Journée de la femme : le leadership éthique est plus qu’un slogan
De Barbara Hintermann, Secrétaire générale d’I&C Suisse
08/03/2018
La Journée de la femme n’est pas seulement importante une fois par an. Nous devons nous engager 365 jours par an afin de garantir la participation des femmes au niveau politique, économique et social. Nous devons nous fixer comme objectif l’égalité hommes-femmes et y travailler dur (#PressForProgress). Nous n’y arriverons pas si nous ne mettons pas la barre plus haut. Les politiciens, les leaders d’entreprise et les personnes « ordinaires » à tous les niveaux de la société doivent intégrer et appliquer l’égalité hommes-femmes.
En cette Journée de la femme, et en capitalisant sur notre travail à Initiatives et Changement Suisse pour promouvoir le leadership éthique, je souhaite insister sur le respect de la dignité humaine et des droits des femmes. Pas seulement comme un slogan mais comme une attitude et un comportement honnêtes.
L’industrie du film n’est qu’une fenêtre sur le traitement inacceptable infligé aux femmes, passé inaperçu pendant de si nombreuses années. Les femmes ont dû se justifier d’être les victimes d’abus et d’harcèlement scandaleux. Cela a commencé par un murmure et, grâce à l’insistance de femmes courageuses, le mal est devenu plus étendu et profond, du harcèlement aux mauvais traitements et au viol. D’autres révélations ont suivi, issues du monde de la politique, des affaires, des médias et du sport, y compris des organisations humanitaires qui, de par la nature de leur travail, devraient être irréprochables.
Je ne veux pas généraliser. Nous parlons de leaders - et pas seulement de leaders – dans tous les secteurs et les cultures, utilisant leur position et leur pouvoir pour maltraiter les femmes. Où, quand et comment cela va-t-il finir ? Quelles mesures doivent être prises ?
Le leadership éthique exige des personnes occupant des postes-clés de diriger en montrant l’exemple. Nous devons :
- appliquer la parité hommes-femmes dans les conseils d’administration et au niveau exécutif dans tous les secteurs. (Les femmes ne détiennent que 23,6 % de ces postes en Suisse.)
- définir et mettre en place une politique de tolérance zéro avec de claires sanctions.
- former les leaders à remettre en question leurs attitudes et actions, et à s’engager de manière honnête dans un leadership éthique et responsable.
Je ne peux pas terminer sans mentionner mon admiration pour les femmes qui ont osé parler et partager leurs histoires douloureuses. En rompant leur silence, elles ont contribué à une mobilisation incroyablement puissante au nom des victimes d’abus sexuels, le mouvement #MeToo.
Ne bloquons pas ce rayon de lumière, alors que d’autres nouvelles nous assaillent au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Aujourd’hui, nous fêtons la Journée de la femme. Engageons-nous sincèrement dans la création d’un monde meilleur pour tous et toutes : un monde intégrant de manière égale les femmes et les filles en tant qu’actrices, où le leadership éthique est la norme en matière de gestion et ce, dans tous les secteurs, et où toute interaction entre hommes et femmes se caractérise par l’éthique et le respect.
Barbara Hintermann est la secrétaire générale de la fondation depuis mars 2015. Elle a 20 ans d’expérience dans le secteur humanitaire et le monde des entreprises, ayant occupé divers postes de leadership et de gestion au niveau exécutif au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique du Sud et en Europe. Elle croit profondément en la capacité qu’ont les individus de développer leurs compétences, et est une passionnée de la gestion basée sur les ressources humaines pour faire une différence. Elle est orientée vers des solutions tangibles