Des outils pour survivre à une crise
Semaine mondiale de l'entrepreneuriat 2020
03/12/2020
Pendant la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat en novembre 2020, Initiatives et Changement Suisse a participé à E-SPACE, un événement hybride de trois jours qui proposait une série de master class et de conférences. À cette occasion, Annika Hartmann, directrice générale du programme « Leadership éthique dans le business », a donné une master class intitulée « Survivre à une crise ».
Au cours de sa master class, Annika Hartmann a expliqué que les crises n’étaient pas seulement des moments difficiles, mais qu’elles constituaient aussi des périodes de changement et, donc, d’opportunités, Elle a présenté les outils et les stratégies que les entrepreneur-e-s peuvent mettre en œuvre pour se préparer à de telles situations.
Les entrepreneur-e-s sont là pour trouver des solutions, mais, pour y parvenir, ils doivent savoir faire preuve de résilience. Ceux qui ont développé cette capacité peuvent rebondir plus rapidement et plus sereinement que ceux qui ne l'ont pas fait. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut renforcer sa capacité de résilience, mais, pour ce faire, « vous devez appliquer le principe du masque à oxygène et prendre soin de vous », a expliqué Annika Hartmann.
Elle a suggéré de prendre chaque jour du temps pour soi, au calme, afin de clarifier sa situation, son objectif, les valeurs guidant ses actions ainsi que la voie à suivre. Tenir un journal est un autre excellent moyen de se découvrir soi-même. Cependant, Annika Hartmann a averti les participant-e-s à la master class qu'il s'agissait d'un marathon, et non d'un sprint. Autrement dit, ces outils seront plus efficaces s'ils sont utilisés régulièrement et sur le long terme.
La résilience implique également des facteurs externes. Les liens sociaux, que ce soit au niveau personnel, professionnel ou communautaire, peuvent procurer un soutien essentiel. L'isolement est mauvais pour la santé et il est important de tendre la main aux autres.
Les participant-e-s à la master class ont également eu l'opportunité d'écouter trois jeunes originaires de pays en crise évoquer leurs propres stratégies d'adaptation. Antoine, du Liban, a raconté que lorsqu’il y a eu la révolution dans son pays en 2019, il avait trouvé utile de garder une distance saine par rapport aux nouvelles, de faire des temps calmes et de s'entourer de personnes avec lesquelles il avait des liens de solidarité. Toutefois, il n'était pas prêt à vivre la crise qui a suivi l'explosion de Beyrouth en août 2020. Ce qui l'a alors aidé, c'est de se joindre à d'autres pour nettoyer les rues, les églises et les maisons de la capitale. Grâce à cela, il a pu accepter ce qui s'était passé.
Sidra, de Syrie, a expliqué que la plupart des gens dans son pays vivaient en dessous du seuil de pauvreté, mais s’apitoyer sur son sort n'apporte rien. Ce qui lui a donné de la force, c’est de rédiger son journal intime, de se garder des moments de tranquillité et de tendre la main aux autres. Elle a trouvé d'autres jeunes qui, comme elles, voulaient changer les choses et, ensemble, ils ont mené des actions pour changer la perception du monde sur la Syrie et aider les personnes dans le besoin.
Enfin, Mark, de Biélorussie, a évoqué sa manière de manifester et d’exprimer sa solidarité pendant la période de troubles qui a suivi les élections dans son pays. « Quand vous le pouvez, aidez les autres, a-t-il dit, mais n'hésitez pas non plus à demander de l'aide lorsque vous en avez besoin ». Chacun peut trouver de la force et du soutien au sein de sa propre communauté.
Tout le monde pouvant mettre en œuvre de telles stratégies pour renforcer sa résilience, Annika Hartmann a conclu en disant aux participant-e-s de la master class qu'il leur appartenait désormais de créer leur propre boîte à outils pour survivre aux périodes de crise.
Photos & vidéo: E-SPACE