que nous devrions passer du concept de tolérance à ceux de bienveillance et de compréhension, en particulier parce que nous vivons dans une société beaucoup plus interconnectée qu'auparavant.
Victor Bampoe, Directeur du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a souligné le besoin fondamental d’une solidarité internationale dans le secteur de la santé. « Le sida ne connaît pas de frontières. Seule une action commune permettra d’en venir à bout. »
Rainer Gude représentait Initiatives et Changement et a résumé l’approche d’I&C : œuvrer pour la tolérance sans en faire un focus absolu. « La tolérance voit le jour, là où des hommes et des femmes, des sociétés, commencent à devenir porteuses et porteurs du changement qu’ils et elles souhaitent voir dans le monde. Cela passe par l’inspiration, l’échange, les outils que l’on s’approprie… » Il a souligné que la tolérance était importante mais à considérer comme un point de départ, un fondement, voire même un filet de sécurité. Mais pour lui, il faut aller au-delà du concept de tolérance. Il ajoute : « Qui a envie d’être « toléré ». Ne voulons-nous pas plutôt être accepté-e, compris-e, aimé-e ? ».
La discussion est passée de concepts très concrets à des idées beaucoup plus philosophiques, comme la règle d'or commune à toutes les religions (« Agissez envers les autres comme vous le feriez envers vous-même »). La table ronde a également évoqué le célèbre triptyque de la Révolution française (« Liberté, égalité, fraternité »), s’intéressant notamment à la manière dont l'égalité et la liberté ont pris une importance croissante au cours de l'histoire. Dans sa conclusion, Rainer Gude a appelé à réactiver le concept de « fraternité ». « Si nous voulons parvenir à une véritable tolérance, alors nous devons aller plus loin. C’est en ce sens que l’idée de fraternité peut aider. Jusqu'à présent, l'égalité et la liberté ont été poussées à l'extrême par le communisme et le néolibéralisme, mais ni l’une ni l’autre n’ont tenu leurs promesses ». Que l’on vise l’égalité ou que l’on vise la liberté, on aboutit toujours à l'oppression ou à l'exclusion, a-t-il expliqué. Pourtant, au sein d’une même famille, frères et sœurs sont libres et égaux. Il est donc temps de « réactiver l’idée de fraternité », car, ce faisant, nous pourrions réussir à bâtir un monde qui soit réellement plus tolérant.
La Déclaration de principes sur la Tolérance de l’UNESCO a été adoptée le 16 novembre 1995.