Que faut-il pour être entrepreneur ou entrepreneuse ?
Semaine mondiale de l'entrepreneuriat 2020
07/12/2020
En novembre 2020, la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat a organisé E-SPACE,, un événement hybride de trois jours qui proposait une série de master class et de conférences. Rainer Gude, co-directeur général d'Initiatives et Changement Suisse, a été invité à participer à la table ronde de clôture.
Celle-ci portait sur le thème suivant : « Comment devenir l’artisan du changement de demain ? ». Les trois intervenant-e-s – Ingeborg Albert, responsable de l'innovation chez Geneus, Didier Fischer, président du groupe sportif Servette, et Rainer Gude – ont discuté de la manière dont les entrepreneurs et entrepreneuses pouvaient concrétiser leurs idées et apporter un changement positif à la société.
Ingeborg Albert a rappelé les trois principaux risques auxquels est confronté tout entrepreneur ou toute entrepreneuse : une idée peut ne pas répondre aux besoins de la société ; elle peut ne pas fonctionner dans la réalité du marché ; enfin, son exécution peut être un échec. Ingeborg Albert a expliqué que, pour minimiser ces risques, il fallait les affronter un par un. Tout d'abord, clarifiez votre idée et demandez leur avis au plus grand nombre de personnes possible. Cela vous aidera à déterminer si elle répond à un besoin réel. C’est ensuite seulement que vous pourrez vous attaquer aux deux autres risques. À chaque étape, vous devez impérativement construire, mesurer et apprendre. « L'entrepreneuriat n'est pas l’apanage des personnes créatives et audacieuses, a-t-elle souligné. Plus vous essaierez, meilleur vous deviendrez. C'est un processus comme un autre. Vous devez le considérer comme un parcours de carrière, mais laissez-vous aussi guider par des expert-e-s ». Geneus soutient les entrepreneurs et entrepreneuses tout au long de ce processus.
« Dans le monde entier, les tiroirs sont remplis de bonnes idées, mais seuls les entrepreneurs et entrepreneuses les concrétisent », a rappelé Didier Fischer. D’après lui, l'esprit d'entreprise comporte trois éléments. Il y a d’abord la passion : ne vous engagez pas juste pour l'argent dans une voie si celle-ci ne vous intéresse pas du tout. Vous aurez besoin de cette passion pour soutenir tous les efforts que votre entreprise exigera de vous. Dans un deuxième temps, vous devez clarifier la valeur ajoutée de votre idée. Enfin, et c’est le troisième élément, vous devez être différent-e. À chaque étape, depuis l’élaboration du produit jusqu’à la structuration de votre organisation, demandez-vous comment vous pouvez vous différencier des autres.
Dans le monde entier, les tiroirs sont remplis de bonnes idées, mais seuls les entrepreneurs les concrétisent.
- Didier Fischer
Enfin, Rainer Gude a rappelé que si vous voulez que vos idées contribuent à améliorer le monde, vous devez d'abord être un acteur ou une actrice de changement pour vous-même. Commencez par vous poser six questions fondamentales : qui, quoi, où, quand, pourquoi et comment ? Qui êtes-vous ? Découvrez qui vous êtes par-delà de ce que vous faites, par-delà de ce que l’on dit de vous et par-delà de ce que vous possédez. Si vous ne faites pas ce travail préalable, rien de ce que vous ferez ne vous donnera jamais satisfaction. Trouver votre mission et vos valeurs vous aidera à déterminer ce que vous voulez changer dans le monde (« quoi ? »). Ne vous dites pas que ce moment-là (« quand ? ») viendra plus tard. Voyez chaque instant comme une nouvelle opportunité de recommencer, encore et encore. Continuez à vous demander pourquoi vous voulez faire ceci ou cela et restez ouvert, car vos idées continueront à évoluer au fil du temps. Enfin, comment faire ? En travaillant d’abord sur vous-même. Utilisez le silence et n’oubliez pas d’écouter votre propre voix intérieure, cet expert essentiel mais trop souvent ignoré.
Les intervenant-e-s ont reconnu que l'échec était une composante essentielle du cheminement de tout entrepreneur et entrepreneuse. « Nous avons, tous et toutes, peur d'échouer, mais plus vous essaierez et échouerez et plus vous apprendrez », a expliqué Ingeborg Albert. Elle a, toutefois, souligné qu’il importait de faire preuve de discernement et de définir à l'avance le montant maximal que l'on peut se permettre de perdre. Didier Fischer a ajouté que l'échec comme la réussite peuvent tous deux être dangereux, selon la façon dont on les appréhende. Même si vous réussissez, vous pouvez apprendre quelque chose pour la suite du projet. Les trois intervenant-e-s ont conclu en évoquant le rôle essentiel que joue la communication – en particulier vis-à-vis de ses employé-e-s – dans la réussite de toute entreprise.
Photos & vidéo: E-SPACE